En
l'honneur de l'anniversaire de Marie-Alice, le soleil a décidé de
jouer les prolongations toute la journée. C'est donc par un temps
radieux que nous gagnons le premier site du jour, en traversant tout
d'abord des paysages de toundra, puis une région totalement désolée
qui définit à merveille le mot « rien ». Nous pensons
tout d'abord avoir à faire à un paysage lunaire, mais lorsque nous
arrivons à Dettifoss, c'est pire : ici, le paysage a quelque
chose d'apocalyptique, de presque menaçant.
C'est
à se demander comment la cascade peut surgir d'un tel décor.
Dettifoss, avec ses 100 mètres de large et ses milliers de litres
d'eau débités à la minute, c'est LA cascade la plus puissance
d'Europe. Le site est vertigineux, époustouflant. On reste plantés
là, sidérés par ce débit stupéfiant et par l'arc-en-ciel issu de
l'association des embruns et du soleil (pas besoin de Photoshop pour
le rajouter sur les photos !). C'est toute la puissance et la
majesté de Mère Nature qui s'expriment ici, et on s'arrache
difficilement à ce monstre pour poursuivre la visite.
Un
peu plus loin, on découvre Selfoss, plus petite mais tout aussi
impressionnante à sa façon, avec ses multiples chutes. Et tout
autour, ce ne sont que roches basaltiques, sable noir et petites
fleurs courageuses qui tentent tant bien que mal de survivre. On
croirait voir le jardin zen d'Odin, tant cet endroit défie
l'imagination.
Complètement
cuits par le soleil, nous reprenons la route vers le lac Myvatn,
célèbre pour réunir en un seul endroit tout ce qui fait la beauté
de l'Islande : sources chaudes, phénomènes géothermiques
bizarres, formations rocheuses bancales et volcans pas toujours
éteints. Avant d'accéder au lac proprement dit, nous faisons étape
sur le site de Hverir, un ensemble de mares de boue sulfureuse qui
glougloutent en dégageant une odeur infâme. Dans des cratères aux
contours jaunâtres, une espèce de magma noir bouillonne en continu
à des températures pouvant aller jusqu'à 200°. C'est
particulièrement impressionnant et un brin inquiétant. On aimerait
prendre le temps de faire le tour de chaque mare pour observer le
phénomène en détail, mais l'odeur d'œuf pourri est épouvantable,
à peine supportable, et nous explorons le site le nez bouché. Au
final, nous ne sommes pas fâchés de repartir pour respirer un air
moins sulfureux (même si l'odeur ne disparaît jamais vraiment dans
ce pays, y compris sous la douche...).
Tout
près du lac Myvatn se trouvent les grottes de Grjotagja, qui étaient
autrefois prisées pour la baignade. Aujourd'hui, l'eau est devenue
trop chaude pour faire trempette (quoique, 50°, c'est à peine plus
chaud que la température de ma douche...), mais on peut toujours y
glisser la tête pour se faire une idée de ce à quoi cela devait
ressembler. On y accède par un petit chemin de randonnée de 2 km,
qui commencent dans un petit bois pour se terminer dans le sable,
face à un vent à décorner les bœufs. Parce que le trajet du
retour n'est pas très engageant, nous laissons Benjamin faire le
chemin inverse en courant pour récupérer la voiture et venir nous
chercher. Le privilège du beau sexe !
Nous
nous sommes épargné 2 km supplémentaires, et ce n'était pas du
luxe, car l'étape suivante est un gros morceau : il s'agit du
Hverfjall, un cratère d'explosion vieux de 2 500 ans, qui
ressemble trait pour trait aux schémas de volcan parfait qu'on
trouve dans les livres. Le chemin qui mène au sommet est ardu et le
dénivelé plutôt costaud, mais une fois en haut, on se dit que la
vue valait bien de mettre à mal nos mollets. Vu des hauteurs, le lac
est superbe – et le cratère lui-même n'est pas en reste. Encore
une fois, on se sent totalement écrasé par le diamètre (plus d'un
kilomètre, quand même) du lieu, et on se dit qu'il ne devait pas
faire bon se trouver dans les parages au moment de sa création !
Le vent qui souffle en rafales est très violent et nous pousse
bientôt à redescendre, car nous n'avons pas l'impression d'être
les bienvenus.
La
journée se termine, mais le soleil ne semble pas bouger d'un pouce
(il ne fait pas nuit avant 23 heures dans cette région du monde), et
nous décidons donc de faire un dernier arrêt au site de Dimmuborgir
(les « châteaux noirs » dans la langue d'ici). Le nom
parlera à tous les fans de metal, même s'il ne s'agit pas ici du
groupe suédois, mais bien d'un vaste terrain couvert de formations
de lave aux formes bizarres. Nous n'avons malheureusement pas le
temps de faire la balade d'une heure qui mène à la formation la
plus connue, dite « la cathédrale » en raison de son
arche, mais le petit sentier que nous suivons pendant vingt minutes
suffit amplement. Mère Nature semble avoir joué à la pâte à
modeler, avec un talent tout relatif...
Une
journée intense, qui n'augure rien de bon pour nos jambes demain au
réveil !
Beaaaaucoup plus de photos par ici.
Beaaaaucoup plus de photos par ici.
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