mercredi 8 mai 2024

Italie du Nord, jours 5 et 6 - Le lac Majeur

Après le "petit" lac d'Orta hier, place aujourd'hui au deuxième plus grand d'Italie, le lac Majeur. En consultant les prévisions météo hier après-midi, nous nous sommes rendu compte que le temps ne serait pas vraiment propice à une balade dans Stresa le lendemain. Nous avons donc profité d'une éclaircie à notre retour d'Orta pour aller découvrir la ville et ajouter 4 km de marche à notre compteur. Mais comme j'aime les choses organisées et qu'il n'est pas question de mélanger les lacs, le compte-rendu et les photos feront donc partie du compte-rendu du jour 5.

Stresa, c'est la ville balnéaire du 19e par excellence, parsemée d'hôtels luxueux conçus pour les voitures à cheval et les crinolines sur le front de mer (non, ce n'est pas vraiment la mer, mais le lac est si grand qu'on a tendance à l'oublier) et de villas pleines de tourelles et de balcons sur les hauteurs. La vieille ville est choupi comme tout, la vue sur les îles Borromées est absolument superbe, et les agences immobilières nous racontent des choses intéressantes sur le prix moyen au mètre carré. Dommage que l'endroit doive grouiller de monde en été, car on pourrait presque s'imaginer prendre notre retraite dans le coin !


Mais le vrai gros morceau du lac Majeur, ce sont les îles Borromées, un micro-archipel de quatre îles dont deux furent achetées au 15e siècle par une famille lombarde, les Borromeo, qui compte quand même un saint, un cardinal et... la bru de Caroline de Monaco. Posséder des îles, c'est bien, mais c'est encore mieux si on met quelque chose dessus ; les Borromeo se sont donc appliqué à couvrir leurs cailloux lacustres de jolis palais et de jardins adorables histoire de passer l'été au frais.

Nous commençons notre visite par l'isola Madre, la plus grande, entièrement occupée par un palais et des jardins exotiques rendus possibles grâce au micro-climat qui règne sur l'île. En fait de palais, les Borromeo se sont fait construire une résidence charmante et presque sobre, où on se verrait bien poser nos valises pour l'été. Les amateurs de plantes auraient sans doute été enchantés par les diverses essences pas vraiment locales qui parviennent à pousser dans le parc, mais les amoureux des animaux que nous sommes sont bien plus intéressés par les paons blancs et les faisans argentés et dorés qui se promènent en ignorant royalement les humains. S'il y a besoin de quelqu'un pour les nourrir, nous sommes volontaires en échange du gîte et du couvert, merci.


L'isola dei Pescatori, appelée aussi isola Superiore, est minuscule et n'offre pas d'autre intérêt que de permettre aux touristes de photographier le lac Majeur sous un autre angle. Nous en faisons le tour en un quart d'heure à peine, ce qui nous laisse une bonne heure à patienter avant le prochain bateau (mais il y a un chat à l'embarcadère, alors tout va bien). L'isola Bella, la plus connue, abrite quant à elle un vrai palais baroque, moins cosy (il y fait un froid de canard) mais aussi beaucoup plus tape-à-l'oeil que son pendant d'isola Madre. Entre la salle du trône, les 24 m sous plafond du salon rond, la salle des peintures plus chargée que celle du château de Chantilly et les grottes couvertes du sol au plafond de coquillages et de petits cailloux, on se demande un peu comment les Borromée parvenaient à justifier leur devise, "Humilitas". Les jardins en terrasses, que nous avions repérés dès notre premier soir à Stresa, sont en revanche sublimes, et le théâtre avec ses statues à gogo est extrêmement impressionnant. L'humilité à l'italienne a du bon...



Pour en finir avec la rive piémontaise du lac Majeur, nous mettons à nouveau à mal le moteur et la boîte de vitesses de la voiture en nous rendant au sommet du Mottarone, 1491 m d'altitude tout de même, pour une courte marche et une vue à couper le souffle sur les Alpes, le lac d'Orta et son isola san Giulio. Dire que le site est magnifique serait l'euphémisme du siècle, mais il arrive que les mots manquent complètement pour décrire la beauté d'un endroit et l'effet qu'il peut avoir sur les visiteurs. Le deuxième point de vue du Mottarone, donnant sur le lac Majeur et les îles Borromées, sera la chasse réservée de Benjamin, car le pollen est de retour en même temps que le soleil et la photographe habituelle a déjà bien perdu ses poumons avec le premier dénivelé...


Côté rive lombarde du lac, nous faisons escale à l'ermitage de Santa Caterina del Sasso, construit à flanc de falaise et perché à 16 mètres au-dessus de la surface. Fondé au 12e siècle par un marchand rescapé d'un naufrage sur le lac après avoir prié Sainte Catherine d'Alexandrie, l'ermitage est accessible en descendant 268 marches... qu'il faut donc remonter pour repartir. Le thème du jour sera donc la grimpette ! Tout petit et tout chou, le site offre lui aussi de jolis points de vue sur le lac, même si la vilaine grue qui construit un nouvel embarcadère vient un peu gâcher le paysage.

Dernière étape, toujours totalement dans le thème : le Sacro Monte de Varese (techniquement plus proche du lac de Lugano que du lac Majeur, mais chut, on va dire que). Comme son cousin d'Orta San Giulio, ce mont sacré-ci est classé au Patrimoine mondial de l'Unesco et ses 14 chapelles abritent fresques et statues grandeur nature. Mais la comparaison s'arrête là, car ici, les scènes décrivant la vie de Jésus sont cachées derrière des grilles et des vitres, et donc beaucoup moins visibles que la version St François d'Assise qui nous avait tant surpris. Le dénivelé total étant de... 400 mètres, nous préférons nous économiser et nous arrêter à trois chapelles. Nous nous contentons du très joli sanctuaire baroque (comprendre : il y en a partout) et de la vue encore plus jolie sur la plaine et la tripotée de lacs autour.


Bilan du jour, selon notre appli de marche : 370 mètres de dénivelé positif dans la journée pour moi, et 420 pour Benjamin. La montagne, ça vous gagne. Surtout dans les mollets.

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