vendredi 14 avril 2017

Grèce, jour 13 - Thessalonique

Pour notre dernier jour en Grèce, nous allons prendre le pouls de Thessalonique, deuxième ville du pays après Athènes. Après presque deux semaines de ruines et de culture remontant à bien avant notre ère, tant de modernité, c'est un rude retour à la réalité ! Il faut dire que la ville (nommée d'après une demie-sœur d'Alexandre le Grand, encore lui) a été intégralement détruite par un incendie il y a tout juste un siècle et que tout a dû être reconstruit. Les églises byzantines du 15è siècle qui poussent comme des champignons entre les immeubles sont donc d'autant plus étonnantes.

L'arc de Galère

Nous avons plutôt bien choisi notre jour pour découvrir une tranche de vraie vie dans une grande ville grecque : aujourd'hui, c'est Vendredi Saint, ce qui veut dire jour chômé pour ceux qui ne travaillent pas dans les restaurants ou les magasins. Ce matin, l'ensemble de la population se retrouve dans les églises de Thessalonique pour assister à la messe et faire la queue devant les icônes. On assiste aux mêmes scènes que l'an dernier en Bulgarie (à croire qu'on fait exprès de planifier nos vacances autour de la Pâque orthodoxe), avec allumage de cierges à la pelle et bisous en série sur les icônes. Bon plan pour les deux touristes : les églises dont l'entrée est normalement payante sont gratuites, et celles qui devraient être fermées sont ouvertes. Mauvais plan : c'est archi-plein et il faut marcher sur les orteils des fidèles pour espérer approcher suffisamment des fresques.



Benjamin avait fait les choses bien et prévu un parcours assez court pour couvrir toutes les choses à voir, mais c'était sans compter sur ce jour férié et le musée archéologique ouvert seulement à partir de midi. Après un petit tour sur le front de mer, avec sa Tour Blanche et sa statue équestre d'Alexandre (on est toujours dans ce qui était autrefois la Macédoine et on vous rappelle à tous les coins de rue que le Conquérant est du coin), nous partons donc pour une randonnée de deux kilomètres jusqu'à la ville haute et à ses fortifications. Pourquoi faut-il qu'on s'inflige ce genre d'expédition le dernier jour, quand nous sommes bien fatigués, je vous le demande... Cela dit, la vue sur le golfe de Thessalonique est jolie et la balade se fait au son des cloches de toutes les églises des alentours, qui rappellent à ceux qui seraient passés à côté de la date qu'il faut aller faire son devoir de croyant.



Nous totalisons déjà trois heures de marche depuis ce matin, et il faut encore redescendre ces fameux 2 km pour rejoindre le musée archéologique, qui est enfin ouvert. Très pédagogique (traduction : il y a beaucoup à lire, mais c'est très instructif), il regorge de pièces en très bon état de conservation et on en apprend énormément sur Thessalonique de la préhistoire à la période romaine. Mention spéciale au cratère de Derveni, une urne funéraire de 40 kg qu'on dirait intégralement en or, mais en fait pas (ce n'est qu'un alliage de cuivre et d'étain). La salle consacrée à "l'or de Macédoine", des bijoux récupérés dans les tombes de la région, est superbe, et contrairement à Vergina, on a le droit de prendre des photos. Alors je ne me suis pas privée, parce que je suis toujours frustrée de ne pas avoir pu ramener de souvenirs tangibles de celles d'hier.

Non mais peut-on parler de cette finesse deux secondes ?

Le temps de faire le tour du musée, il est déjà 15h, les magasins fermés ce matin ont ouvert leurs portes et les Grecs ont délaissé les églises pour les terrasses des restaurants et les boulangeries qui vendent de grosses brioches de Pâques. Vu le temps qu'il fait, ils auraient tort de se priver ! Nous réussissons à trouver un restaurant pas trop bondé pour déjeuner, puis nous reprenons le chemin de notre hôtel pour une petite sieste. C'est fou comme ça fatigue, les vacances...


Retour dans notre démocratie à nous dès demain, avec une escale à Athènes avant l'avion pour Paris (on a préféré prendre l'avion de Thessalonique à Athènes plutôt que de tout redescendre en voiture ; la conduite en montagne, ce n'est tout simplement plus possible). En un peu moins de 15 jours, nous avons fait le tour des sites les plus importants de Grèce continentale et avons le sentiment d'être suffisamment imprégnés d'Antiquité pour quelques années. Rome attendra un peu... Quant aux îles grecques, elles feront sans doute l'objet d'un prochain voyage, mais là, il y aura sans doute beaucoup plus à voir à 30 m de profondeur que sur la terre ferme !

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