jeudi 25 juillet 2019

Pays de Galles, jour 8 - Snowdonia

Alors que la France agonise par plus de 40° à peu près partout, le Pays de Galles connaît aussi sa petite canicule : la météo prévoit environ 30° pour aujourd'hui, ce qui doit faire rêver les Parisiens mais reste exceptionnel pour le Pays de Galles, où les températures de saison atteignent au mieux 25°. Ce n'est pas comme si nous avions prévu le coup en planifiant les vacances, mais nous sommes plutôt contents de ne pas être à la maison, là tout de suite !

Après avoir traversé des petits villages côtiers aux rues toutes plus étroites les unes que les autres (avec un GPS qui a décidé de faire des siennes), nous attaquons notre premier jour au cœur de Snowdonia par un énième château, celui de Harlech. Comme souvent depuis le début du séjour, il ne s'agit plus que de ruines, mais ce château-là, en plus d'être classé à l'Unesco, a la particularité de se situer au bord de la mer. Bon, à l'époque de sa construction (1289), la mer arrivait carrément au pied des remparts, mais Mère Nature a fait son œuvre et il y a maintenant la place pour un golf et un village de bungalows entre les vieilles pierres et la plage. Il n'empêche que la vue est extrêmement jolie, et que la balade le long du chemin de ronde offre autant de possibilité de photos paysagères qu'architecturales.


Nous quittons Harlech par la rue la plus pentue du monde (25 %, quand même ; on ne pouvait pas ne pas immortaliser ça), direction le village de Portmeirion, alias ce qui arrive quand on laisse le champ libre aux architectes un peu fadas qui ont trop de sous. Portmeirion, c'est le bébé de Clough William-Ellis, qui en avait manifestement assez du mauvais temps gallois et rêvait de Méditerranée. On peut difficilement importer le soleil chez soi, mais on peut importer l'architecture, et c'est exactement ce que Clough a fait. Le résultat, c'est cette espèce de délire architectural complètement artificiel, où tout est too much, où les couleurs piquent les yeux et où on trouve des associations qu'on ne trouvait jamais trouver nulle part (le Bouddha à côté du temple à colonnades romano-classiques, c'est douloureux). C'est tellement improbable et moche que ça en devient mignon !


Portmeirion n'a pas été conçu pour être vraiment habité, et tous les bâtiments abritent aujourd'hui des hôtels, des boutiques ou des restaurants (nous nous arrêtons d'ailleurs dans l'un d'eux pour le déjeuner). Pour les amateurs de séries télé des années 60, c'est ici qu'ont été tournés tous les extérieurs de la série Le Prisonnier, dont la maison à l'écran a forcément été transformée en magasin de souvenirs ultra-spécialisé. N'étant pas particulièrement fans (deux d'entre nous sont même franchement trop jeunes pour avoir vu la série), le côté « pélerinage » ne nous parle pas vraiment, et nous nous contentons de la balade au milieu de ce délire à tendance italianisante. Il faut rendre à César ce qui lui appartient : Clough a particulièrement bien choisi son coin pour construire le village de ses rêves. Entre vert, jaune et bleu, l'estuaire à marée basse est tout bonnement magnifique, et nous bouclons la boucle avec une marche sur le front de mer et dans la forêt, qui abrite entre autres un séquoia géant et un jardin chinois. Et histoire de vivre l'expérience comme Clough devait la rêver, nous en profitons sous un soleil radieux, digne d'un été italien. Surréaliste !


Troisième et dernière étape du jour, Blaenau Ffestiniog (ça se prononce à peu près comme ça s'écrit, pour une fois!) et sa carrière d'ardoise. Pour le coup, voilà exactement la visite à faire en période de canicule : le responsable du parking nous voyant sortir de voiture en T-shirts et shorts nous signale gentiment qu'il fait à peine 7°, là-dessous, et que les petites laines ne seront pas de trop pour survivre à la visite souterraine. Car si la carrière propose de très nombreuses activités type tyrolienne, c'est un autre type de visite à sensation qui nous intéresse : la mine d'ardoise elle-même, à 160 mètres de profondeur. Un peu comme la mine de charbon, mais en plus froid, plus sombre (il n'y a pas de loupiote sur nos casques de chantier, cette fois) et plus profond !


En dehors du fait qu'elle se passe sous terre, la visite de la carrière de Llechwedd n'a pas grand-chose à voir avec celle de The Big Pit. Ici, en plus du funiculaire à faire fuir les claustrophobes pour descendre au fond de la mine, on a droit à un véritable spectacle souterrain, avec projections sur les murs, manipulation des outils et son et lumière en guise de bouquet final. La visite permet en outre de prendre conscience que, face aux mineurs d'ardoise, les mineurs de charbon avaient la belle vie et un job de rêve : eux, au moins, ne travaillaient pas enchaînés aux murs pour éviter de glisser le long de la pente (au fil du temps, une veine d'ardoise monte et finit par être exploitée à plusieurs mètres du sol), ne voyaient pas leurs poumons se changer en blocs de ciment par la faute de la poussière de silice (ils chopaient juste un cancer des poumons à la place...), n'avaient pas à payer leurs propres outils et ne travaillaient pas au quotidien avec des explosifs qui pouvaient leur exploser à la figure en cas de mauvaise manip'. On ne pensait pas pouvoir dépasser l'horreur des conditions de travail de la mine de charbon, et pourtant... On ne regardera plus jamais les ardoises de la même façon !


La journée se termine tôt, pour une fois, et nous regagnons donc notre hôtel à Blaenau en fin d'après-midi. Une pause un peu plus longue que d'habitude ne nous fera pas de mal, surtout après tout ce soleil !

Soooous le soleeeeeeil... (air nul mais connu)

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