Pour changer un peu, ce
matin, nous entamons notre découverte de Himeji (sous la pluie) avec
un temple. Bon, ne soyons pas trop mauvaises langues, il ne s'agit
pas non plus de n'importe quel temple : pour commencer, il n'est
accessible qu'en téléphérique car il est situé au sommet d'une
montagne. On ne veut même pas savoir comment les moines de l'époque
pré-téléphérique se faisaient ravitailler... Et en deuxième
lieu, pour les amateurs de Tom Cruise, c'est là que plusieurs scènes
du film Le Dernier samouraï ont été tournées. Mais on ne peut
même pas vous dire lesquelles, car l'une n'a jamais vu le film et
l'autre ne s'en souvient pas !
Pour accéder au groupe
de bâtiments qui constituent le monastère à proprement parler, il
faut gravir une sacrée pente bordée de statues de Kannon. Nous nous
sommes demandé à l'aller s'il y en avait bien 33. Au retour, nous
avons compté : la réponse est oui. Quelques-unes comptent même un
sacré paquet de bras... L'endroit est assez peu fréquenté, ce qui
permet de faire la visite au calme, mais nous sommes un peu déçus
par l'état des lieux. Tous les temples que nous avons visités
depuis le début du séjour étaient immaculés, tirés à quatre
épingles. Ici, peut-être parce que nous sommes en forêt, il y a un
peu plus de laisser-aller et l'ensemble a un peu l'air négligé.
Mais le temple principal construit sur pilotis, un peu comme le
Kiyomizu-dera de Kyoto, vaut largement le détour.
Après avoir pris le
téléphérique en sens inverse, nous nous rendons au château féodal
Himeji-jo, un chef-d'œuvre d'architecture japonaise. Enfin, c'est ce
que nous dit le guide... car le château est en rénovation jusqu'en
2015 et la tour principale disparaît sous de très vilains
échafaudages. Impossible de profiter de la blancheur tant vantée de
ses murs, donc, ou même de visiter la tour. Il faut nous contenter
de la partie ouest du château, sorte de très long couloir qui
servait à la fois de construction défensive et d'habitation. On en
apprend beaucoup sur l'histoire du château et du clan qui le tint
pendant environ 250 ans, mais cela ne compense pas vraiment la
déception de ne pas pouvoir accéder au donjon principal.
La pluie qui s'intensifie
nous fait presque regretter d'avoir opté pour un billet combiné
avec le jardin Koko-en, à deux pas du château, mais une fois la
visite commencée, on change rapidement d'avis. Koko-en se compose en
fait de huit petits jardins dessinés sur le modèle des jardins des
résidences de samouraïs. Il y a beaucoup d'eau, de petits
pavillons, des cascades, de petits ponts so japonais... C'est
juste chou comme tout et ça valait bien le coup de passer un peu
plus de temps sous la pluie.
Après un
déjeuner-supermarché désormais habituel, nous prenons la route
d'Okoyama, à environ 1h30 d'Himeji. Là encore, c'est un combo
château/jardin qui nous attend. Là où le château d'Himeji est
tout blanc et vieux de quelques centaines d'années, celui d'Okoyama
est tout noir (avec une pointe de doré) et a été rasé par les
bombardements américains. Il a donc été reconstruit en 1966, en
béton armé et avec un ascenseur. C'est tout de suite moins
romantique, mais plus pratique si vous avez l'intention d'en faire un
simple musée. On y découvre des objets ayant appartenu aux
différents clans qui ont tenu le château, et on a même la
possibilité de faire un petit tour dans un palanquin ou de faire
joujou avec des armes de samouraï (fausses, les armes !).
Pour finir la journée en
beauté, nous traversons la rivière pour nous rendre à Koraku-en,
l'un des quatre plus beaux jardins du pays (dont le gardien est le
chat le plus bavard et le plus râleur du monde connu, qui miaule
comme un perdu même quand on le caresse). La vue change tout le
temps, et pourtant, il y a une grande impression de continuité dans
les différents paysages. Petite colline, étangs, rivière qui
traverse un bâtiment, pont en bois zigzaguant, cascade... Tout ça a
l'air très moderne alors que le jardin a été dessiné en 1700. Une
jolie conclusion à cette journée.
Enfin, « conclusion »,
pas tout à fait, puisqu'il nous reste deux heures de route jusqu'à
Hiroshima. Nous profitons de l'étape de ce soir pour déguster des
okonomiyaki, la « pizza japonaise », spécialité
de la région. A priori, nous avons maintenant fait le tour des
spécialités culinaires du pays !
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