dimanche 29 août 2021

Croatie, jour 15 - Ston

Fin de la parenthèse plongée ce matin et retour sur le continent ! Ce dimanche, il nous faut quitter Hvar et ses fonds marins pour nous rapprocher de la dernière étape de notre road-trip, Dubrovnik, à la pointe sud de la Dalmatie – et donc de la Croatie. La journée commence donc par deux heures de ferry au départ de Stari Grad pour rallier Split. Nous attendent ensuite 2h30 de route, d'abord dans les désormais traditionnelles montagnes où le vent fait chuter les températures et osciller la voiture, puis en bord de mer, entre stations balnéaires et parcs ostréicoles. Le paysage est absolument superbe, mais le moment le plus mémorable du trajet est sans doute notre brève traversée de la Bosnie-Herzégovine. Géographiquement, la Croatie est en effet coupée en deux par un petit morceau de Bosnie, le corridor de Neum, du nom de la ville qu'il faut traverser pour passer de l'autre côté. Le corridor ne mesure que 23 petits kilomètres, c'est-à-dire rien du tout, mais comme il s'agit officiellement d'une frontière, il faut présenter son passeport deux fois en un quart d'heure. Pour nous, l'expérience est assez étrange et plutôt rigolote. Pour les douaniers qui ont l'air de s'ennuyer ferme, c'est une simple formalité ; nous aurions pu cacher un criminel en fuite dans le coffre que cela serait passé totalement inaperçu...

De l'autre côté de la frontière nous attend Ston, 550 habitants, connue pour ses salines et... sa muraille de 5 km, la plus longue d'Europe, construite sur 170 ans entre les 14 et 16è siècles pour protéger des convoitises ottomanes cet or blanc qui remplissait joliment les coffres des Vénitiens. Pour une si petite localité, l'ouvrage semble totalement démesuré, et pendant un instant, on craindrait presque d'avoir pris un mauvais embranchement après la Bosnie pour finir en Chine. Heureusement que nous sommes plutôt reposés après cette journée de route, car l'objectif est bien évidemment de gravir la muraille jusqu'à son point culminant. Heureusement bis, l'après-midi est déjà bien avancé et l'exercice ne sera pas rendu encore plus difficile par le soleil au zénith. Car c'est bien d'un exercice qu'on parle : notre fidèle appli de mesure des distances nous indique que le dénivelé est de plus de 300 mètres, ce que nos mollets et nos poumons croient sans mal. Pendant la montée, on se demande à peu près toutes les trois marches pourquoi on s'inflige des choses pareilles pendant les vacances, mais il suffit de se retourner et de regarder le paysage pour avoir la réponse :

La vue sur les salines et les micro-fjords qui abritent Ston et le tout petit port de Mali Ston, à un kilomètre à vol d'oiseau, est tout simplement à couper le souffle. Les touristes sont tout prêts à braver les marches et le dénivelé pour le plaisir de prendre des photos, mais on comprend que les Ottomans n'aient jamais eu envie de se frotter aux murailles ! Nous manquons de temps pour parcourir le chemin complet qui mène jusqu'à Mali Ston, mais nous parvenons malgré tout à atteindre le point culminant de ce rempart spectaculaire avant de faire demi-tour et de mettre à mal nos genoux sur la descente. Nous qui pensions que la journée serait calme et reposante, nous sommes servis ! Et pour nous remettre de nos émotions, rien de tel qu'un bon restaurant à la cuisine roborative et copieuse, où les cuistots font griller la viande sous vos yeux en terrasse !


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