dimanche 27 avril 2014

Japon, jour 18 - Kyoto

Dernière journée d'exploration de l'ancienne capitale japonaise, avec un gros morceau pour finir en beauté ! Histoire de pouvoir dire que nous avons visité tous les principaux temples de la ville, nous commençons par nous rendre à Kodai-ji, fondé par l'épouse d'un shogun à la mort de son mari. Quand on veut entrer en religion dans son veuvage, autant créer son propre monastère, c'est vrai... Rien d'exceptionnel ici, seulement un très joli jardin et des bâtiments reliés par un corridor censé représenter un dragon endormi. On cherche encore à le distinguer, mais c'est normal, on n'a pas atteint l'illumination nécessaire pour ça.



Sur le chemin du retour à la voiture, nous croisons plusieurs femmes en costume et maquillage de geishas. Impossible de savoir s'il s'agit d'authentiques geishas, de simples apprenties ou, plus vraisemblablement, de jeunes femmes "déguisées" à l'occasion d'une séance photos dominicale, mais au moins, nous quittons Kyoto en ayant eu un aperçu du folklore !

Deuxième arrêt : To-ji, le principal centre de diffusion du bouddhisme Shingon avec les temples de Koya-san avant l'avènement de l'an mille. La pagode de 57 mètres, la plus haute du Japon, dévoile ses trésors pour une exposition temporaire. On peut ainsi confirmer que l'intérieur d'une pagode sert seulement à faire joli et à exposer les statues qui ne trouvent pas leur place dans les sanctuaires plus grands. Piliers, murs et plafonds sont intégralement peints et prouvent que la pagode a plus un rôle décoratif que strictement religieux.



Au bout de deux semaines, tous les temples finissent par se ressembler et le plus grand intérêt des visites se trouve ailleurs que dans les bâtiments ou les trésors qu'ils renferment. A To-ji, nous avons ainsi joué les amis de la nature en nous émerveillant devant le jardin et ses différents habitants. Maman canard et ses trois canetons sont sans doute la chose la plus adorable que nous ayons vue depuis le début du séjour. Que voulez-vous, on fatigue un peu, au bout de deux semaines aussi intensives...



Nous voici arrivés au gros morceau promis en introduction : Saiho-ji, le Temple des Mousses. Gros morceau parce qu'on n'y entre pas comme dans un moulin, et que la réservation est encore plus compliquée que pour tous les palais impériaux réunis. Tout se fait à l'ancienne, par courrier ; il faut envoyer une lettre des semaines à l'avance pour espérer avoir une place et joindre une carte timbrée pour recevoir la réponse à son adresse au Japon. Allez donc faire tout ça depuis Paris... Heureusement qu'une personne futée a eu l'idée de créer un service de réservation sur Internet pour aider le touriste. Vous lui envoyez un message, quelques sous, et hop, la confirmation vous attend à votre arrivée à Kyoto. Dimanche 13 heures, ce n'était pas notre premier choix, mais nous n'allons pas faire la fine bouche.

A l'arrivée au Temple des Mousses, déchaussage et "donation" de 3 000 yens par personne obligatoires. Ensuite, c'est comme à l'école : tout le monde est invité à s'agenouiller devant un tout petit bureau et à recopier une sutra. Tout en kanjis. Et au pinceau. Gloups ! Heureusement que le texte est pré-écrit et qu'il ne reste qu'à repasser dessus ! Une fois qu'on a compris comment marchait l'encre (pas de moqueries, ça n'avait rien d'évident !) et après quelques lignes (enfin, colonnes), on prend le pli. Là-dessus, au beau milieu du recopiage, les prêtres invitent les visiteurs à se joindre à eux pour la cérémonie et à réciter le mantra. Ben oui, mais en deux semaines, on n'a toujours pas appris à lire les kanjis, nous...


Toooout ça, qu'il a fallu recopier !


La copie de sutra au pinceau nous occupe une bonne heure, mais il n'y a pas de honte à avoir, car certains Japonais ont mis autant de temps que nous. Certains ont même honteusement triché en apportant dans leurs affaires un style-pinceau, mais ça ne les aura pas beaucoup aidés. En revanche, il faudra qu'on nous explique l'art de rester à genoux pendant une heure. Pour nous, cinq minutes, c'est déjà insurmontable ! Même assis en tailleurs, entre deux coups de pinceau, nous avons passé notre temps à bouger les jambes pour chasser les fourmis...

Après cette expérience unique, nous sommes enfin admis dans le jardin, qui fait tout l'intérêt du lieu. Abandonné à l'ère Meiji, le jardin a alors développé 120 variétés de mousses avant de revenir en grâce et d'être laissé en l'état. Après la sutra, personne n'ose parler trop fort et l'endroit est donc d'un calme un peu surnaturel. Les mousses aux teintes vertes variées recouvrent vraiment tout, y compris le fond de l'étang où les carpes ont un peu de mal à se dépatouiller. Au final, l'exploration du jardin prend à peine une demi-heure, et la vraie expérience de la visite réside sans aucun doute dans la partie religieuse !



Après cinq jours à Kyoto, nous voici on the road again pour l'une des dernières étapes de notre road-trip, Himeji. Pour être honnête, nous ne sommes pas fâchés de laisser Kyoto derrière nous, car même si la ville est d'une infinie richesse, nous en avons plus qu'assez de la conduite à l'indienne, des parkings aux prix prohibitifs et des feux rouges qui durent une semaine. Lâcher enfin la voiture ne nous fera pas de mal.

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