Notre programme du jour est légèrement perturbé par la faute d'un guide touristique vieux d'un an (nous avions prévu Naples en 2012, c'est finalement Vienne qui a gagné) et un site Internet dont les informations sont erronées... Pour une fois, les trains ne sont pas en cause : le directissimo pour Pompéi est parfaitement à l'heure et nous dépose aux alentours de 10h20 au milieu des marchands du temple qui pullulent autour du site. Cela nous laisse une dizaine de minutes pour trouver le bus régulier qui relie Pompéi au Vésuve - bus qui s'avère au final totalement introuvable à l'endroit indiqué par le site Web de la compagnie.
Nous finissons par nous rabattre sur l'excursion proposée par l'office du tourisme, plus chère mais aussi garantie. Le départ du minibus n'ayant lieu qu'à 15 heures, nous avons largement le temps d'explorer les ruines de Pompéi. Bon commerçant, le vendeur de l'office du tourisme nous offre en prime un audioguide et nous prête un petit livre qui reconstitue les principaux monuments de la ville à la grande époque romaine. Nous n'aurons pas tout perdu !
D'emblée, Pompéi frappe par son étendue : à côté, Herculanum ressemble à un petit village. La ville comptait un amphithéâtre, deux théâtres plus petits, un forum gigantesque, un temple dédié à Jupiter, un autre à Apollon, des thermes gigantesques, un marché couvert, des greniers à grain, un lupanar (si si), plusieurs nécropoles... La décoration y a bien davantage souffert qu'à Herculanum, mais on y gagne au niveau architecture.
L'une des nécropoles
Pour l'anecdote, les Pompéiens du 1er siècle de notre ère pensaient avoir élu résidence à côté d'une montagne tout ce qu'il y a de plus ordinaire. Même l'énorme séisme de l'an 62 ne leur avait pas mis la puce à l'oreille ; quand le Vésuve a explosé en 79, la moitié de la ville était encore en rénovations et de nombreux bâtiments publics n'étaient même pas terminés... Quelques jours après la catastrophe, l'empereur décrète que Pompéi et Herculanum sont perdues, qu'il n'y a plus rien à faire et que les deux villes peuvent être oubliées. Il faudra attendre le 16è siècle pour retrouver Pompéi par hasard, et le 18è pour que les recherches scientifiques commencent vraiment. Aujourd'hui, on pousse même l'intérêt historique jusqu'à faire pousser des clones de pieds de vignes antiques dans les anciens vergers !
Le temple de Jupiter au milieu du forum
Il y a tellement de choses à voir à Pompéi qu'en faire un résumé serait difficile. Nous avons vraiment été frappés par la splendeur du forum et par le Vésuve qui se découpe derrière. Les corps pris dans la cendre sont particulièrement impressionnants et rappellent que la quasi-totalité des habitants de la ville sont morts pendant la catastrophe, pour la plupart victimes des nuées ardentes (essayez donc de respirer un air de 100 °C, vous...). Le lupanar et son "menu" peint au-dessus des petites alcôves où travaillaient ces dames nous a beaucoup amusés. La Villa dei Misteri et sa fresque spectaculairement conservée sont tout simplement époustouflantes. Quant au forum, c'est le modèle parfait que l'on rencontre dans les manuels d'histoire !
Une partie de la fresque de la Villa dei Misteri
L'envie de tout voir nous motive à faire en trois heures un parcours qui en prend normalement quatre. Nous sommes cuits à point par un soleil sans pitié, et nous ne sommes pas fâchés de reprendre le chemin de l'office du tourisme pour nous rendre au Vésuve.
Dis au revoir, Apollon...
En fait de minibus, c'est un taxi collectif qui nous emmène, nous et six autres touristes, au pied d'un chemin balisé permettant d'accéder au sommet du volcan. C'est l'occasion de découvrir par nous-mêmes la conduite à la napolitaine : téléphone à l'oreille, pas de clignotant, usage intensif du klaxon, ceintures de sécurité ignorées et code de la route interprété de façon très personnelle par notre chauffeur. C'est à se féliciter d'être arrivés là-haut vivants !
Le chemin vers le cratère grimpe sec, mais la vue magnifique sur la baie de Naples et les îles de Capri et Ischia compense largement l'effort. Sans parler d'un petit vent frais et d'une température plus clémente qu'au niveau de la mer, qui faciliteraient presque le travail !
Parvenus au sommet, on découvre un cratère qui lâche quelques fumerolles... On oublie facilement que le Vésuve n'est pas éteint, seulement en sommeil, et que la dernière activité conséquente remonte à 1944, le jour même des bombardements alliés. Mais pour l'instant, le bel endormi se laisse un peu apprivoiser par les touristes, et nous ne sommes pas peu fiers de nous trouver là-haut. Le Vésuve est très différent des volcans que nous avons pu voir en Islande (il n'est pas noir, pour commencer), mais il n'en est pas moins impressionnant.
En regardant l'album photos, vous remarquerez peut-être que je n'ai pas mitraillé le Vésuve avec mon zèle habituel. Explication toute simple : pendant notre déjeuner à Pompéi, j'ai laissé l'appareil photo en veille au lieu de l'éteindre, ce qui n'a pas fait du bien à la batterie. Il a donc fallu oublier les photos pendant notre dernière heure d'exploration à Pompéi et sauvegarder la batterie autant que possible pour ramener au moins quelques souvenirs du Vésuve. Pour la petite histoire, la batterie nous a définitivement lâchés dans le dernier virage avant le retour au taxi. Timing parfait !
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