Nous nous arrêtons tout d'abord au
parc national Þingvellir
(pour ceux qui voudraient s'amuser à le prononcer, le « Þ »
correspond au « th » anglais), soit « la plaine du
parlement » dans la langue de Molière, intéressant d'un point
de vue géologique comme historique. C'est en effet sur ce terrain
sauvage et magnifique que se tenaient les grandes assemblées
parlementaires islandaises, auxquelles assistaient les chefs de clans
et leurs armées. La diplomatie et les lois s'appliquaient souvent à
coups de hache, mais personne ne venait s'en plaindre, donc difficile
de critiquer. Pendant des siècles, debout sur un rocher au milieu
d'un amphithéâtre naturel, le président de l'assemblée déclamait
ainsi les anciennes lois du pays et faisait appliquer les nouvelles.
C'est
aussi dans le cadre enchanteur du Drekkingarhylur, dont la traduction
donne « le bassin des noyés », que l'on exécutait les
femmes reconnues coupables d'adultère. Charmante époque...
Sur
notre circuit, nous croisons également une petite église de poupées
du 19è siècle, construite sur le site d'une des toutes premières
églises d'Islande, bâtie après la légalisation du Christianisme
dans le pays (en l'an 1 000. Disons que les Vikings étaient un
peu réfractaires à une religion prônant la paix et l'amour de son
prochain. Parce qu'on en faisait quoi, après, des haches, hein ?).
Mais
le site a également une importance géographique, car c'est là que
se chevauchent les plaques tectoniques américaine et européenne. Et
ça se voit : il est évident que la terre a « craqué »
plus d'une fois dans les environs !
La
pluie et le vent nous accompagnent pendant tout le parcours, et on se
félicite d'avoir empaqueté polaires, K-ways et vestes de ski en
prévision d'un été dans le Grand Nord !
Toujours
sous une pluie battante, nous nous rendons sur le site de Geysir, une
zone géothermique bizarroïde où des colonnes d'eau très, très
chaude jaillissent du sol à des pressions à peine croyable. Et
devinez comment on a appelé ce phénomène ? Les geysers,
pardi ! On découvre plusieurs petites sources d'eau bouillante
(si, bouillante, on a vérifié...) et fumante, des chaudrons
bouillonnants, des cratères bleu fluo et le célèbre geyser
Strokkur, qui propulse toutes les 5 à 10 minutes une colonne d'eau
et de vapeur sur des hauteurs impressionnantes. On a beau en avoir vu
dans des émissions de télé et en photo, les geysers, en vrai,
c'est extrêmement impressionnant ! Surtout quand on finit
douché parce qu'on était placé du mauvais côté du vent...
La
pluie tombe toujours et nous sommes trempés comme des soupes quand
vient le moment de rejoindre la voiture. Mais le thème de la journée
étant ce qu'il est, notre prochain arrêt ne nous permettra pas
vraiment de nous sécher. Nous nous rendons en effet à Gullfoss, la
Cascade d'Or, la plus bruyante d'Europe. C'est aussi la cascade qui
enregistre l'un des plus gros débits du monde, avant même les
Chutes du Niagara, d'après les panneaux d'information ! Il faut
bien avouer que les mots manquent pour décrire la beauté sauvage de
cette double chute d'eau. On se sent minuscule face à tant de
puissance et de majesté. Trempés pour trempés, nous décidons de
nous approcher au plus près de l'eau et finissons complètement
noyés par les embruns – mais au moins, cette fois, nous l'aurons
choisi !
Avant
de regagner notre hôtel, nous faisons un détour par Kerið, un
majestueux cratère multi-millénaire, au cœur de la région de
Grimsnes, qui a connu au moins 10 coulées de lave au cours de
l'Histoire. Mais, un peu lassés par la pluie qui n'en finit pas et
le vent qui l'accompagne, nous ne faisons qu'un arrêt de cinq
minutes pour prendre quelques photos.
Sur
la route de l'hôtel, nous longeons le Mont Hekla, un volcan très
actif dont la dernière éruption remonte à l'an 2000. En fait, son
activité est telle que, au Moyen Age, nos ancêtres étaient
persuadés qu'il s'agissait de l'entrée de l'Enfer ! Le sommet
du volcan est caché par les nuages, mais on peu voir de nombreuses
cascades vivre leur vie à intervalles réguliers. Nous nous arrêtons
à deux reprises pour photographier les plus jolies chutes sur le
bord de la route.
Ce
soir, étape à Skogar, une ville qui abrite l'une des plus belles
cascades du pays. Mais assez d'eau pour aujourd'hui ! Nous
visiterons le site demain, après avoir tenté de faire sécher nos
affaires ! En attendant, place au dîner typiquement islandais,
avec pâté aux myrtilles, pain noir et... filets de baleine.
Pour
la galerie photos, c'est par ici. Sur certaines, on aperçoit les
gouttes de pluie qui maculaient l'objectif, mais ce n'est pas
toujours facile de garder son appareil au sec quand on est soi-même
trempé jusqu'aux os !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire