lundi 14 avril 2014

Japon, jour 5 - Matsushima/Shiogama

Nous sommes des génies (enfin, Benjamin surtout, l'idée est de lui) : la navigation par coordonnées est infiniment plus efficace que la saisie de kanji au pifomètre. Ce n'est pas encore parfait, il reste quelques ajustements à faire, mais au moins, nous ne perdrons plus deux heures dans notre journée parce que le GPS nous a envoyés dans la mauvaise préfecture...

Ce matin, donc, latitude et longitude dûment saisies, nous nous rendons à Matsushima, à quelques kilomètres de Sendai, pour visiter quelques temples supplémentaires (nous allons en avaler tout au long du séjour, des temples, vous êtes prévenus). Nous découvrons que les coordonnées ont besoin de petits réglages lorsque le GPS, au lieu de nous mener directement sur le site touristique, nous conduit au sommet d'une petite colline qui offre de belles vues sur la baie de Matsushima. L'endroit est très paisible et très joli, donc nous n'allons pas nous plaindre de cette petite erreur.



Après quelques bidouillages et de légers embouteillages à Matsushima, nous voici arrivés au temple Zuigan-ji, face à la mer. L'originalité de l'endroit par rapport aux innombrables lieux de culte du pays, ce sont les cavités creusées dans la roche, qui abritent des statues de divinités bouddhistes. Il y en a pour tous les goûts et pour tous les dieux : des avec trois têtes, des avec six bras, des qui font des grimaces un peu inquiétantes...



Le temple lui-même est malheureusement en rénovation et interdit au public jusqu'en 2016, mais il y a largement de quoi se rattraper sur le site. Pour commencer, il y a la cuisine. De 14 mètres de long sur 24 de large. C'est à se demander à quoi servait une cuisine aussi vaste pour des moines zen qui ne sont pas connus pour manger beaucoup... L'endroit se visite sans chaussures (fait froid aux pieds !) et permet de découvrir certains éléments normalement exposés dans le temple principal : statues des moines fondateurs du site, tablettes mortuaires du seigneur Date, à qui le temple doit son renouveau quelque part au 17è siècle, principale statue de Bouddha. Mais on s'extasie surtout sur les murs et les portes intégralement peints et qui représentent un faucon en pleine chasse.



Le mausolée doré de Madame Date et un petit musée complètent la visite de ce temple vraiment superbe. Juste à côté se dresse un autre temple, Entsu-in, qui se caractérise plus par ses différents jardins : un jardin zen et une roseraie. Pour les roses, il faudra repasser, mais les cailloux, ça marche toute l'année. Il paraît que l'on peut "lire" le jardin zen et y voir une représentation des trois grandes étapes de la vie (naissance, apprentissage, accomplissement), mais nous, on voit surtout des petits cailloux avec des traces de râteau dedans. Cela dit, ça n'empêche pas l'endroit de rester très beau et apaisant.



Les temples ne manquent pas dans le quartier, et une fois sortis d'Entsu-in, nous nous rendons juste en face, à Godaido. Là aussi, une originalité : il s'agit d'un petit édifice religieux éparpillé sur quatre ilôts reliés entre eux par des ponts. C'est l'occasion de découvrir la baie de Matsushima sous un autre angle... et de faire connaissance avec une bestiole mythologique qui a tout du Pokémon : le dragon-tortue sculpté dans les coins du toit du temple. On espère que ce n'est pas un animal courant dans les eaux de la baie...



Après cette mini-escale, direction Shiogama pour la visite de son célèbre sanctuaire. Sur le chemin, Benjamin a regretté de ne pas avoir vu plus de cerisiers alors qu'ils sont censés être encore en fleurs dans cette partie du pays. Il suffisait de demander : Shiogama-jinja est un véritable océan de fleurs roses et blanches, et la beauté des cerisiers éclipserait presque celle du site. Le sanctuaire est dédié aux trois divinités locales, dont la déesse de la mer et des pêcheurs, qui aurait appris aux Japonais l'art du saumurage. Les temples flanqués de grandes lanternes et encadrés par des cerisiers sont sans doute les plus beaux que nous ayons vu jusqu'ici. Un vrai site de carte postale ! Les Japonais qui visitent l'endroit en profitent pour s'adonner à la coutume du o-hanami, qui veut dire simplement "regarder les fleurs" : on se pose sous le cerisier et on pique-nique ou on fait la sieste en se faisant arroser de pétales. Si ça a l'air idyllique, c'est parce que ça l'est...



Nous ne sommes qu'en début d'après-midi, mais nous avons pas mal de route à faire pour regagner notre point de chute de ce soir, Nikko. Après un déjeuner rapide et assez improbable (installés dans la voiture, nous mangeons des sushis achetés au supermarché), nous partons pour environ 3h30 de trajet sur une voie express bordée de cerisiers, encore. Même le simple fait de rouler est agréable !

Une fois installés à Nikko, nous allons acheter au supermarché de quoi petit-déjeuner demain matin et cherchons un restaurant pour le dîner. Nous optons comme d'habitude pour un lieu traditionnel, où nous nous déchaussons pour la deuxième fois de la journée pour manger des ramens accroupis devant une table basse. On profite du Japon à fond ou on n'en profite pas !

De vraies cartes postales...

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