C'est sous un soleil retrouvé que nous attaquons les visites du jour... et ce genre de météo est plutôt appréciable quand on a prévu de passer la plus grande partie de la journée en extérieur. Nous avions pensé commencer par la forteresse de Chinon, mais puisque le château du Rivau se trouve sur notre route depuis Fontevraud, c'est là que nous nous arrêtons en premier.
Pour vous faire une idée de ce qu'on ressent en parcourant les jardins et le château du Rivau, pensez Alice au Pays des Merveilles : la visite est un véritable trip sous acide, entre grand n'importe quoi et génie complet. Parce qu'il faut bien se démarquer dans un Val de Loire où on compte un château tous les 5 km, les propriétaires (avec qui on aimerait bien échanger quelques mots autour d'un petit chinon) ont divisé leur domaine en 14 micro-jardins sur le thème des contes de fées et invité des artistes à exposer leurs œuvres en plein air. On passe ainsi des bottes en caoutchouc et de l'arrosoir géants au labyrinthe Alice, justement, des arbres dotés de grosses jambes rouges à la volière coiffée d'un phœnix, et du jardin des nains politiques au carré des sorcières, avec ses plantes malfaisantes ou plus bénignes. Ajoutez à cela la présence d'un paon blanc sur le domaine, et on finit vraiment par se demander quelle genre de drogue a pu se glisser dans notre thé et nos scones de ce matin. C'est totalement improbable et hallucinant, mais on s'amuse comme des petits fous.
A l'intérieur, le trip continue, cette fois sur le thème "La Beau, la Belle et la Bête". C'est difficile à croire, mais le délire est encore plus intense que dans les jardins. Des œuvres ultra-modernes se sont glissées au milieu des meubles Renaissance, et on a parfois du mal à faire la différence. Des diablotins en lunettes de soleil nous espionnent sur le bord des fenêtres et tel portrait qui paraît totalement inoffensif de loin n'a en fait rien d'historique. Formidable tranche de rigolade dans la salle des chasses, où les artistes se sont complètement lâchés et où les trophées absurdes côtoient les vrais de façon (presque) naturelle. La salle consacrée à Jeanne d'Arc est un autre sommet de loufoquerie, avec sa Pucelle en version tatouée ou couverte de plumes. L'art moderne, ce n'est vraiment pas notre truc (je crois l'avoir assez répété), mais il lui arrive de nous laisser un excellent souvenir.
Léger changement de décor avec la forteresse de Chinon, juchée tout là-haut sur son éperon rocheux, face à la Vienne (en Indre-et-Loire. Ahem). Si nous avons tous entendu parler de cette place forte à l'école pour cause de Jeanne d'Arc, ce fut surtout le château préféré de Henri II Plantagenêt et le théâtre d'un siège mémorable entre 1204 et 1205, à l'issue duquel Philippe Auguste rattache l'Anjou et la Touraine à la France. C'est que le bonhomme commençait à en avoir assez que l'Anglais et son meilleur copain le Bourguignon se moquent de lui... Finalement, commencer la journée par le Rivau aura été une bonne idée, car nous pouvons profiter des animations de l'après-midi. On attaque par une visite guidée, menée par un guide qui aime tellement les anecdotes (et les petites blagues, preuve que tous les Benjamin de la terre sont de petits rigolos) qu'il dépasse allègrement la durée d'une heure prévue. C'est l'occasion d'apprendre plein de détails que la visite multimédia (au demeurant très bien conçue) ne précise pas, comme l'art de curer les latrines ou comment mettre en scène un "miracle" quand une gamine de 18 ans vient vous annoncer que des voix dans sa tête lui commandent de bouter l'Anglais hors du royaume*. Culture + rigolade, c'est comme ça qu'on devrait enseigner l'Histoire !
Une fois la partie éducative bouclée, place aux démonstrations militaires sur les modèles taille un tiers de trébuchet et de bricole exposés dans la cour. Entre âme d'ingénieur et âme de petit garçon, Benjamin est ravi de pouvoir admirer le trébuchet en action, et plus encore de voir le château en bois servant de cible tomber sous le coup de "boulet". La guerre est toujours gagnée par des matheux et celui qui a étalonné le bébé trébuchet a bien fait son travail ! Il ne nous reste plus ensuite qu'à visiter les nombreuses tours qui jalonnent la forteresse, dont celle qui servit à emprisonner les Templiers avant leur procès (Jacques de Molay en personne est passé entre ces murs), qui offrent une très jolie vue sur la ville médiévale, la Vienne et les vignes alentour. Avec toutes ces marches, on culpabilise beaucoup moins de zapper la salle de sport pendant une semaine...
L'heure étant déjà bien avancée (et nous qui pensions que la journée serait courte !), nous décidons d'aller poser les valises et nos gambettes fatiguées à l'hôtel, puis de repartir explorer les ruelles du Chinon médiéval avant le dîner. En fait de ruelles, les vieilles façades se concentrent surtout dans la rue Voltaire, entre restaurants, boutiques de livres anciens et antiquaires. Après ce petit état des lieux, il ne nous reste plus qu'à trouver un restaurant où déguster un bon chinon, et la journée aura été bien remplie !
Suivez le paon blanc !
L'heure étant déjà bien avancée (et nous qui pensions que la journée serait courte !), nous décidons d'aller poser les valises et nos gambettes fatiguées à l'hôtel, puis de repartir explorer les ruelles du Chinon médiéval avant le dîner. En fait de ruelles, les vieilles façades se concentrent surtout dans la rue Voltaire, entre restaurants, boutiques de livres anciens et antiquaires. Après ce petit état des lieux, il ne nous reste plus qu'à trouver un restaurant où déguster un bon chinon, et la journée aura été bien remplie !
Suivez le paon blanc !
*Jeanne reconnaissant miraculeusement un Charles pas encore VII déguisé au milieu de 300 personnes ? Du pur pipeau, que l'on joue encore à tous les écoliers de France et de Navarre. La Pucelle de Domremy avait en fait rencontré le Dauphin en tout petit comité quelques jours avant, avant d'être examinée par des théologiens pour déterminer si ses voix étaient "réelles". Le reste, c'était de la poudre aux yeux...
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