Une journée placée sous le signe de la tradition... Nous commençons par la dernière visite prévue à Takayama, que nous n'avons pas pu faire hier en raison de l'heure. Il s'agit d'un petit musée qui expose quelques-uns des chars utilisés lors du festival de printemps de Takayama, qui se déroule les 14 et 15 avril, soit... la veille de notre arrivée. Cela explique le nombre de touristes dans les rues. Sachant que le festival rassemble près de 300 000 personnes dans les rues de la ville, nous ne sommes pas fâchés d'avoir loupé l'événement !
Cinq chars, pesant pour certains jusqu'à 2,5 tonnes, sont présentés dans ce grand hall. Une voix en anglais enregistrée sur un antique magnétophone nous explique que ces petites merveilles d'or, de nacre et de plaques de bronze sont baladées à travers toute la ville deux fois par an (12 chars pour le printemps, 11 pour l'automne), sur les épaules de garçons costauds qui doivent impérativement faire la même taille. Certains chars sont agrémentés de marionnettes à la mécanique compliquée et il faut être un peu ingénieur pour comprendre le mécanisme qui permet à ces mastodontes de faire des créneaux. Dommage qu'il faille braver une marée humaine pour assister au festival, car tout ça doit être superbe dans le cadre historique de Takayama.
Nous prenons ensuite la route pour la vallée de Shirakawa-go, classée, comme tous les autres sites que nous visiterons aujourd'hui, au Patrimoine mondial de l'Unesco. Pendant des siècles, les villages de la région ont été complètement coupés du monde par la neige pendant l'hiver, et à voir l'épaisseur de neige qu'on trouve encore sur le bord de la route, on se dit que ça doit encore un peu être le cas. Pour s'occuper, les paysans de l'époque élevaient des vers à soie et fabriquaient de la poudre à canon. Aujourd'hui, la région vit du tourisme. On comprend pourquoi quand on voit le nombre de cars garés sur le parking...
A Shirakawa-go, nous faisons escale dans le petit village d'Ogimachi. La première partie de la visite est très intéressante : il s'agit d'une sorte d'éco-musée composé de chaumières traditionnelles au toit à 60° (des gassho-mazuri dans l'idiome local) que la construction d'un barrage menaçait de détruire. Comme les Japonais adooorent monter et démonter tous leurs bâtiments (cf. les temples de Nikko), elles ont été déplacées ici pour donner aux touristes une petite idée de la vie traditionnelle.
La plupart des maisons se visitent (on devient des pros du retirage de chaussures...), parfois jusque dans les combles. Cette partie "musée" du village n'attire pas beaucoup les visiteurs, qui préfèrent se concentrer sur la partie habitée, et nous avons pratiquement l'endroit pour nous tout seuls. Le temps est magnifique (on se demande d'ailleurs comment il peut faire plus de 20° mi-avril en pleine montagne), on n'entend pas d'autre bruit que celui de l'eau qui coule et les montagnes qui se découpent derrière sont sublimes. Difficile de demander plus.
Les choses se gâtent dans la partie "vivante" du village, qui nous déçoit beaucoup : on trouve certes quelques jolis points de vue, mais les gens sont surtout là pour les boutiques de souvenirs et les petits restaurants. Personne ne semble vraiment s'intéresser à la vie traditionnelle, mais le selfie devant un toit en chaume fait un tabac...
Pour échapper un peu à la foule, nous partons pour la vallée voisine de Gokayama. Qui dit moins de touristes dit aussi moins de boutiques et plus d'authenticité. Nous profitons bien davantage du village de Suganuma et de la rivière qui coule à proximité. Nous qui nous posions des questions sur l'isolation de maisons aux murs en bois et aux portes en papier pendant l'hiver, nous avons notre réponse : des ouvriers sont en train de retirer des faisceaux de chaume autour des maisons. Isolation à l'ancienne, donc. Il reste encore des mètres de neige sur le bord de la route, ce qui est vraiment impressionnant à cette période de l'année. On ne doit pas rigoler beaucoup en hiver, dans le coin !
Léger changement de décor à Ainokura, où la neige ne se limite pas au bord de la route mais à tout le village. Une tradition locale veut que si l'on aperçoit la grosse pierre située devant le temple au 6 avril, la neige aura disparu 20 jours plus tard. A vue de nez, le caillou a dû se montrer un peu plus tard... Nous faisons le tour du village en passant par la forêt, ce qui implique une bonne demi-heure de marche avec les pieds dans la neige une bonne partie du temps. Tout cela en T-shirt et avec le soleil qui continue de briller... Une expérience un brin surréaliste !
Après cette journée "tradition", nous remontons en voiture pour rejoindre notre étape, la ville de Kanazawa. Exploration prévue demain.
Quelques photos supplémentaires.
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