Note à nous-mêmes : à partir de dorénavant, éviter les hébergements en plein centre des vieilles villes.C'est certes très joli et particulièrement pratique pour dîner et profiter de la vie estivale en soirée, mais c'est un vrai parcours du combattant pour se garer et promener sa valise de 23 kg dans les petites ruelles pleines de marches. Ce matin, nous mettons donc en œuvre notre plan en 5 étapes : descendre les valises jusqu'au pied de la vieille ville, laisser bibi monter la garde pendant que Benjamin va chercher la voiture, charger les valises, renvoyer Benjamin garer la voiture pendant que bibi prend des photos de la marina, puis se retrouver au sommet de Šibenik pour la visite du château Saint-Michel. Technique efficace mais un peu longue : entre le moment où nous quittons notre B&B et notre entrée à Saint-Michel, il s'est écoulé une heure...
Bien que la colline qui domine la vieille ville ait été fortifiée il y a un bon millénaire, le château Saint-Michel (ou le peu qu'il en reste) ne remonte qu'au 16è siècle, et les premiers travaux de conservation et de reconstruction ne remonte bizarrement qu'à 2014. Pour un site considéré comme "le symbole de Šibenik", c'est quand même un comble ! En dehors de quelques pans de murs, il n'y a plus grand-chose à voir de la forteresse elle-même, mais la grimpette matinale valait la peine pour cette vue imprenable sur la ville, et surtout sur les deux presqu'îles qui enserrent le canal Saint-Antoine. Une particularité géographique qui devait bien faire les affaires des défenseurs de Šibenik, mais beaucoup moins celles des envahisseurs arrivant par la mer.
Déjà bien cuits pas la chaleur, nous redescendons les 14 627 marches que semble compter cette ville (c'est toujours plus agréable dans ce sens-là) pour rejoindre, après un arrêt express dans un adorable petit jardin médiéval ombragé, la cathédrale Saint-Jacques. La nef et les chapelles latérales sont franchement dépouillées pour un édifice gothico-Renaissance, mais l'explication se trouve dans le baptistère : tout la déco un brin excessive du gothique et toute la dentelle de pierre de la Renaissance se retrouvent dans ce minuscule espace forcément un peu chargé. Une représentation de Dieu le père domine au plafond, et même si ce n'est pas la première fois que nous voyons ce genre de sujet dans une église catholique, la rareté de la chose ne lasse pas de nous surprendre.
Saint-Jacques derrière nous, nous prenons le sentier des écoliers (comprendre : le bord de mer et la plage, pour une fois qu'il y en a une !) pour regagner la voiture. Nous avons une petite heure de route devant nous pour atteindre Trogir par la route côtière, une 1x1 voie pittoresque où il ne fait pas bon être coincé derrière un conducteur un peu plus lent que la moyenne. Une fois sur place, nous prenons le temps de déjeuner au bord du canal avant de nous diriger vers la vieille ville. Depuis le début du séjour, toutes nos étapes urbaines se ressemblent un peu : une vieille ville en bord de mer, une balade dans les ruelles, une église, un clocher pour la vue. Trogir suit exactement le même schéma (inscription à l'Unesco en prime), et notre première destination est donc la place de la cathédrale.
Ici, le grand intérêt de l'église, c'est son magnifique portail roman sculpté, avec la Nativité sur le tympan – parce que le Jugement dernier, ça va deux secondes, mais on a quand même fait plus gai et plus motivant. A l'intérieur, en plus de la deuxième représentation de Dieu de la journée (les architectes et sculpteurs catholiques croates se sont passé le mot, on dirait), se sont cette fois les stalles en bois qui retiennent notre attention... ainsi que le désormais traditionnel campanile, dont la passerelle métallique qui donne accès au sommet ressemble davantage à une échelle qu'à des marches. Ce séjour est une vraie séance de désensibilisation pour le pauvre Benjamin et son vertige...
De retour sur le plancher des vaches, nous nous contentons d'un tour extérieur de la vieille ville, qui nous permet de découvrir des restes de murailles côtoyant des yachts de luxe (si quelqu'un a une petite place, nous on prend...). Nous pourrions sans doute passer une heure de plus à nous perdre dans les ruelles bordées de cafés et de boutiques, mais les kilomètres de marche sous la chaleur écrasante de ces derniers jours commencent à nous rattraper, et nous préférons reprendre la route jusqu'à Split, notre étape du soir, pour nous reposer un peu. La journée de demain s'annonce chargée et nous n'avons pas l'intention de nous reposer sur nos lauriers avant le début de notre semaine de plongée !
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