Deuxième et dernière journée à Bangkok, et cette fois, nous sommes bien décidés à ne pas cumuler autant d'échecs qu'hier. Nous commençons par nous lever plus tôt (l'excuse du décalage horaire, c'est fini) et nous habiller correctement, puis nous prenons directement la bonne route pour nous rendre au palais. Il y a toujours foule, mais ça, c'est 365 jours par an. Alors que nous pensions avoir fait les choses dans les règles niveau vêture, Benjamin se fait cette fois-ci alpaguer pour son pantacourt, auquel personne n'avait rien trouvé à redire hier. Cette fois, tant pis pour nous : il faut bien obtempérer et acheter un pantalon, nous n'aurons pas l'occasion de revenir une troisième fois.
Nous cessons de râler à peine franchie l'enceinte du Wat Phra Kaeo, car nous avons d'autres commentaires à faire, du genre "waouh" et "oh la la". Pour faire simple, ce wat-ci est le temple bouddhique le plus célèbre de Thaïlande en raison du fameux "Bouddha d'émeraude" qu'il abrite. Bon, la statue est en fait en jade, est perchée à plus de 10 m de hauteur et mesure un grand total de 66 cm, mais apparemment, ce n'est pas la taille qui compte. Et comme les Thaïlandais ne savent pas construire les temples à l'unité, c'est un immense ensemble ruisselant de mosaïques, de dorures et de verroterie que nous avons à découvrir ce matin. C'est un sacré fouillis et une véritable usine à touristes, mais nous arrivons malgré tout à être émerveillés.
C'est bien simple, il y a des choses à voir partout. Sans le talent inné de Benjamin pour se repérer sur une carte et finir un niveau de jeu vidéo à 100 %, nous en aurions sans doute loupé la moitié. En plus de ce fameux Bouddha d'émeraude qu'on se bouscule pour apercevoir, il y a des coupoles dorées, des statues passant par des niveaux de choupitude variés, des colonnes qui brillent, des toits pointus constellés de fleurs sculptées, des démons gigantesques, une maquette d'Angkor Vat (que Rama IV voulait faire démonter et relocaliser ici, mais faut pas exagérer) et une interminable fresque retraçant les événements marquants du Ramayana, un des deux textes fondamentaux de l'hindouisme. Comme on n'y connaît pas grand-chose et qu'il n'y a pas de traduction en anglais, on n'a pas tout suivi à l'histoire. On a bien reconnu Hanuman, le généralissime de l'armée des singes, mais on est un peu dans le flou concernant les batailles entre humains et singes montés sur des tigres, par exemple. Et pourquoi le gros monstre il avale des gens, là ? Bon, on ne comprend rien au texte, mais les images sont jolies, alors on profite quand même.
Qui a filé un sabre à ce tigre ?!
Les opportunités de photos sont tellement nombreuses qu'il nous faut presque deux heures (sous un soleil de plomb) pour explorer ce bazar organisé. Si on avait pu, on aurait pris la moindre statue et la plus petite fleur sculptée en photo pour faire justice à l'ensemble. Mais nous avons d'autres visites au programme et nous n'avons pas encore commencé à explorer le Grand Palais. Même si le roi ne réside plus ici, on ne découvre que l'extérieur, à l'exception de deux salles rassemblant la collection royale d'armes, de l'épée du 18è siècle au Mauser allemand de la Seconde Guerre mondiale. Il y a moins d'occasions de se brûler la rétine que du côté des temples, mais ce ne serait pas un palais royal sans son lot de toits dorés aux pointes recourbées.
Avant de passer à la suite du programme, nous faisons une pause dans un café climatisé, histoire de profiter d'un jus de fruits frais et de refroidir la mécanique. Quelle idée d'être dehors entre midi et 14h quand il fait une chaleur pareille, on vous le demande...
Prochaine étape : Wat Pho, à environ 10 minutes à pied du palais. Wat Phra Kaeo, Wat Pho, vous commencez sans doute à saisir l'idée : wat signifie temple, ou plutôt temples, vu que les édifices et symboles religieux dans ce pays ne vont jamais par un. Wat Pho a sa statue d'exception bien à lui : le Bouddha couché est un monstre de 45 m de long et de 15 m de haut, à peu près aussi à l'étroit dans son temple que Teddy Riner dans une Smart. Personnellement, je ferais la tête si je reposer pour l'éternité dans une boîte qui me laisse à peine la place de me retourner, mais Bouddha étant Bouddha, il prend ça avec le sourire de la Joconde.
Le guide nous vend principalement cette statue-ci, mais Wat Pho regorge de petites merveilles à taille beaucoup plus humaine - à commencer par la collection de statues, des ermites indiens qui font du yoga aux petits personnages qui se fendent la poire. Contrairement à Wat Phra Kaeo, où un seul temple était véritablement ouvert aux visiteurs, ici, on a arrêté de les compter. Après avoir retiré nos baskets trois ou quatre fois pour accéder aux différents Bouddhas, venus des quatre points cardinaux de Thaïlande et rassemblés ici par Rama Ier, on a même arrêté de les lacer d'un temple à l'autre pour gagner du temps. On veut bien se déchausser devant Bouddha pour ne pas lui manquer de respect, mais au bout d'un moment, on passe plus de temps à faire ses lacets qu'à visiter ! Là encore, entre les centaines de statues, les chedî (monuments funéraires) des rois Rama I à IV et les chats qui roupillent au milieu des colonnes, il y a largement de quoi s'occuper pendant plusieurs heures. Dommage que les heures en question soient les plus chaudes de la journée et que nous quittions les lieux cuits à point...
Après un déjeuner rapide dans une gargote en bord de canal (une pause qui nous permet de découvrir que les lézards, ça nage ; et c'est flippant quand ils ont la taille d'un bébé dragon de Komodo), direction un autre temple, Wat Suthat. On sait qu'on a quitté les grands sentiers touristiques lorsque les visiteurs se comptent sur les doigts d'une seule main... Pas de Bouddha spectaculaire à signaler ici, mais jusqu'à présent, c'est bien le seul temple que nous ayons vu qui fasse passer une véritable sensation de sérénité.
Suite et fin de la thématique bouddhique de la journée avec Wat Saket, plus connu sous le nom de "temple de la Montagne d'or". Perché tout là-haut sur une colline artificielle, il est accessible au terme d'une grimpette de 344 marches (oui, nous aussi on se demande pourquoi on a fait ça en fin de journée, quand la chaleur est à deux doigts de nous achever). Et pour rendre l'ascension un peu plus intéressante, une bonne âme a déposé le long du chemin une série de statues (on commence vraiment à adorer les statues, dans ce pays) représentant quelque chose comme l'Arche de Bouddha, d'adorables cascades, des brumisateurs, des cloches gravées et un gong avec lequel on peut faire joujou. Le point de vue depuis la coupole dorée n'est pas aussi spectaculaire que du haut de la tour Baiyoke II, mais il permet de prendre l'air - et au point où on en est, l'air, on l'accueille avec délice. Le temple lui-même n'a pour ainsi dire aucun intérêt, mais le chemin qui y mène est particulièrement agréable.
Jamais la perspective d'une bonne douche ne nous aura autant fait rêver. Nous avions déjà hâte de voir arriver la partie plage/plongée/piscine du séjour, mais après 48h de cette chaleur, on compte les jours...
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