mercredi 24 juillet 2019

Pays de Galles, jour 7 - Sur la route de Snowdonia

Même avec les meilleures intentions du monde, nous ne savons vraiment pas faire dans le "pas trop fatigant" quand nous partons en voyage... Ce qui aurait dû être une journée tranquille à base de trajet en voiture et de paysages est en fait devenu l'une des journées les plus intenses et les plus exténuantes du séjour ! Pour le conducteur qui a assuré plus de 5 heures de route, on pourrait comprendre, mais les trois passagères n'ont pas vraiment d'excuse – et pourtant...

Entre le gros morceau qu'est le Pembrokshire et l'encore plus gros morceau qu'est le parc national de Snowdonia, il n'y a pas grand-chose à faire ou à voir (cette région du Pays de Galles est très peu peuplée et principalement dévolue aux moutons), mais il faut bien faire la route malgré tout, alors autant l'émailler de quelques visites. Après avoir fait le plein de manger au supermarché (nous allons nous perdre en pleine nature, les provisions sont indispensables), nous commençons par la réserve naturelle de Cors Caron, une tourbière rendue à son état originel depuis que l'humanité a inventé des moyens beaucoup plus efficaces et surtout beaucoup moins naturels que la tourbe pour se chauffer. Plusieurs balades sont proposées, et nous optons pour la plus courte. La promenade censée durer une heure sur des pontons en bois au milieu de la tourbière nous prend un peu plus de temps que prévu, le paysage étant superbe (catégorie "calme absolu et pas une âme à l'horizon") et les libellules trop nombreuses pour ne pas réclamer des arrêts photos tous les cinq pas. Le grand tour de trois heures autour du lac aurait pu nous permettre de voir des loutres, mais il faut savoir raison garder...


Prochain arrêt sur la route de Snowdonia : Devil's Bridge. L'idéal aurait été d'arriver sur place en petit train à vapeur depuis la "grande ville" la plus proche, Aberystwyth, mais encore une fois, les journées ne font pas 48 heures, et nous devons nous contenter de la voiture pour accéder au site plus rapidement. Après avoir avalé nos provisions sur le parking (on a connu d'authentiques spots de pique-nique moins agréables niveau paysage), notre groupe se sépare en deux pour découvrir la fameuse cascade et les trois ponts superposés qui donnent leur nom au lieu : les mamans choisissent la version courte, avec un nombre réduit de marches, tandis que Benjamin et moi préférons la version longue, 45 minutes de crapahutage et... 675 marches au compteur. Pourquoi s'inflige-t-on des épreuves pareilles en vacances, je vous le demande !


Dans ce cas précis, la réponse pourrait être : "Parce que c'est beau". Tellement qu'on en oublierait presque le nombre de marches et la chaleur qui nous fait perdre quelques litres d'eau au fil de la balade. Les trois ponts superposés qui ont donné leur nom au site (un pont en fer récent au-dessus de deux ponts en pierre beaucoup plus anciens) sont certes rigolos, mais nous n'avons l'occasion de les voir qu'au tout début du parcours. La cascade et la gorge, elles, sont là tout du long, et en profite à plein des œuvres spectaculaire de Mère Nature pendant 45 minutes. La première partie de la randonnée nous fait plonger au cœur de la gorge, avec notamment une véritable échelle de Jacob (c'est carrément comme ça que l'escalier s'appelle) à la centaine de marches tellement raides qu'on se félicite d'avoir laissé nos mamans de l'autre côté. C'est l'occasion d'apprécier la cascade dans toute sa splendeur et de remplir la carte mémoire, puis vient l'inévitable remontée, avec cette fois des marches taillées à même la roche, si hautes qu'il faut s'aider des rambardes pour les gravir. C'est physique, mais tellement beau qu'on ne regretterait l'exercice pour rien au monde.


Notre troisième étape nous emmène à Elan Valley, alias la vallée des réservoirs, ainsi nommée en raison des lacs de barrage qui pullulent au milieu des collines. Là encore, la vue est à couper le souffle, et nous nous arrêtons sur tous les parkings aménagés au bord de la route pour faire chauffer l'objectif et immortaliser ces paysages d'une beauté sidérante. Pour celles qui ont passé plus de vacances au bord de la mer qu'à la montagne, les barrages sont de grandes nouveautés, et ces véritables monstres d'architecture sont franchement impressionnants. Ce ne serait pas le Pays de Galles si les moutons n'avaient pas envahi la route et les parkings, et avec le petit nombre de touristes en prime, les paysages sont franchement surréalistes.


Contrairement à Devil's Bridge, l'activité physique n'est pas excessive pour celles qui ne conduisent pas, mais le simple fait de se promener autour des lacs sous la chaleur et d'enchaîner les entrées/sorties de voiture achève de rincer les trois photographes. Benjamin, quant à lui, accuse un certain nombre d'heures de conduite depuis ce matin (sans parler du reste de la semaine), et est forcément le plus épuisé d'entre nous. L'après-midi est déjà plus qu'avancé, et comme il nous reste encore plus d'une heure de route jusqu'à notre hôtel, nous décidons d'ignorer la dernière étape du programme (la petite ville balnéaire de Borth) pour rentrer directement.


Ce soir, nous logeons à Dolgellau, une petite ville jumelée avec Guérande. Malgré l'anonymat relatif du coin (c'est très joli mais il n'y a pas grand-chose à faire sur place), nous arrivons à tomber sur le seul restaurant de la ville dont les serveurs sont Français. Comble de la coïncidence, l'un d'entre eux est même né à... Rambouillet. On savait le monde petit, mais pas à ce point !!!

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