Le
lac Myvatn et sa région n'ont pas encore livré tous leurs secrets.
Nous attaquons donc la journée par un arrêt à Goðafoss, les
chutes des dieux, ainsi nommées après que l'Islande a décidé
d'adopter le Christianisme et qu'un chef de clan a poussé le zèle
jusqu'à jeter ses effigies de dieux païens dans la cascade. Thor ne
l'ayant pas foudroyé sur place, on peut penser que lui et le reste
du panthéon nordique voyaient venir le coup depuis un moment... Il
ne s'agit pas de la cascade la plus imposante que nous ayons croisée,
mais le site est tout de même très joli – et puis, peut-on
réellement se lasser d'un spectacle pareil ?
Nous
poursuivons ensuite notre chemin jusqu'à Husavik, capitale
européenne de l'observation des baleines, une charmante petite ville
colorée aux maisons typiquement islandaises, puis le long de la
route 85, seul chemin praticable pour se rendre à Asbyrgi quand on
ne roule pas en 4x4. La route est d'ailleurs de loin préférable aux
pistes caillouteuses qui s'enfoncent dans les terres, car elle longe
la superbe baie d'Husavik, entourée de montagnes aux sommets
enneigés. Depuis que nous sommes arrivés, même le temps passé sur
la route est un spectacle.
Asbyrgi,
c'est un vaste canyon en forme de fer à cheval, aux parois hautes de
plus de 90 mètres. La légende veut qu'il s'agisse d'une empreinte
de sabot laissée par Sleipnir, le cheval à huit pattes que montait
Odin. Il existe aussi une explication scientifique, mais c'est
beaucoup moins intéressant que les cheveux divins. La grimpette au
sommet des parois nous semble légèrement excessive après le
crapahutage d'hier. Aussi, nous nous contentons d'un petit circuit au
fond du canyon, qui permet de découvrir un adorable petit lac peuplé
de canards (qui passent leur temps les fesses en l'air et la tête
dans l'eau) et de prendre un peu de hauteur pour se faire une idée
de la taille démentielle du site.
Nous
repartons ensuite en direction de Husavik, malgré les protestations
de Marie-Noëlle, qui aurait voulu rester sur place et poser ses
valises pour une décennie ou deux sur le site de camping. Une fois
en ville, nous décidons, sur un coup de tête, de partir observer
les baleines sur un ancien bateau de pêche traditionnel islandais.
Nous faisons les courses en quatrième vitesse pour déjeuner et, un
quart d'heure plus tard, nous voici sur le bateau. Nos deux guides
touristiques ainsi que la brochure de l'opérateur nous assurent que
nous avons 99 % de chances de croiser des cétacés ;
autant dire que nous attendons beaucoup de la balade !
Comme
nous le disait notre guide, deux éléments sont essentiels à
l'observation des baleines : la patience et la chance. De la
patience, nous en avons à revendre. En revanche, aujourd'hui, la
chance ne sera pas du tout avec nous : malgré trois heures en
mer, nous ne croisons pas le moindre mammifère marin. Une énorme
déception ! Ce n'est pas comme si la baie était un zoo où les
rencontres avec les baleines étaient garanties, mais après toutes
ces belles promesses, la frustration est immense. La balade nous aura
tout de même permis de déguster un chocolat chaud et de découvrir
Husavik et sa très jolie église depuis la mer, mais c'est une bien
faible compensation !
Direction
Akureyri, deuxième ville du pays (dix fois moins d'habitants que
Reykjavik...), pour notre avant-dernière escale. La ville abrite
l'une des rares boutiques de Noël au monde à être ouverte toute
l'année. Attention les yeux ! Boules pour sapin, vin chaud,
encens, bonbons de Noël, bougies... Tout cela brille de mille feux
et l'odeur de cannelle imprègne tout ! C'est terriblement
kitsch, mais pour un peu, on aurait envie de décorer le sapin
sur-le-champ.
Bah alors, elle est où la suite ??? :)
RépondreSupprimerBénédicte