jeudi 13 avril 2017

Grèce, jour 12 - Vergina

Finalement, avoir fait cinq monastères sur six hier nous a laissé un petit goût d'inachevé. Puisque nous avons passé la nuit sur place et que le détour n'allait pas vraiment nous retarder, nous avons repris la route des Météores pour grimper jusqu'au monastère (ou le couvent, vu que ce sont des religieuses qui l'occupent) de Roussanou. Par rapport à ceux d'hier, ce n'est pas vraiment spectaculaire et la visite est expédiée en 10 minutes. Mais on sait maintenant ce qui distingue le Roussanou de ses voisins : le jardin des moniales est chou comme tout !



Notre périple continue, et aujourd'hui, pour changer un peu, nous avons rendez-vous avec les Macédoniens. Le village de Vergina, à 2h de route des Météores, s'appelait il y a fort fort longtemps Aigai (ou Aigès, ça dépend des versions). Ça ne dira sans doute rien à personne parce qu'on n'apprend pas ça à l'école, mais c'était la première capitale du royaume de Macédoine, et après le transfert de celle-ci à Pella, c'est resté la nécropole royale. Pensez basilique Saint-Denis version plein air, avec tumuli à la place des gisants. Aujourd'hui, on visite le tumulus royal reconstitué et transformé en musée souterrain. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on a pris une sacrée claque.

Couronne et coffre funéraires en or de Philippe II (via www.milmed2016.gr)

Les photos à l'intérieur du musée sont malheureusement interdites, et à une exception près, nous n'avons pas réussi à tricher. Du coup, cet article sera illustré par des photos pompées sur Google Images, parce que ce serait trop triste de ne pas vous donner un aperçu des merveilles retrouvées dans les tombes royales. Les fouilles des tumuli de Vergina n'ont commencé qu'en 1984 (non, il n'y a pas d'erreur sur la date), mais ça valait le coup d'attendre si longtemps, car le bonhomme qui reposait là n'était autre que Philippe II de Macédoine. Pour ceux qui n'ont pas suivi à Olympie, on parle du papa d'Alexandre le Grand. Un roi qui a triplé la superficie de son royaume, réformé toute l'administration et l'armée, donné un coup de fouet aux arts et de façon générale dégagé un boulevard à son fils pour qu'il devienne le plus grand conquérant de l'Histoire. Alex avait de qui tenir, papa n'était pas exactement une quiche en politique. Accessoirement, comme c'est Alexandre qui a organisé les funérailles de Philippe II, on sait qu'on marche littéralement dans ses pas (à notre petit niveau, hein, parce que nous, on ne conquerra jamais la Perse). Et ça, c'est sacrément intimidant.

Ustensiles en bronze (via visitgreece.gr)

L'avantage des tombes scellées hermétiquement, c'est qu'elles sont pour ainsi dire intactes quand on les ouvre 2 500 ans après. Et quand celui qui est enterré dedans est un personnage si éminent, les découvertes sont grandioses. Nous ne sommes pas encore bien remis des couronnes ou des armures funéraires en or ouvragées, d'une finesse et d'une précision qui feraient pleurer les bijoutiers de la place Vendôme. Ou du service à banquet tout en argent, dans un tel état de conservation qu'il suffirait d'ouvrir la vitrine pour en organiser un là tout de suite. Les armes en fer ont forcément moins bien résisté (on dirait du bois tellement elles sont oxydées), mais les jambières en bronze, les plastrons en or et le bouclier en ivoire et or compensent largement.

Le bouclier en or et ivoire de Philippe II (© gettyimages)

Et si le musée est bâti à l'emplacement du tumulus royal d'origine, ce n'est pas pour rien : entre les vitrines, on peut découvrir l'entrée des tombes royales pratiquement dans leur jus. Le moins qu'on puisse dire, c'est que ça en jette. Outre celle de Philippe II, on trouve aussi celle d'Alexandre IV, fils d'Alexandre le Grand, assassiné quand il avait à peu près 13 ans (quelqu'un a dû avoir peur qu'il soit aussi doué que les autres hommes de la famille). Pour ceux qui voudraient savoir où se trouve la tombe du Conquérant... vous n'êtes pas les seuls ! Le garçon est mort à Babylone et personne n'a jamais découvert où il avait été enterré. En tous cas, ce n'est pas à Vergina !

La tombe de Philippe II (© Joseph Sakalak via flickr)

La visite est relativement courte et il n'y a vraiment rien à voir à l'extérieur (le musée dédié à Alexandre est en cours de construction, et le palais d'Aigai, de reconstruction), mais on ressort du musée avec un seul mot à la bouche : waouh ! On en a pris plein les mirettes : malgré les lumières trèèès tamisées du musée, tout cet or, ça met des étoiles dans les yeux. On n'aurait jamais parié dessus, mais Vergina restera sans aucun doute un des moments les plus forts du séjour !

Après le déjeuner, retour dans la voiture pour une petite heure de route jusqu'à Thessalonique, ultime étape de notre voyage grec. Nous en avons enfin fini avec la conduite en montagne...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire