Les choses sérieuses commencent...
mais avec beaucoup de difficultés ! Tout avait pourtant bien
commencé : nous avions victorieusement commandé un
petit-déjeuner dans le restaurant affilié à l'hôtel, organisé
notre journée et attentivement étudié le plan du métro. Et il a
fallu que des histoires de sous s'en mêlent... Hier, à l'aéroport,
le DAB étant hors service, nous avions prévu de retirer de l'argent
ce matin au premier distributeur venu. C'était sans compter sur le
fait qu'une large majorité des distributeurs de billets (y compris
dans les banques) ne reconnaissent pas les cartes étrangères. La
vente de billets de métro se faisant exclusivement en liquide, il
nous est même impossible de nous rendre dans un quartier un peu plus
central pour espérer trouver une banque internationale. En désespoir
de cause, nous retournons à l'hôtel demander conseil... pour nous
rendre compte que la barrière de la langue est haute de plusieurs
kilomètres. Si même le personnel d'un hôtel tokyoïte à tellement de mal avec l'anglais, nous ne sommes pas au bout de nos peines !
La réceptionniste finit par comprendre
notre problème et par nous conseiller de nous rendre à la banque
Mitsubishi... qui n'accepte pas non plus les cartes étrangères. Le
salut viendra finalement de la seule personne du quartier parlant
convenablement anglais : un agent de sécurité plus tout jeune
qui nous conseille d'essayer l'ATM du bureau de poste. Le miracle se
produit enfin, et Visa et Mastercard délivrent les précieux yens.
Ce faux départ nous aura fait perdre
une heure, mais nous pouvons à présent tourister tout notre saoûl.
Première étape : la Fédération automobile japonaise. C'est
un peu curieux, mais pour avoir le droit de conduire au Japon, il
faut obtenir une traduction de son permis de conduire, et la JAF est
la seule habilitée à le faire. L'attente pour la traduction étant
de deux heures, nous décidons de commencer nos visites et de revenir
chercher le précieux papier plus tard.
Le dépaysement absolu commence avec le
parc de Shiba et le temple bouddhiste de Zojo-ji. Le temple
d'origine, fondé au 14è siècle et déplacé au 16è, fut
malheureusement détruit (comme une grande partie de Tokyo) pendant
la Seconde Guerre Mondiale. Le temple que l'on peut admirer
aujourd'hui est une reconstitution des années 1970. Le portique en
bois, lui, est d'origine, et remonte au 17è siècle. Comment une
structure en bois est parvenue à résister aux bombardements,
l'Histoire ne le dit pas...
Un cérémonie du souvenir donnée pour
une fidèle a lieu lorsque nous entrons dans le temple, et il est
très impressionnant d'entendre les moines réciter des mantras
auxquels on ne comprend rien au son des cloches et dans une odeur
d'encens à donner mal au crâne.
Le reste du parc se compose de
plusieurs autres temples (plus petits que Zojo-ji), de dizaines de
statues de Bouddha et de portiques sur lesquels les fidèles et les
touristes viennent déposer des voeux et pendre des auspices.
L'ensemble est de toute beauté et d'autant plus étonnant que la
Tokyo Tower (traduire : la Tour Eiffel rouge de Tokyo)
ultra-moderne se découpe juste derrière. Le plus beau paradoxe du
Japon : le moderne et l'ancien cohabitent en permanence.
La journée étant placée sous les
signes des temples et du bouddhisme, nous revoici plongés dans le
métro (aussi propre qu'un hôpital et incroyablement facile d'accès
pour le pauvre touriste grâce à un triple code
couleur/lettre/chiffre), qui nous emmène dans le quartier d'Asukasa,
et plus précisément au temple de Senso-ji. Pour la minute culture,
il s'agit du plus ancien temple de la ville, un grand-père qui
remonte au 7è siècle. Et devinez quoi ? L'un des bâtiments a lui
aussi été détruit par les bombes de 1944 et reconstruit la
décennie suivant.
Là aussi, le complexe propose
plusieurs temples et des statues du Bouddha un peu partout. Mais ce
qui fait la différence par rapport au parc de Shiba, ce sont les
deux portes monumentales qui abritent des représentations de dieux, la mare pleine de carpes géantes et la superbe pagode à cinq étages. Derrière celle-ci se cache d'ailleurs un superbe et très secret jardin, que nous décidons de visiter moyennant finance. Il fait un temps superbe, il n'y a pas un bruit et une dame en kimono nous offre un thé au goût de gazon prononcé. Que demande le peuple ?
Quelques stations de métro supplémentaires nous conduisent ensuite au parc de Ueno, une oasis verte où l'on trouve des allées bordées de cerisiers plus vraiment en fleurs et, encore une fois, de nombreux temples. Le clou de la visite est d'ailleurs le sanctuaire de Tosho-gu, érigé en mémoire du fondateur du shogunat Tokugawa et qui abrite les reliques de celui-ci. Enfin un monument qui a échappé aux bombes ! Le fronton en or et les dragons sculptés auraient été difficiles à remplacer...
A proximité du parc se trouve l'Université de Tokyo, dont Benjamin souhaite visiter l'une des entrées car elle apparaît dans un de ses mangas préférés. Malheureusement, il ne sait pas avec certitude où elle se trouve, et l'heure de fermeture de la JAF approche. Nous quittons donc le quartier avec un peu de regret pour reprendre le métro et récupérer le précieux sésame qui nous permettra de louer la voiture à Sendai ce dimanche.
Un autre temple, proche du palais impérial, était également prévu au programme, mais nous dormons debout et la perspective d'une fin d'après-midi à l'hôtel autour d'un thé se fait plus intéressante que tous les temples de la ville. Après nous être bien reposés, nous sortons dîner dans une des petites gargotes qui entourent notre hôtel. La bonne blague : il faut passer commande et payer auprès d'une machine qui a le mauvais goût de ne parler que japonais. Heureusement que l'un des serveurs nous vient en aide et nous demande de lui désigner ce que nous voulons manger sur les photos du menu !
Après le dîner, petite promenade digestive autour de notre hôtel, où nous découvrons ENCORE un temple. Thématique de la journée, on vous dit. D'ailleurs, il se pourrait bien que ce soit même la thématique de tout le séjour...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire