La journée de visites commence dès le petit-déjeuner, avec un passage obligé lors de tout séjour à Budapest : le café New York. Nous logeons en fait dans ce qui était autrefois le palais New York (le siège d'une compagnie d'assurances américaine), et le café sert tout simplement de salle de petit-déjeuner ! Non seulement le cadre est sublime, tout en dorures et en chandeliers en cristal, mais le buffet proposé est carrément intimidant. Si le cœur nous en dit, on peut même se servir une coupe de champagne ! C'est un peu excessif dès le matin, mais il nous reste encore deux jours pour changer d'avis... Nous prenons toooout notre temps pour faire honneur au buffet et il n'est pas loin de 10 heures quand nous prenons enfin la route du quartier de Varnegyed.
Varnegyed, c'est le cœur historique de Buda (pour la minute culture du jour, Buda et Pest, chacune de son côté du fleuve, n'ont été réunies qu'en 1873), et pour y accéder, il faut traverser le Danube par le Pont des chaînes, gardé par une paire de lions à chaque bout. Le fleuve est sacrément large, mais pour nous qui sommes habitués à la Seine, il est curieux de n'y voir aucune circulation de bateaux ! Un adorable petit funiculaire permet d'accéder au sommet de la colline sans trop se fouler, ce qui est très bienvenu dans la mesure où je dois composer avec une hanche en grève depuis hier (on ne se rend compte à quel point les hanches sont utiles pour monter les escaliers que quand on en perd une)...
A 50 mètres au-dessus du Danube, nous commençons notre grand tour du quartier par l'église Mathias, la plus visitée de la ville... et on comprend pourquoi en arrivant devant. Ça sent bon le gothique (mais ça n'en est pas parce que ça a été reconstruit après la guerre), c'est éclatant de blancheur (à l'exception d'une tour toute noire et d'un corbeau tenant un anneau doré dans son bec, symbole du roi Mathias Corvin), il y a de belles tuiles vernissées comme en Bourgogne et c'est entouré d'un bastion tout aussi blanc, sans aucune valeur défensive mais absolument superbe. Quant à la statue de Saint-Etienne à cheval, n'en parlons pas. Il y a tellement de choses à voir et de photos à prendre qu'on en perdrait son hongrois (dont on ne parle pas un mot parce que c'est l'une des langues les plus compliquées DU MONDE). Et nous ne sommes même pas encore entrés dans l'église...
A l'intérieur, c'est une explosion de peintures colorées et de vitraux sublimes. Le moindre pilier est décoré de motifs floraux ou géométriques dont on apprend par la suite qu'ils ont été réalisés au pochoir (la garantie d'une ligne bien droite et d'un cercle bien rond). Comme c'est là que l'empereur François-Joseph et sa Sissi ont été couronnés roi et reine de Hongrie en 1867, on y retrouve un buste de ladite Sissi en marbre et une très belle fresque représentant les deux souverains rendant hommage à la Vierge. Le petit musée propose des reliquaires et on a même droit au gisant du roi Bela IV (13è siècle, pour info, parce qu'il n'y a aucune raison que vous connaissiez la généalogie des rois de Hongrie). Vraiment très impressionnant pour une église finalement assez petite.
Une fois ressortis, un tour sur le fameux Bastion des Pêcheurs s'impose. L'élément principal ressemble plus à un château de sable ou à un décor en stuc, c'est adorable tellement on croirait que c'est du toc. Et en plus, on a une très jolie vue sur Pest, de l'autre côté du fleuve. Quelques rues colorées plus loin, on accède aux remparts, d'où on découvre cette fois Buda. L'équation colline + fleuve à proximité se traduit par un sacré vent qui va nous poursuivre tout le reste de la visite.
L'autre gros morceau du quartier, c'est le Palais royal, un terme qui englobe le Palais lui-même, la bibliothèque et la galerie nationales hongroises, le musée de la ville de Budapest, et à côté, le bureau et la résidence du Président de la République et le Théâtre national de la danse. Ouf. Nous nous contentons de découvrir l'extérieur, mais c'est déjà bien assez riche. On va éviter l'inventaire de tout ce qu'il y a à voir, sous peine de transformer ce blog en guide touristique, mais nous avons été particulièrement marqués par les statues. Benjamin faisait remarquer ce matin que les Hongrois avaient l'air d'adorer les statues monumentales, et c'est particulièrement vrai ici. Il y en a partout, du roi Mathias en chasse aux lions qui gardent les portes, en passant par la statue équestre d'Eugène de Savoie (qui libéra la ville des Turcs) et celle d'un immense rapace pas rassurant (emblème des tribus magyares). Il y a aussi des petites tours, des grandes tours, des jardins, un très joli dôme, et par-dessus tout ça, une vue magnifique sur le Danube et sur le quartier historique de Pest. Heureusement que Benjamin est un GPS humain et qu'il sait nous guider dans ce dédale de choses à voir, sinon nous nous serions vite perdus.
Le petit-déjeuner ayant été très copieux, notre déjeuner tardif se compose d'une brioche transylvanienne traditionnelle (si si) à la cannelle en forme de cône. C'est plein de vide mais ça se mange tout seul. Ce n'est que le milieu de l'après-midi, mais nous marchons non-stop depuis 10h du matin et les gambettes commencent à protester. Nous redescendons donc la colline, à pied cette fois, pour faire quelques ultimes photos avant de rentrer à notre hôtel sur le coup de 15h. Après tout ça, nous avons bien mérité une séance de spa ! Le soir, pour rester dans l'ambiance, nous optons pour un dîner complètement hongrois, à base de plateau de charcuterie et de canard (pour Benji) ou de poulet (pour moi) au paprika. Sorti du goulash, difficile de faire plus traditionnel...
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