Il va falloir que j'apprenne à tenir ma langue : il suffit que je mentionne le soleil sur ce blog pour que le temps se gâte le lendemain... Ce matin, c'est donc sous un ciel bien plombé que nous prenons la route du monastère de Bachkovo, tout près d'Asenovgrad. Mais comme le dit désormais si bien Pierre : "Au moins, il ne pleut pas !".
Bachkovo est le deuxième plus grand monastère de Bulgarie après celui de Rila (celui-là, on en parle demain), et la différence se ressent dès le porche d'entrée franchi : c'est sans commune mesure avec tous les monastères que nous avons pu voir jusqu'à présent. Les fresques qui ornent les murs extérieurs de l'église au centre de la cour sont somptueuses, les couleurs éclatantes. A l'intérieur, c'est tout aussi impressionnant, mais pour d'autres raisons : les fresques sont gravement noircies, on suppose qu'un incendie a dû se déclarer dans l'église et que les dommages sont dus à la fumée. Des travaux de restauration sont en cours, mais il faudra sans doute des années avant qu'elles ne retrouvent toutes leurs couleurs.
Vendredi Saint oblige, il y a foule dans l'église. L'allumage de cierges, les trois signes de croix et les bisous aux icônes, on commence à avoir l'habitude, mais voir les gens passer sous la table qui se trouve devant l'autel pour ressortir face à la croix nous stupéfie totalement. Le culte orthodoxe est rempli de petits cérémonials qui semblent très importants et que nous n'avons pas complètement élucidés. Pour dire à quel point Bachkovo est plus grand que les autres monastères, on y trouve une deuxième église dans une cour attenante. Celle-ci ne se visite pas, mais on peut tout de même apercevoir les fresques représentant le Jugement dernier à l'extérieur. Le thème revient souvent chez les Orthodoxes...
Après avoir acheté du miel et de la confiture de fraise des bois à l'un des très, très nombreux marchands du temple qui se trouvent là, nous prenons la route de Trigrad, tout près de la frontière grecque. Deux heures de trajet sur des chemins qui serpentent, tournent et zigzaguent, où la chaussée est encombrée de cailloux et où on prie pour ne croiser personne en sens inverse parce que ça ne va tout simplement pas passer. A ce point des Rhodopes, nous sommes au fond d'un canyon et le paysage est de toute beauté : de chaque côté, on est écrasés par des falaises à pic extrêmement intimidantes. Avec la pluie qui s'est mise de la partie, c'est un régal pour les yeux.
Nous arrivons pile à l'heure pour nous greffer à la visite de 13h15 de la grotte dite "du diable", qui tire son surnom du profil qu'on aperçoit dans la roche au niveau de ce qui est aujourd'hui la sortie de la visite. Bon, il faut beaucoup d'imagination, mais pourquoi pas... C'est surtout la plus grande caverne de Bulgarie : haute de 35 mètres, longue de 110 et large de 40, elle pourrait accueillir la cathédrale Alexandre Nevski de Sofia (que nous n'avons pas encore visitée, mais on pourra juger sur pièce dimanche). C'est tellement grand qu'on s'attend à voir le ciel quand on lève la tête... La légende veut que ce soit par là qu'Orphée (qui était apparemment thrace, et pas grec comme on voudrait nous le faire croire) soit entré aux Enfers pour aller chercher son Eurydice. Qu'on se rassure, on a pris bien soin de ne pas se retourner sur le chemin de la sortie !
Histoire de mettre mes nerfs à rude épreuve, nous faisons le chemin en sens inverse pour rejoindre la grotte de Yagodina. Les deux grottes ne sont séparées que de 20 petits kilomètres, et pourtant, elles n'ont absolument rien à voir. Trigrad impressionne par ses dimensions ; Yagodina, ce sont ses stalagtites et stalagmites qui sont incroyables. La visite se faisant intégralement en bulgare, nous avons récupéré les informations a posteriori, en partie sur Internet et en partie grâce à un jeune homme très serviable qui nous a traduit quelques éléments importants à la fin de la visite.
Sur les cinq étages de la grotte, seuls trois sont visitables au cours d'une visite normale. Pour les deux autres, il faut réserver une visite spéciale, s'armer de matériel de spéléo et être prêt à ramper dans des boyaux étroits, à descendre des cordes et à rencontrer des colonies entières de chauve-souris. Merci, mais non merci ! La visite de base est tout de même plus reposante ! Minute géologie : sur les 27 types de stalagtites/-mites qui existent au monde, 22 sont recensées à Yagodina (et nous, on est contents si on arrive à en identifier 3). On y trouve même un phénomène unique en Europe : les perles des cavernes ! La calcite se dépose en couches concentriques autour de grains de sable grâce à un goutte-à-goutte qui tombe d'une stalactite, et on finit par obtenir des perles, tout pareil que dans les huîtres. Bon, au rythme où vont les choses, il faut compter quelques siècles pour un collier...
Les photos sont normalement interdites dans la grotte, mais la guide se moque éperdument de faire respecter la règle et Benjamin, qui a hérité de l'appareil photos, mitraille allègrement. Il faut dire qu'on ne sait plus trop où regarder, tellement les concrétions sont nombreuses et impressionnantes. Pierre peut en attester, sa tête ayant fait connaissance avec un morceau de plafond particulièrement bas ; heureusement que les gouttes qui tombent en permanence dans la grotte nous ont forcés à mettre nos capuches pour nous protéger, car sans ça, cette visite aurait très bien pu se finir aux urgences !
De retour à l'air libre, nous regagnons notre étape pour la nuit, Devin, en pleine montagne. Notre hôtel ne paie pas de mine vu de l'extérieur, mais nous sommes accueillis par un responsable charmant, qui assure la réception, la cuisine et le service, ne parle pas un mot d'anglais mais se montre incroyablement serviable et gentil. Heureusement que Pierre est là pour assurer un minimum de traduction au dîner ! Nous finissons la journée par un repas très copieux et intégralement fait maison, à base d'omelette à la saucisse locale et de choux à la crème. Heureusement que nos chambres ne sont pas trop loin...
Bachkovo est le deuxième plus grand monastère de Bulgarie après celui de Rila (celui-là, on en parle demain), et la différence se ressent dès le porche d'entrée franchi : c'est sans commune mesure avec tous les monastères que nous avons pu voir jusqu'à présent. Les fresques qui ornent les murs extérieurs de l'église au centre de la cour sont somptueuses, les couleurs éclatantes. A l'intérieur, c'est tout aussi impressionnant, mais pour d'autres raisons : les fresques sont gravement noircies, on suppose qu'un incendie a dû se déclarer dans l'église et que les dommages sont dus à la fumée. Des travaux de restauration sont en cours, mais il faudra sans doute des années avant qu'elles ne retrouvent toutes leurs couleurs.
Vendredi Saint oblige, il y a foule dans l'église. L'allumage de cierges, les trois signes de croix et les bisous aux icônes, on commence à avoir l'habitude, mais voir les gens passer sous la table qui se trouve devant l'autel pour ressortir face à la croix nous stupéfie totalement. Le culte orthodoxe est rempli de petits cérémonials qui semblent très importants et que nous n'avons pas complètement élucidés. Pour dire à quel point Bachkovo est plus grand que les autres monastères, on y trouve une deuxième église dans une cour attenante. Celle-ci ne se visite pas, mais on peut tout de même apercevoir les fresques représentant le Jugement dernier à l'extérieur. Le thème revient souvent chez les Orthodoxes...
Après avoir acheté du miel et de la confiture de fraise des bois à l'un des très, très nombreux marchands du temple qui se trouvent là, nous prenons la route de Trigrad, tout près de la frontière grecque. Deux heures de trajet sur des chemins qui serpentent, tournent et zigzaguent, où la chaussée est encombrée de cailloux et où on prie pour ne croiser personne en sens inverse parce que ça ne va tout simplement pas passer. A ce point des Rhodopes, nous sommes au fond d'un canyon et le paysage est de toute beauté : de chaque côté, on est écrasés par des falaises à pic extrêmement intimidantes. Avec la pluie qui s'est mise de la partie, c'est un régal pour les yeux.
Nous arrivons pile à l'heure pour nous greffer à la visite de 13h15 de la grotte dite "du diable", qui tire son surnom du profil qu'on aperçoit dans la roche au niveau de ce qui est aujourd'hui la sortie de la visite. Bon, il faut beaucoup d'imagination, mais pourquoi pas... C'est surtout la plus grande caverne de Bulgarie : haute de 35 mètres, longue de 110 et large de 40, elle pourrait accueillir la cathédrale Alexandre Nevski de Sofia (que nous n'avons pas encore visitée, mais on pourra juger sur pièce dimanche). C'est tellement grand qu'on s'attend à voir le ciel quand on lève la tête... La légende veut que ce soit par là qu'Orphée (qui était apparemment thrace, et pas grec comme on voudrait nous le faire croire) soit entré aux Enfers pour aller chercher son Eurydice. Qu'on se rassure, on a pris bien soin de ne pas se retourner sur le chemin de la sortie !
Histoire de mettre mes nerfs à rude épreuve, nous faisons le chemin en sens inverse pour rejoindre la grotte de Yagodina. Les deux grottes ne sont séparées que de 20 petits kilomètres, et pourtant, elles n'ont absolument rien à voir. Trigrad impressionne par ses dimensions ; Yagodina, ce sont ses stalagtites et stalagmites qui sont incroyables. La visite se faisant intégralement en bulgare, nous avons récupéré les informations a posteriori, en partie sur Internet et en partie grâce à un jeune homme très serviable qui nous a traduit quelques éléments importants à la fin de la visite.
Sur les cinq étages de la grotte, seuls trois sont visitables au cours d'une visite normale. Pour les deux autres, il faut réserver une visite spéciale, s'armer de matériel de spéléo et être prêt à ramper dans des boyaux étroits, à descendre des cordes et à rencontrer des colonies entières de chauve-souris. Merci, mais non merci ! La visite de base est tout de même plus reposante ! Minute géologie : sur les 27 types de stalagtites/-mites qui existent au monde, 22 sont recensées à Yagodina (et nous, on est contents si on arrive à en identifier 3). On y trouve même un phénomène unique en Europe : les perles des cavernes ! La calcite se dépose en couches concentriques autour de grains de sable grâce à un goutte-à-goutte qui tombe d'une stalactite, et on finit par obtenir des perles, tout pareil que dans les huîtres. Bon, au rythme où vont les choses, il faut compter quelques siècles pour un collier...
Les photos sont normalement interdites dans la grotte, mais la guide se moque éperdument de faire respecter la règle et Benjamin, qui a hérité de l'appareil photos, mitraille allègrement. Il faut dire qu'on ne sait plus trop où regarder, tellement les concrétions sont nombreuses et impressionnantes. Pierre peut en attester, sa tête ayant fait connaissance avec un morceau de plafond particulièrement bas ; heureusement que les gouttes qui tombent en permanence dans la grotte nous ont forcés à mettre nos capuches pour nous protéger, car sans ça, cette visite aurait très bien pu se finir aux urgences !
Les fameuses perles, qui ressemblent à du polystyrène
De retour à l'air libre, nous regagnons notre étape pour la nuit, Devin, en pleine montagne. Notre hôtel ne paie pas de mine vu de l'extérieur, mais nous sommes accueillis par un responsable charmant, qui assure la réception, la cuisine et le service, ne parle pas un mot d'anglais mais se montre incroyablement serviable et gentil. Heureusement que Pierre est là pour assurer un minimum de traduction au dîner ! Nous finissons la journée par un repas très copieux et intégralement fait maison, à base d'omelette à la saucisse locale et de choux à la crème. Heureusement que nos chambres ne sont pas trop loin...
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