Les dieux ont manifestement très mal pris nos commentaires d'hier concernant les "temples Ikea", et ils nous le font savoir aujourd'hui en nous envoyant un temps épouvantable, alors que l'intégralité de notre programme doit se faire en extérieur...
C'est donc sous une pluie battante que nous commençons l'exploration des Kumano Sanzan, les trois sanctuaires sacrés de la région de Kumano. Il paraît qu'au Moyen Age, on considérait le coin comme le paradis bouddhique de la Terre pure. Il faut dire que la région, avec ses montagnes couvertes de forêts et ses larges rivières qui coulent au fond des gorges, est particulièrement jolie. Nous commençons par la cascade Nachi no Taki, haute de 130 mètres, qui ressemble à un voile un peu vaporeux. Ravissante en soi, mais face à ses collègues islandaises, elle ne tient pas la distance ! Cela dit, ça vaut peut-être mieux pour les ascètes qui viennent s'y purifier : au moins, ils ne finiront pas écrasés par la puissance de l'eau !
De là, nous rejoignons le premier sanctuaire, Kumano Nachi Taisha, dédié à la déesse de ladite cascade, qui, en plus du temple, possède une jolie pagode à trois étages. Pour la minute culture religieuse, la pagode est bouddhique, et le temple, shinto. On le sait parce que le guide nous l'a dit, mais personnellement, nous sommes incapables de faire la différence... Mais peu importe la religion, l'essentiel est que le site soit particulièrement beau et vaille qu'on passe du temps à l'explorer malgré la pluie et les chaussures qui font déjà floc floc à chaque pas (c'est mon lot dans la vie : toujours tomber sur les chaussures non étanches).
Contrairement aux pagodes que nous avons pu voir jusqu'ici, celle-ci n'a pas un tour de taille d'anorexique et peut donc se visiter. Il n'y a pas grand-chose à voir dans la pagode à proprement parler, à l'exception des plafonds et des murs décorés de représentations de divinités et d'une version japonaise du Kama-Sutra, mais au dernier étage, la vue sur la cascade vaut la grimpette.
Déjà trempés comme des soupes, nous reprenons la route pour la deuxième étape du pèlerinage, Kumano Hayatama Taisha. Pour un sanctuaire censément si important (il est considéré comme le lieu d'apparition du shintoïsme), le lieu est particulièrement modeste. D'accord, les tons rouges et orange flashent un peu, mais il n'y a rien pour le distinguer des autres temples de la région, voire du pays. Un empereur a droit à plus d'égards que les dieux fondateurs de la religion ! (Non, on ne s'est pas encore tout à fait remis du Tosho-gu à Nikko.)
J'ai ouvert ce billet en parlant des trois sanctuaires sacrés de Kumano. En toute logique, après le 1 et le 2, nos pas (enfin, nos roues) nous mènent au n° 3, Kumano Hongu Taisha. Là encore, à l'exception des très beaux toits en X et de l'emblème de la corneille à trois pattes présent un peu partout, rien de distingue Hongu des sanctuaires que nous avons vus jusqu'à présent. Il y a bien une clairière à proximité, appelée Oyunohara, délimitée par un torii en acier de 35 mètres de haut, mais pour le reste, on continue à faire dans l'humilité et la sobriété.
Malgré la pluie qui refuse de se calmer, le vent et les 3 cm d'eau dans lesquels baignent mes pauvres chaussures, nous décidons de nous enfoncer encore plus loin dans Kumano Kodo. La véritable expédition du jour se fait avec notre dernière étape, le sanctuaire de Tamaki. Pour y accéder, le GPS nous annonce 30 km... et une heure de route. On comprend pourquoi lorsqu'on attaque la toute petite route de montagne en mode "plus sinueuse que ça, tu meurs", que l'on est obligé d'aborder à 30 à l'heure et en première. A chaque virage (soit tous les trois mètres), on prie toutes les divinités du shintoïsme de ne rencontrer personne en face, de peur de finir dans le ravin. Les divinités en question doivent estimer qu'elles nous ont suffisamment punis avec ce temps atroce, car entre l'aller et le retour, nous croiserons en tout et pour tout une seule voiture... Alléluia, ou quelle que soit l'expression consacrée dans la région !
Tamaki est un sanctuaire qui se mérite et qui vaut largement le détour. En cette fin de journée, au milieu des bancs de brume et dans une tranquillité absolue (les rares visiteurs encore présents sont sur le départ), le temple et son arbre déifié de 3 000 ans ont un petit coté fantomatique et surréaliste. On se demande vraiment comment un endroit pareil a pu être bâti il y a des siècles, alors qu'il est encore si difficile d'accès aujourd'hui.
Trempés pour le compte, nous regagnons notre hôtel (le même qu'hier) en rêvant au onsen privé que nous avons réservé pour ce soir. L'eau, c'est bien, mais à condition d'avoir choisi de se retrouver dedans ! Une petite heure dans une eau à plus de 40° nous permet de bien nous délasser après cette journée très, très humide mais aussi très satisfaisante. En fait, le guide touristique ayant légèrement exagéré le temps nécessaire aux visites, nous avons fait en une journée ce qui était prévu en deux. Nous voilà donc avec une journée d'avance sur notre programme, ce qui nous permettra de passer un peu plus de temps à Kyoto la semaine prochaine, voire d'organiser un détour par Osaka.
Que d'eau, que d'eau... Notez la thématique du jour : les dragons cracheurs d'eau, que nous avons retrouvés dans quatre sanctuaires sur quatre. Franchement, cracher de l'eau, c'est pas un peu la honte pour l'espèce ?!
De là, nous rejoignons le premier sanctuaire, Kumano Nachi Taisha, dédié à la déesse de ladite cascade, qui, en plus du temple, possède une jolie pagode à trois étages. Pour la minute culture religieuse, la pagode est bouddhique, et le temple, shinto. On le sait parce que le guide nous l'a dit, mais personnellement, nous sommes incapables de faire la différence... Mais peu importe la religion, l'essentiel est que le site soit particulièrement beau et vaille qu'on passe du temps à l'explorer malgré la pluie et les chaussures qui font déjà floc floc à chaque pas (c'est mon lot dans la vie : toujours tomber sur les chaussures non étanches).
Contrairement aux pagodes que nous avons pu voir jusqu'ici, celle-ci n'a pas un tour de taille d'anorexique et peut donc se visiter. Il n'y a pas grand-chose à voir dans la pagode à proprement parler, à l'exception des plafonds et des murs décorés de représentations de divinités et d'une version japonaise du Kama-Sutra, mais au dernier étage, la vue sur la cascade vaut la grimpette.
Déjà trempés comme des soupes, nous reprenons la route pour la deuxième étape du pèlerinage, Kumano Hayatama Taisha. Pour un sanctuaire censément si important (il est considéré comme le lieu d'apparition du shintoïsme), le lieu est particulièrement modeste. D'accord, les tons rouges et orange flashent un peu, mais il n'y a rien pour le distinguer des autres temples de la région, voire du pays. Un empereur a droit à plus d'égards que les dieux fondateurs de la religion ! (Non, on ne s'est pas encore tout à fait remis du Tosho-gu à Nikko.)
J'ai ouvert ce billet en parlant des trois sanctuaires sacrés de Kumano. En toute logique, après le 1 et le 2, nos pas (enfin, nos roues) nous mènent au n° 3, Kumano Hongu Taisha. Là encore, à l'exception des très beaux toits en X et de l'emblème de la corneille à trois pattes présent un peu partout, rien de distingue Hongu des sanctuaires que nous avons vus jusqu'à présent. Il y a bien une clairière à proximité, appelée Oyunohara, délimitée par un torii en acier de 35 mètres de haut, mais pour le reste, on continue à faire dans l'humilité et la sobriété.
Malgré la pluie qui refuse de se calmer, le vent et les 3 cm d'eau dans lesquels baignent mes pauvres chaussures, nous décidons de nous enfoncer encore plus loin dans Kumano Kodo. La véritable expédition du jour se fait avec notre dernière étape, le sanctuaire de Tamaki. Pour y accéder, le GPS nous annonce 30 km... et une heure de route. On comprend pourquoi lorsqu'on attaque la toute petite route de montagne en mode "plus sinueuse que ça, tu meurs", que l'on est obligé d'aborder à 30 à l'heure et en première. A chaque virage (soit tous les trois mètres), on prie toutes les divinités du shintoïsme de ne rencontrer personne en face, de peur de finir dans le ravin. Les divinités en question doivent estimer qu'elles nous ont suffisamment punis avec ce temps atroce, car entre l'aller et le retour, nous croiserons en tout et pour tout une seule voiture... Alléluia, ou quelle que soit l'expression consacrée dans la région !
Tamaki est un sanctuaire qui se mérite et qui vaut largement le détour. En cette fin de journée, au milieu des bancs de brume et dans une tranquillité absolue (les rares visiteurs encore présents sont sur le départ), le temple et son arbre déifié de 3 000 ans ont un petit coté fantomatique et surréaliste. On se demande vraiment comment un endroit pareil a pu être bâti il y a des siècles, alors qu'il est encore si difficile d'accès aujourd'hui.
Trempés pour le compte, nous regagnons notre hôtel (le même qu'hier) en rêvant au onsen privé que nous avons réservé pour ce soir. L'eau, c'est bien, mais à condition d'avoir choisi de se retrouver dedans ! Une petite heure dans une eau à plus de 40° nous permet de bien nous délasser après cette journée très, très humide mais aussi très satisfaisante. En fait, le guide touristique ayant légèrement exagéré le temps nécessaire aux visites, nous avons fait en une journée ce qui était prévu en deux. Nous voilà donc avec une journée d'avance sur notre programme, ce qui nous permettra de passer un peu plus de temps à Kyoto la semaine prochaine, voire d'organiser un détour par Osaka.
Que d'eau, que d'eau... Notez la thématique du jour : les dragons cracheurs d'eau, que nous avons retrouvés dans quatre sanctuaires sur quatre. Franchement, cracher de l'eau, c'est pas un peu la honte pour l'espèce ?!
En tout cas, les photos sous la pluie sont à tomber ! :)
RépondreSupprimerCe voyage fait vraiment rêver. Merci de prendre autant de temps à tenir un journal quotidien aussi précis.
Eleonor