Un programme un peu différent aujourd'hui : nous laissons temporairement les temples de côté et commençons la journée par le château de Matsumoto, l'un des rares châteaux du Japon à posséder le titre de "trésor national". Nous avons la chance de le découvrir entouré de cerisiers en pleine floraison, ce qui, associé aux jolis petits ponts rouges et aux carpes qui prennent leurs aises dans les douves, en fait une véritable image de guide touristique.
Quand on a l'habitude des châteaux forts européens, la version japonaise surprend. Adieu la pierre, place au bois. C'est plus facile à reconstruire en cas de tremblement de terre, mais bonjour les dégâts au moindre petit incendie... Il faut savoir également que la tour principale (la seule qui ait survécu, celle qui apparaît sur les photos) était là pour faire joli en temps de paix (le seigneur local n'y vivait pas) et pour servir de camp retranché en période de guerre. Là, Européens et Japonais sont d'accord : il faut des couloirs suffisamment grands pour que les samouraïs puissent y courir en armure complète, des petites fenêtres pour tirer balles et flèches sur l'ennemi, et des trappes pour lui balancer des pierres.
Nous visitons le château en compagnie d'une guide japonaise qui s'exprime dans un anglais haché mais tout à fait compréhensible. Grâce à elle, nous avons droit à des informations que ni le guide ni le dépliant touristique ne précisent (le poids d'une armure de samouraï ? 12 petits kilos. La largeur des douves ? 50 mètres), ce qui nous aide un peu à penser selon le modèle japonais. Le point fort de la visite : le petit musée qui présente les différentes armes à feu utilisées à l'époque de la construction du château, au 17è siècle. Le point pas fort du tout : les escaliers aux marches de 3 mètres de haut, qu'on monte en souffrant et qu'on descend avec angoisse. Car en prime, la visite se fait sans chaussures, sur du bois froid et glissant. Ce sera un miracle si nous n'attrapons pas la mort avant la fin du séjour...
Avant de partir pour la suite de notre circuit, nous faisons une escale au petit musée de la ville de Matsumoto, qui complète bien la visite du château. Le temps d'acheter de quoi déjeuner et nous voici partis pour... une ferme de wasabi. On ne se demande pas assez d'où vient le machin vert immangeable qu'on nous refourgue dans tous les restaurants japonais. Réponse : c'est une plante qui ressemble au raifort et qui doit être irriguée en permanence pour pousser correctement. C'est la raison pour laquelle les centaines de rangées de wasabi que nous découvrons sont en fait situées en plein milieu d'une rivière : rien de tel que l'eau courante pour cette plante gourmande. Le soleil est assassin à cette heure de la journée et nous envisageons un instant de nous rafraîchir avec une glace... parfum wasabi. Mais à la réflexion, faut pas exagérer...
De retour sur la route, où nous passons deux heures pour rejoindre notre camp de base de ce soir, Takayama, dans les Alpes japonaises. Un peu comme pour la ferme de wasabi, nous pensions être les seuls touristes à fréquenter le coin en cette saison, mais au final, c'est la première fois en une semaine que nous voyons autant d'Occidentaux au même endroit ! Nous commençons notre découverte de la ville avec la préfecture Takayama-jinya, le dernier bâtiment de ce genre au Japon. Il s'agissait en fait du siège du gouvernement lorsque la province était dirigée par les shoguns Tokugawa (ceux dont on a parlé en long et en large hier à Nikko).
On y découvre un labyrinthe de salles d'audience et de torture, de bureaux pour les secrétaires et d'appartements destiné aux officiels. C'est à se demander comment tous ces gens s'y retrouvaient... Les bâtiments sont presque entièrement vides de mobilier et il est un peu difficile de se faire une idée de ce à quoi cela devait ressembler à l'époque. Sans doute aux couloirs de Bercy aujourd'hui.
L'heure étant trop avancée pour faire la dernière visite prévue, nous décidons d'aller flâner un peu dans Sanmachi, un quartier ancien préservé qui regroupait à l'époque les maisons des marchands et où l'on trouve aujourd'hui... des distilleries de saké. Beaucoup de distilleries. Qui veulent vous vendre leurs produits. Et qui vous proposent donc de goûter. Un peu rude quand on n'a rien dans le ventre depuis midi, mais nous découvrons que le saké est un alcool aussi varié que le vin et qu'il est impossible de n'en ramener qu'une bouteille. Donc ce sera cinq. Mais elles sont petites, alors nous n'avons pas (trop) de scrupules.
Une belle façon de finir la journée !
Le reste des photos. Aujourd'hui, vous avez même droit à un petit jeu appelé : "Où est Benji ?" Benjamin se cache sur un grand nombre de photos prises dans la préfecture de Takayama. Saurez-vous le retrouver ?!
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