lundi 3 avril 2017

Grèce, jour 1 & 2 - Athènes

Changement de météo par rapport au dernier voyage ! Après les -20 °C de la Laponie en hiver, nous allons profiter du climat bien printanier de la Grèce en avril. Il n'y fait pas encore les 35 qu'on peut subir au mois de juillet, mais à cette période de l'année, on est ravi de pouvoir profiter simplement d'un peu de soleil. (C'est moi où l'hiver est de plus en plus long tous les ans ?)

Nous avons donc atterri hier après-midi à Athènes, mais le temps de récupérer nos valises (près de 45 minutes), de prendre possession de notre voiture et de rejoindre notre hôtel (si la circulation ressemble à ça un dimanche à 18h, on ne veut pas voir l'heure de pointe en semaine), il est bien trop tard pour envisager de visiter quoi que ce soit. Le repas proposé dans l'avion ayant été plus que léger, nous allons donc dîner très tôt dans le quartier de l'Acropole, dans une taverne traditionnelle, au son du sirtaki. L'endroit est assez réputé pour que l'ambassadeur de Géorgie soit présent en même temps que nous pour profiter de la musique... C'est l'occasion de découvrir que les plats à la grecque sont aussi copieux et bon marché qu'en Bulgarie. On ne risque pas de mourir de faim pendant 15 jours !



Après le dîner, nous prenons le pouls d'Athènes en faisant un petit tour de la colline de l'Acropole, dont les bâtiments sont à peu près aussi éclairés que la Tour Eiffel. C'est déjà bien joli et on a hâte de revenir en plein jour pour voir ça de plus près. Il a beau être presque 21h, tous les vendeurs ambulants sont encore présents derrière leurs étals. On sent qu'on est dans le sud et que la vie continue jusque tard le soir !

L'Acropole étant LE site à ne pas manquer à Athènes, il faut y arriver tôt le matin pour espérer échapper aux cars de touristes. Nous sommes donc déjà en route à 8h30, ce qui nous permet de nous mêler dans la rue aux gens qui vont travailler plutôt qu'aux feignasses en vacances. Après une honnête grimpette (c'est au sommet d'une colline, on a dit) et un passage à la caisse qui fait mal au porte-monnaie (le touriste est largement mis à contribution pour renflouer les caisses de l'état grec), nous pénétrons au cœur de l'Acropole.

Le théâtre de Dionysos

Bon. En vrai, ça vaut bien de débourser 20€ par tête, parce que le site est quand même impressionnant (même si, un peu comme quand on découvre la tour de Pise pour la première fois, on a la sensation bizarre d'être entré dans une carte postale). Pour mettre les choses au clair, l'Acropole, c'est le nom de la colline (156 m de haut) et, par extension, le nom de l'ensemble architectural, qui se compose de plusieurs bâtiments plus ou moins bien conservés. Il y a encore des échafaudages un peu partout en 2017, et ils ne risquent pas de disparaître tout de suite, vu qu'il faut corriger les grosses bourdes commises lors des précédentes restaurations. Les fouilles archéologiques, c'est comme un grand puzzle, et quand on ne sait pas trop où va une pièce, on la met un peu au hasard...

Avant même d'accéder à l'Acropole proprement dite, on commence à tomber en pâmoison devant le théâtre de Dionysos, qui date quand même du 4è siècle avant notre ère et qui peut accueillir 17 000 personnes. On ne peut pas descendre tester l'acoustique, mais ce bel arc de cercle à lui seul vaut le coup d’œil. La grimpette continue, et une fois passées les Propylées (un escalier monumental qui devait bien annoncer la couleur), le gros de la visite peut commencer.



J'ai beau avoir visité la Grèce il y a quelques années (en 5è très précisément, ahem...) et être déjà passée par ici, je n'avais aucun souvenir de l'Acropole à l'exception des caryatides. Elles n'ont pas bougé, et on a beau savoir qu'il s'agit de copies (les originaux se trouvant au musée de l'Acropole), elles sont toujours aussi belles. Mais les caryatides ne constituent qu'un morceau de l'Erechtéion, le temple le plus sacré de l'Acropole pour les anciens Grecs, car c'est là que Poséidon aurait planté son Trident lorsqu'il s'est disputé avec Athéna pour savoir qui aurait le privilège de protéger la ville. Ni une ni deux, la déesse de la sagesse réplique en faisant apparaître un olivier. L'Erechtéion ne paie pas de mine face à l'énoooorme Parthénon et à ses 20 000 blocs de marbre (ou ce qu'il en reste), mais il gagne des points côté divin.



Le Parthénon a sauté en 1687, pendant que les Vénitiens assiégeaient Athènes en espérant la reprendre aux Turcs (...), et trois siècles plus tard, il reste du boulot pour tout reconstruire. Il n'empêche, le bâtiment reste franchement impressionnant, et il devait l'être encore plus à l'époque de sa construction, quand il était aussi coloré qu'une peinture d'Andy Warhol. A côté, le petit temple d'Athéna Niké (= victorieuse) est tout petit et se cache timidement derrière ce qui reste des Propylées. Et pour ne rien gâcher, on aperçoit depuis l'Acropole notre prochaine destination, l'Agora athénienne, avec son temple d'Héphaïstos parfaitement remonté. La carte postale continue !

Arriver tôt était une grande idée, comme nous le prouve la foule qui se masse devant les Propylées et l'entrée principale quand nous redescendons. La visite n'est pas tout à fait finie, puisque nous l'Acropole se découvre aussi d'en bas, en faisant le tour du peripatos, c'est-à-dire de la promenade. Dans ce cas précis, la minute étymologie est superflue !

D'en bas, c'est joli aussi

Au bout d'un moment, il faut bien laisser l'Acropole derrière nous et se diriger vers l'autre grosse attraction du coin : l'Agora athénienne (il y a aussi une Agora romaine, plus petite et moins riche en vieilles pierres). Le temps de trouver l'entrée principale du site, puisque toutes les autres sont fermées, nous nous sommes rajouté une bonne demi-heure de marche dans les pattes, mais là encore, la visite valait bien ce petit effort. Les bâtiments en bon état sont moins nombreux que sur l'Acropole, mais la balade au milieu des ruines et de la verdure a un côté très romantique. Il faut quand même prendre le temps de découvrir le temple d'Héphaïstos (juste superbe) et le stoa d'Attalos, une grande reconstitution moderne (juste payée intégralement par un Rockefeller) qui abrite un musée. On avoue, on va faire l'impasse sur les musées : si on a envie de voir des statues antiques, on en a une belle collection plus près de chez nous !

Le temple d'Héphaïstos

Après un déjeuner sur le pouce et une glace de compétition, nous prenons le chemin du site archéologique du Céramique. Malheureusement, une partie du site est fermée le lundi, et nous n'avons pas envie de payer une entrée plein pot pour manquer tout ce qui fait l'intérêt du lieu, à savoir les stèles funéraires des riches Athéniens antiques. Suivant les conseils que nous avons obtenus à l'hôtel, nous préférons donc aller visiter le stade panathénaïque, qui accueillit les premiers JO modernes, en 1896.



Datant à l'origine du 4è siècle avant J.-C., le stade a été entièrement rénové et recouvert de marbre quand Pierre de Coubertin ressuscita les Jeux Olympiques. Beaucoup de boulot pour une petite semaine d'épreuves... Heureusement que le lieu sert aussi de "salle" de concert et qu'on y a organisé quelques-unes des épreuves des JO d'Athènes en 2004 ! Dans les entrailles du stade, on découvre une exposition des différentes affiches des Jeux depuis le début du 20è siècle, ainsi qu'une grande partie des torches olympiques utilisées au fil des ans. Pour la petite histoire, c'est précisément au stade panathénaïque que la torche est allumée avant de partir faire le tour du monde tous les quatre ans...



Il est tout juste 15h, mais nous marchons depuis plus de 6h et la fatigue commence à se faire sentir. Retour à l'hôtel, donc, pour un peu de repos. Sur le chemin, nous passons devant le Parlement, avec des messieurs en grand uniforme qui montent la garde, et devant l'université, qu'on pourrait facilement confondre avec un temple néo-antique avec ses colonnes et ses statues immenses. Un cadre pareil doit bien produire quelques philosophes de temps en temps !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire