Quinze jours après notre retour du Pays de Galles, nous voici à nouveau à l'aéroport, prêts à décoller pour une destination encore plus nordique : le Danemark. Pas question de faire le tour du pays, cette fois ; nous profitons du week-end de l'Ascension pour aller découvrir Copenhague. Histoire de profiter de quatre jours complets de visite, nous sommes arrivés hier soir... encore plus tard que prévu en raison de la désorganisation de Vueling et d'un avion en panne juste derrière le nôtre qui nous empêchait de bouger. Heureusement, les Danois, eux, sont beaucoup mieux organisés, et une fois à Copenhague, récupérer nos CPH Cards (le sésame magique visites + transports dans la capitale et sa région) et rejoindre l'hôtel en train est infiniment plus efficace.
Début des visites ce matin, donc, avec un programme concentré principalement sur le quartier d'Amalienborg. Après un court trajet en métro, nous commençons par... le petit-déjeuner. Ben oui, le repas coûte une fortune à l'hôtel, alors nous avons décidé de nous rabattre sur l'option "boulangerie/salon de thé". Vu la qualité des viennoiseries de ce matin, on ne regrette pas. Bon, pour les moins amateurs de cannelle, le week-end risque d'être un peu rude, mais pour celui qui se l'injecterait en intraveineuse si on le lui proposait, ça va être le paradis !
Première vraie étape du jour une fois le dernier grain de cannelle léché sur les doigts : Botanisk Have, ou le Jardin botanique en moins danois dans le texte. Ce n'est pas le plus représentatif de Copenhague, mais ça fait sens sur la carte, promis. Le temps n'est pas au beau fixe et nous avons même droit à quelques gouttes de pluie, mais du moment que ce n'est pas le déluge biblique de Cardiff Bay, nous sommes prêts à tout supporter... Le principal attrait du jardin, outre son "Nordic Beer Garden" qui présente les plantes liées à la fabrication de la bière, c'est la très jolie serre victorienne (le terme est forcément inexact vu le pays, mais il décrit parfaitement le style de la chose), malheureusement pas en libre accès pour cause de travaux. Il y a bien la serre des papillons à visiter, mais nous préférons nous contenter de l'extérieur, déjà bien agréable pour les photos. Pour le côté "jardin romantique", il y a les petites barques blanches cachées sous les saules pleureurs, et pour les amoureux des animaux, il y a des canards qui viennent quémander dès que vous avez la mauvaise idée de vous poser sur un banc. Pas représentatif, donc, mais malgré tout très chou.
On ne rigole pas avec Pride Week, ici !
Il faut marcher un peu pour nous rendre à notre prochaine destination, et sur le chemin, nous avons l'occasion de nous rendre compte que Copenhague prend sa Pride Week très, très au sérieux. En plus des drapeaux arc-en-ciel qui flottent un peu partout aux côtés du drapeau danois, de très nombreux bâtiments plus ou moins officiels arborent également les couleurs de la Fierté sur leurs frontons. Ça surprend et on ne s'attend pas à voir la même chose à Paris tout de suite !
Beaucoup, beaucoup plus représentatif de la capitale danoise, donc, le port de Nyhavn, ses voiliers et ses façades colorées, qui tranchent franchement avec le reste de la ville. Il n'y a guère que des restaurants et des pubs sur les quais (ainsi que des compagnies proposant des balades sur les canaux, forcément), mais la plupart comptent des devantures ou des enseignes délicieuses. Restos d'un côté, vieux gréements de l'autre, on est dans la pure carte postale de Copenhague et on adore.
Encore
un peu de marche et nous voilà à Amalienborg Plads, un ensemble
architectural furieusement classique avec statue équestre au milieu,
où les touristes ne risquent pas de faire les marioles vu qu'il y a
des gardes à bonnets poilus et armes automatiques tous les 20
mètres. Normal, puisque c'est là que réside la famille royale
danoise depuis 1794. La relève de la garde se fait normalement
aux alentours de 11h30 si un membre quelconque de la famille est à
la maison, mais vu qu'il ne se passe rien à l'heure dite, cela doit
vouloir dire que tout ce petit monde est en vacances, mois d'août
oblige. On se contente donc de faire le tour de la place (en fait un
assemblage de quatre palais appartenant à l'origine à quatre
familles nobles différentes, mais bon courage pour les différencier)
avant d'être attirés par une jolie église dont le dôme ressemble
un peu à celui des Invalides.
La
Marmorkirken (soit l'église de Marbre) n'était pas du tout prévue
au programme, mais puisqu'elle est là... L'église détient le
record danois de la plus longue durée de construction (1749-1894, il
ne fallait pas être pressé pour aller prier), alors qu'elle n'est
finalement pas très grande et ne se distingue par rien de
particulier... si ce n'est ses DEUX orgues, dont un rococo au
possible et assez incongru au milieu de cette déco relativement
sobre. L'autre est plus moderne et moins marquant, mais il a au moins
le mérite d'être là ! (Non, je ne suis pas remise de cette
absence d'orgues à Saint-Pierre-de-Rome et je ne le serai sans doute
jamais...)
Après
le traditionnel arrêt au supermarché, nous nous installons pour
déjeuner dans le parc du Rosenborg Slot – à côté de la statue
de Hans Christian Andersen, parce que c'est la classe, quand même –,
puis nous passons à la visite du château proprement dit. Vu que les
entrées se font au compte-goutte et que nous avons une vingtaine de
minutes à tuer avant l'horaire indiqué avant notre billet, nous en
profitons pour faire un petit tour dans la roseraie et pour regarder
les gardes à gros bonnets en poils d'ours (oui oui, comme ceux de
Buckingham) se faire gronder par des gars en uniforme beaucoup moins
classe parce qu'ils n'ont pas assez bien ciré leurs bottes ou fait
reluire leurs boutons. D'un point de vue touristique, ça a du bon,
la monarchie !
Du
dehors, le château de Rosenborg ne paie pas de mine (il a des
douves, certes, mais il paraît tout petit), mais à l'intérieur,
c'est une autre histoire ! Conçu à l'origine comme une "maison de campagne" (à 2 km du palais "officiel" ;
autant dire que la notion de campagne n'est pas la même pour tout le
monde), ce fut le château préféré du roi Christian IV et il finit
par devenir le symbole de l'absolutisme danois. Niveau déco, il y en
a pour tous les styles, du 17è au 1er Empire (oui, le nôtre,
alliance avec la France oblige), mais ce qui unit ce joyeux bazar,
c'est l'amour du bling. Plafonds peints ou débordant de stucs,
chandeliers en ambre, W.C. carrelés à la porcelaine de Delft,
horloges tellement ouvragées qu'on ne sait même plus où chercher
les aiguilles, tables et armoires marquetées... Au bout de deux
salles, on ne sait déjà plus où donner de la tête ! Dans l'ensemble, c'est plus que joli, mais certains objets font aussi un peu saigner les yeux, comme ces affreux bustes en cire du 18è qui font beaucoup plus attractions de foire que portraits de souverains.
Comme si les salles d'apparat ne suffisaient pas, on passe en prime par de plus petites salles renfermant une collection de porcelaines, une d'objets en verre absolument époustouflante, une d'objets en ivoire à en pleurer pour tous les éléphants et les narvals du monde (même si, d'un point de vue artistique, le travail est tout bonnement sidérant), et une belle brochette d'armes antiques. Et parce qu'on a dit "symbole de l'absolutisme", c'est aussi à Rosenborg qu'on trouve les bijoux de la couronne et le trône... en dents de narval, sinon c'est pas marrant. Vues leurs bouilles et leurs postures, les trois lions en argent censés veiller le cercueil du monarque ont forcément été créés par quelqu'un qui aimait les chats... Une visite assez incroyable du début à la fin !
A
la sortie de la salle du trésor, le temps a viré du gris à la
pluie, et nous préférons donc remettre à demain notre tour sur les
canaux. En revanche, le tour d'Amalienborg ne serait pas complet sans
une visite à den Lille Havfrue, alias la Petite Sirène pour
les faibles qui ne liraient pas Andersen dans le texte. Le temps de
traverser Kastellet, une ancienne citadelle entourée de canaux et
transformée aujourd'hui en parc, et de faire le tour de ce qui était
autrefois les remparts, et la météo passe carrément à la grosse
ondée. C'est complètement trempés que nous allons dire bonjour au
symbole par excellence de Copenhague, et avec ce qu'il tombe, prendre
des photos correctes au bord de l'eau sans se casser la figure sur
les rochers relève de l'exploit. Les usines et les éoliennes en
arrière-plan cassent un peu l'ambiance, mais au moins, on pourra
dire qu'on l'a vue, la petite demoiselle sur son rocher !
Une
statue arrive à me fendre le cœur avec son air triste, bien joué...
Un petit trajet en train et nous voici de retour au sec à l'hôtel pour la fin de l'après-midi. Nous avons couvert pas mal de "cartes postales" copenhaguoises aujourd'hui, au point que nous avons du mal à réaliser qu'il n'est que 17h, mais pour une fois, nous n'allons pas nous plaindre de nos poser relativement tôt !
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