Au
réveil, l'état du ciel n'est pas vraiment encourageant et nous fait
craindre que le temps soit aussi déprimant qu'hier. Mais pour
changer un peu, lorsque nous rejoignons la cascade de Skogafoss (à
500 mètres de notre hôtel), c'est le brouillard qui se met de la
partie, et non la pluie ! Pas le temps idéal, mais à choisir,
mieux vaut la brume que les trombes d'eau d'hier !
Nous
découvrons donc Skogafoss, 60 m de hauteur, dans une belle purée de
poids. Nous décidons donc de prendre un peu de hauteur et de gravir
les 183 marches qui mènent au sommet de la cascade. L'ascension est
un peu rude, mais le décor en vaut la peine : la cascade
s'écoule en effet entre deux glaciers et la vue est magnifique. Le
brouillard nous faut même la grâce de se lever un peu, si bien
qu'en redescendant, nous sommes en mesure d'apprécier davantage la
cascade à proprement parler.
Nous
poursuivons notre périple le long de la route n° 1, la principale
route d'Islande. Par « principale route », traduire :
deux fois une voie (une seule et unique voie sur les ponts), vitesse
limitée à 90 km/h, présence humaine quasi-inexistante, beaucoup de
moutons et de chevaux, qui se permettent d'ailleurs de traverser sans
regarder d'un côté puis de l'autre que la vie est libre. Le simple
fait de rouler est une aventure en soi...
Direction
la réserve naturelle de Dyrholaey, une superbe langue de terre
rocheuse qui peut se vanter de jolies falaises, de plages de sable
noir, de trois curieux cônes de basalte, d'un très gros caillou
avec un trou au milieu et d'une belle colonie de macareux. Nous
commençons par découvrir les falaises venteuses et la mer qui vient
s'écraser sur les rochers en contrebas. Le rocher solitaire qui se
dresse au milieu de la plage et les trois « doigts » de
basalte au large sont particulièrement impressionnants et
caractéristiques de la géographie islandaise : on passe sans
crier gare du plat total aux formations géologiques de plusieurs
centaines de mètres de haut !
De
l'autre côté du parking nous attendent les macareux, pas farouches
pour deux sous, qui prennent la pose pour des photographes ravis et
un peu stupéfaits. Voir ces petits oiseaux trognons comme tout vivre
leur vie si près des humains à de quoi surprendre ! C'est une
occasion unique de les regarder voler (on remarque d'ailleurs que
leur corps est plus fait pour la plongée que pour le vol), interagir
les uns avec les autres, se lancer dans de grands lustrages de bec...
Un spectacle féérique et un peu surréaliste !
Pour
profiter pleinement de la « roche percée », il faut
emprunter une route difficilement carrossable qui monte, qui monte,
qui monte jusqu'au sommet d'une impressionnante falaise. Là encore,
les macareux sont au rendez-vous... mais le brouillard aussi !
Le caillou avec un trou dedans reste donc désespérément caché
dans la brume. Qu'à cela ne tienne, le phare juché là et les
adorables zoziaux valaient à eux seuls le déplacement.
Nous
reprenons la route n° 1 jusqu'au village de Vik, dont on remarque
tout d'abord la petite église perchée sur une colline. Mais la
vraie attraction du lieu, c'est la longue plage de sable noir, sorte
de mini désert gothique qui semble tout droit sorti de l'imagination
de Tim Burton. On commence tout juste à comprendre que ce pays a été
façonné par les volcans plus que par toute autre chose. Avant de
partir, nous recueillons un peu de sable et quelques cailloux, qui
feront de très jolis souvenirs.
Après
nous être ravitaillés au supermarché pour le déjeuner, nous
prenons la route du parc national Skaftafell. Au cours des presque
deux heures de trajet, le paysage change plusieurs fois de façon
spectaculaire : curieuses formations de basalte couvertes de
mousse, puis collines verdoyantes dignes d'un road-trip en Ecosse, et
enfin, vaste étendue désertique noire qui nous fait craindre
d'avoir loupé un croisement et d'être arrivés sur la lune.
Nous
arrivons enfin au Skaftafell, où nous sommes accueillis par la masse
impressionnante (mais toujours masquée par les nuages) du
Vatnajökull, le plus grand glacier d'Islande (de la superficie de la
Corse, quand même). L'air qui descend des montagnes enneigées est
bien frais, et pour nous réchauffer, nous optons pour une randonnée
d'environ 3 km aller-retour qui doit nous conduire à Svartifoss, la
Cascade Noire, une curiosité locale. Sur le chemin, nous croisons
d'autres cascades de moindre importance et beaucoup de cours d'eau,
mais c'est surtout le contraste entre la montagne boisée sur
laquelle nous nous trouvons et le désert aux alentours qui est
saisissant. En Islande, on ne fait pas dans la demi-mesure :
c'est plat ou c'est très haut, et il n'y a rien entre les deux.
Après
une belle grimpette, nous voici arrivés à Svartifoss, cathédrale
de nature où des colonnes de basalte curieusement symétriques
jouent le rôle des grandes orgues. Une véritable merveille.
Pendant
que Benjamin va jouer au cabri pour découvrir et photographier les
cours d'eau et cascades plus petites sous d'autres angles, les filles
se contentent de redescendre par le chemin inverse. Et là, miracle !
Arrivées en bas, nous constatons que la brume s'est dissipée. Le
Vatnajökull dévoile ses sommets couverts de neige et ses coulées
de glace, et c'est tout simplement à couper le souffle. Voilà un
spectacle auquel nous ne sommes vraiment pas habitués par chez
nous !
Dernière
étape de la journée : le Jökulsarlon, le lac de formation
très récente qui marque la fin du glacier. Ce qu'on découvre au
sommet des petites éminences au bord de la route nous laisse bouche
bée et sans voix : des icebergs bleus et blancs immobiles ou à
la dérive, qui entre parfois en collision dans de grands
craquements. Une vision sidérante – on a du mal à croire qu'on
est en plein mois d'août !
Sans
doute poussée par l'instinct breton, Marie-Noëlle se met en tête
d'aller se tremper les pieds dans le lac. Telle mère, telle fille,
pas question que je la laisse y aller seule ! Vous avez déjà
tenté de mettre les pieds dans l'eau en Bretagne en février ?
Et bien dites-vous que cela doit ressembler à une baignade aux
Seychelles à côté de notre expérience dans le Jökulsarlon !
On imagine aisément la température d'un lac dans lequel flottent
d'énormes glaçons... Nous ne tenons d'ailleurs pas plus de quelques
secondes, le temps de prendre une photo pour prouver que, sans
blague, on l'a fait.
Très
impressionnés par le décor, nous décidons de revenir demain pour
embarquer à bord d'un zodiac qui permet d'approcher les icebergs de
très, très près. Il faudra nous lever très tôt pour en profiter,
mais c'est le genre d'expérience que l'on ne vit qu'une fois et
qu'il ne faut pas manquer. En attendant, nous regagnons notre hôtel
un brin fatigués par tout le crapahutage de la journée, mais avec
le sentiment d'avoir identifié les nouvelles merveilles du monde.
Et bien, même si le temps n'est pas trop clément, vous avez l'air de bien en profiter !! Merci pour ce partage et amusez vous au maximum !!
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