1. Il fait froid. Vraiment. Très. Froid. Heureusement que nous avons prévu les gants, bonnets et autres baumes à lèvres. Il doit faire plus chaud sur une piste de ski.
2. Conduire à gauche, c'est pas marrant. Demandez un peu à Benjamin, c'est encore lui qui est au volant.
Les choses sérieuses commencent dès le lendemain. Après avoir été rejoints à l'hôtel par Pierre, nous attaquons la découverte du quartier de Belfast dans lequel nous logeons, Queen's Quarter. Direction le jardin botanique, un peu nu et tristoune à cette période de l'année. Au bout de quelques minutes dans les allées, nous sommes déjà gelés jusqu'aux os, et les choses ne vont pas aller à s'arrangeant de ce côté-là. Cela dit, il paraît que la neige paralyse la France en ce moment-même, donc nous n'avons aucune raison de nous plaindre.
Toujours dans le même quartier, nous faisons escale à Poudlard. Enfin, ici, on appelle ça Queen's University, mais nous, on a bien vu que c'était l'école de Harry Potter. Le bâtiment de style Tudor (pas du tout construit sous les Tudor, mais peu importe) se visite partiellement. On peut ainsi découvrir un grand cloître d'un calme absolu, qui doit bien encourager l'attitude studieuse des élèves. En temps normal, le grand hall de l'université se visite également, sauf lorsqu'il est occupé pour des conférences... comme c'est le cas ce matin. Nous n'avons donc pas la chance de découvrir la Grande Salle de Poudlard, mais l'extérieur du bâtiment est suffisamment beau pour que nous ne nous sentions pas trop frustré.
Changement de quartier : direction le City Centre et son superbe City Hall. Là aussi, le bâtiment est en partie visitable, ce qui nous arrange bien, car nous avons désespérément besoin de nous réchauffer. En dehors d'un hall d'entrée tout en marbre avec coupole magnifique en prime, l'endroit propose quelques petites expositions sur l'histoire de la ville et les personnages célèbres qui ont jalonné son histoire (dont Lord Kelvin, dont le nom de famille est plus connu avec le mot "zéro" devant, ou "l'inventeur" des plaquettes de chocolat au lait, qui mérite bien une médaille pour ça). On resterait bien au chaud pendant quelques heures, mais il y a encore beaucoup à voir...
Après le déjeuner, nous poursuivons notre tour des différents quartiers avec le Titanic Quarter, avec son horloge qui penche (parce que construite sur un terrain moyennement stable gagné sur la rivière Lagan), son pub de 300 ans et son saumon bleu géant. Rassurez-vous, ce n'est pas une nouvelle espère transgénique, mais une oeuvre d'art en mosaïque dont les différentes pièces relatent elles aussi l'histoire de Belfast.
Demi-tour, mauvaise troupe, pour une escale dans Cathedral Quarter, qui tire son nom de la cathédrale Sainte-Anne. Nous sommes accueillis par un de ces légendaires Nord-Irlandais aimables et souriants, qui nous donne quelques explications sur le lieu avant de nous remettre des plans et de nous souhaiter une bonne visite. On a tellement peu l'habitude, nous autres Parisiens, que ça nous réchauffe de l'intérieur !
Lieu de culte protestant oblige, Sainte-Anne est une cathédrale très dépouillée, dont le principal signe distinctif est de porter la plus grande croix celtique d'Irlande sur sa façade... et une flèche en acier de 40 mètres qui tranche sérieusement avec le reste de l'architecture. Ce n'est pas très joli, mais c'est censé symboliser la paix entre catholiques et protestants, alors on lui pardonne.
Pour ne pas faire de jaloux, nous poussons jusqu'au bout de la rue (il y a littéralement trois églises par rue, dans cette ville...) pour découvrir l'église catholique dédiée au saint patron de l'Irlande, le Patrick que tout le pays s'apprête à célébrer cette semaine. Le lieu est intimiste, mais catholique, donc la décoration est légèrement plus riche. Là encore, une personne venue prier nous donne quelques explications sur le tableau peint par un artiste local qui trône dans l'église et sur la statue de Saint Antoine. Tout le monde serait donc gentil et serviable, dans cette ville ?!
Pour terminer la journée sur une note très différente, nous nous rendons ensuite au musée Titanic Belfast, qui, comme son nom l'indique, est entièrement au paquebot soi-disant insubmersible le plus célèbre de l'histoire. Mais pour commencer, le billet d'entrée donnant droit à un thé et à une pâtisserie, nous allons nous dégeler de l'intérieur et reposer nos jambes fatiguées au salon de thé du musée.
La journée tirant à sa fin, nous devons un peu nous précipiter pour découvrir toutes les salles interactives que propose le musée, mais la visite reste extrêmement intéressante. On découvre ainsi une reconstitution des différentes cabines disponibles sur le Titanic, une visite virtuelle des multiples ponts du paquebots (avec le grand escalier immortalisé par le film)... et, beaucoup moins drôle, les messages radio envoyés au moment de la collision avec l'iceberg et les témoignages des survivants. On se tape la tête contre les murs en découvrant la reproduction d'un des fameux bateaux de sauvetage mis à l'eau à moitié vides, on peste contre les stewards qui n'avaient pas informé les passagers de 3è classe du léger problème auquel le Titanic était confronté, on a la gorge serrée en suivant plusieurs passagers dont on apprend à la fin qu'ils ne sont jamais revenus. Le musée est à la fois fascinant, émouvant et très frustrant, car ce n'est pas comme si les "ils auraient dû faire ci" et les "mais pourquoi ils ont fait ça ???" allaient changer le cours de l'histoire.
Les filles ont vu la proue du paquebot ; les garçons ont vu l'iceberg. Cherchez l'erreur...
Parce que ce quartier de la ville est vraiment très éloigné de notre hôtel, nous rentrons en taxi et prenons le temps de nous détendre autour d'un thé avant d'aller dîner.
Nous sommes tombés d'accord pour dire que Belfast n'est pas ce que l'on peut qualifier de "belle ville". On y trouve quelques bâtiments superbes, des gens adorables et il y fait apparemment très bon vivre, mais l'ensemble manque d'un petit je-ne-sais-quoi... On sent aussi une espèce de tension latente, surtout quand Pierre nous signale qu'il vaut mieux éviter tel quartier, où on voit des drapeaux anglais flotter un peu partout, ou quand un hélicoptère fait du sur-place au-dessus dudit quartier. Le mur qui séparait autrefois catholiques et protestants a physiquement disparu, mais on le sent encore très présent. Et encore, nous n'avons pas encore mis les pieds dans le Gaeltacht Quarter, le quartier des peintures murales et de la lutte armée...
Le reste des photos du jour.
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