samedi 30 avril 2016

Bulgarie, jour 11 - Le monastère de Rila

Notre petite abeille industrieuse d'hier se met à nouveau en quatre ce matin pour nous offrir un service formidable. Nous nous attendions à un petit-déjeuner bulgare traditionnel à base de tomate, de concombre et de siréné, mais nous avons en fait eu droit à de grosses tranches de pain couvertes de jambon et de fromage. Deux chacun. Avec des petits gâteaux maison à côté en prime. Autant dire que le déjeuner sera tardif ! Ca tombe bien, aujourd'hui, nous avons surtout de la route à faire, avec un arrêt au site le plus visité de Bulgarie : le monastère de Rila.

Pour y accéder, nous avons pas moins de quatre heures de route ce matin, à travers les paysages à couper le souffle des Rhodopes, entre petites stations de ski et villages où la vie n'a pas dû changer beaucoup depuis un siècle : nous croisons ainsi un cheval qui transporte du bois de chauffage, un autre qui creuse des sillons dans la terre avec une charrue, et des gens qui font paître leurs vaches ou leurs chèvres et ensemencent leur champ à la main. Dans cette partie de la Bulgarie, les villages sont largement habités par une minorité turque musulmane. Les premiers minarets à la place des clochers nous font un drôle d'effet, mais on s'habitue à tout !


Sur le chemin du parking au monastère



Au bout du chemin, et comme d'habitude sans aucune indication ou presque, nous trouvons le monastère de Rila, le plus grand et accessoirement le site touristique le plus visité du pays. Ça se voit d'ailleurs dès l'accès au parking : les plus proches du monastère sont pris d'assaut (il faut dire que cette veille de Pâques n'arrange pas les choses) et nous devons nous garer un bon kilomètre plus loin. Malgré les récriminations de Benjamin, qui commence légèrement à fatiguer après 1 600 km au volant, ce n'est pas un mal, car la nature environnante vaut bien de passer un moment dehors.


Que la montagne est belle, comme chantait Jean Ferrat...


Le monde entier (et le Petit Futé en prime) nous a conseillé de faire étape au monastère de Rila pendant notre séjour, mais nous ne sommes pas franchement époustouflés. On n'irait pas jusqu'à dire que nous sommes déçus, mais nous avons croisé d'autres monastères beaucoup plus paisibles et infiniment plus mignons pendant ces 10 jours de voyage. Alors certes, Rila est beaucoup plus grand, plus ancien, plus connu, plus tout, mais la quantité de visiteurs donne au lieu des airs de parc d'attractions plutôt que de monastère. Impression renforcée par le fait qu'il faut mettre la main à la poche pour visiter le moindre bâtiment, comme le musée ou la tour de Hrelja. Pour la sérénité et la quiétude, on repassera...



Bon, on ne va pas non plus faire la fine bouche, la visite valait quand même de faire "un peu" de route. Les fresques à l'extérieur de l'église, par exemple, sont spectaculaires, et les couleurs aussi vives que si elles avaient été peintes hier. Il y en a du sol au plafond sous les colonnades, avec en bonus une petite fontaine avec un zoziau doré au sommet. Histoire d'avoir une vue un peu différente sur le monastère, nous montons au sommet de la tour de Hrelja, la partie la plus ancienne du complexe (1335, quand même). Les fresques à l'intérieur n'ayant pas le même âge que celles de l'église (celle-ci a été reconstruite après un incendie au milieu du 19è siècle), elles ne sont pas dans le même état de conservation et il n'en reste que quelques morceaux au dernier étage. Mais la vue, quoi, la vue !



La visite est finalement assez courte, et à 15h, nous sommes déjà ressortis pour prendre un déjeuner tardif. Cette accumulation de marchands du temple autour des lieux de culte un tantinet importants est tout de même un peu surprenante, alors que le type le plus zen et le plus tolérant de la création s'est quand même mis très en colère à ce sujet ! Un repas pas franchement mémorable et 2h de route supplémentaires plus tard, nous voici de retour à notre point de départ, Sofia. Ce soir, nous reprenons nos quartiers dans le même hôtel et le même restaurant qu'à notre arrivée, toujours en compagnie de Danika.

Au fond, je crois que ce que nous retiendrons de cette journée, bien plus que Rila, ce sont les paysages sublimes que nous avons traversés. Et les cigognes. Mis à part l'Alsacien au volant, personne dans notre petit groupe n'avait encore vu de cigogne en vrai dans sa vie, et en voir pas moins de six en autant d'heures de route était assez incroyable !

Pour quelques photos de plus...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire