Arrivés à Vienne hier soir, après un vol très court sur une compagnie qui a déjà commencé le travail de sape en nous diffusant du Strauss dans l'avion. Nous sommes logés dans un très bel hôtel 4* (non, on n'a pas gagné au loto, on a juste réservé trèèèès en avance) en plein coeur de la ville, à environ 10 secondes à pieds de la place et de la cathédrale Saint-Etienne (Stephansdom dans l'idiome local). Après le métro, notre premier contact avec Vienne se fait donc sous la forme d'une belle cathédrale toute illuminée. Belle entrée en matière !
Puisque nous n'avons littéralement que la rue à traverser, nous commençons la visite de la ville par Stephansdom. Première surprise : son toit en tuiles vernissées à la mode de Bourgogne. Le monument ne dépareillerait pas en plein Dijon ! Il faut aussi compter avec des dizaines de fiacres destinés aux touristes, qui donnent un charme fou à l'endroit.
A l'intérieur, on dénombre pas moins de trois orgues (modèles mini, moyen et maxi) et des oeuvres assez tape-à-l'oeil qui semble être une constante en matière d'art religieux dans le pays. La travée centrale étant réservée à ceux qui ont payé pour une visite guidée, nous nous contentons de rester sur les côtés, mais c'est bien suffisant pour apprécier l'endroit.
A un jet de pierre de la cathédrale se trouve l'appartement jadis habité par un petit compositeur de rien du tout, dont la postérité n'a strictement rien retenu : un certain W.A. Mozart. Jamais entendu parler, mais puisque le guide touristique dit qu'il faut y aller... Bon, trêve de bêtises : Mozart et son épouse Constanze passèrent trois ans dans cet appartement de Domgasse, où le Maître composa, entre autres, "Les Noces de Figaro". Trois ans, pour les Mozart, c'est une éternité, car en dix ans passés à Vienne, le couple a déménagé pas moins de 13 fois... Il ne reste rien des meubles et des effets personnels du génie, mais une exposition retrace sa carrière viennoise et la vie à l'époque. On aurait aimé des salles plus remplies et un audioguide moins bavard, car la visite se change vite en cours magistral... Mais peu importe, c'est là que "Les Noces" ont été composées, après tout !!!
Nous poursuivons notre découverte de l'Innere Stadt (et accessoirement, la thématique musicale) avec le Staatsoper, autrement dit l'opéra national. Coup de chance : plusieurs visites guidées sont prévues dans la journée (il ne faut pas y compter tout les jours...). Mais parce qu'il nous faut attendre une bonne heure avant le début de la visite, nous décidons de tuer le temps en sautant dans une calèche, pour un petit tour d'une vingtaine de minutes. Oui, c'est cliché, mais c'est tellement joli ! Partir à la découverte d'une ville au son des sabots des chevaux, c'est tellement plus excitant que dans un bus ! Bon, d'accord, le vent est plus que frais, mais il en faut plus pour geler notre enthousiasme !
Après la balade, l'un des nombreux parcs qui entourent la Hofburg nous tend les bras, et nous allons y flâner un peu, toujours en attendant que l'opéra ouvre ses portes aux touristes. Tiens, on y retrouve même un certain Wolfgang...
Enfin, nous sommes admis dans l'opéra. C'est d'ailleurs un miracle si celui-ci est encore debout aujourd'hui : datant à l'origine du milieu du 19è siècle, détruit à 80 % par des bombardements pendant la toute dernière semaine de la Seconde Guerre mondiale, le bâtiment a été entièrement reconstruit dans les dix ans qui ont suivi la fin de la guerre. D'où un joyeux mélange de styles, des statues classiques du hall d'entrée aux oeuvres d'art cubistes des ailes les plus récentes... Cela dit, l'ensemble est harmonieux et ne "clashe" pas. La guide nous fait découvrir le salon de thé impérial, la salle elle-même, les galeries... Une visite très intéressante, même si on aurait aimé aller voir ce qui se passe sous la scène ou en coulisses !
Après un déjeuner sur le pouce à base de flammeküche et de vin chaud, nous retournons à la Hofburg, côté bâtiments, cette fois. La Hofburg, c'est le plus grand palais de Vienne, la résidence d'hiver de la famille impériale. Aujourd'hui, c'est un complexe gigantesque, mi-Louvre mi-Versailles, qui propose pas moins de 14 visites ! Comme nous n'avons pas la semaine devant nous, il faut faire un choix... Nous commençons forcément par le Musée Sissi et les appartements impériaux. On a retenu le mythe (merci Romy Schneider), mais au fond, la vie de cette pauvre Sissi n'a pas été exactement drôle : tombée amoureuse d'un homme qui avait le mauvais goût d'être empereur, Sissi la sauvage, qui ne supportait pas les contraintes de la cour, a fini par devenir anorexique et dépressive, obsédée par le sport et les voyages. Ajoutez-y une pincée de drames familiaux et une mort par assassinat, secouez un peu et vous obtenez une légende. Mais l'envers du décor est vraiment triste, et si l'objectif du musée était de nous faire prendre la pauvre impératrice en pitié, c'est très réussi...
Plus gais, les appartements impériaux sont de toute beauté, mais les photos y sont malheureusement interdites. On découvre ainsi le bureau de François-Joseph, la salle à manger où chaque convive à droit à pas moins de cinq verres à eau/vin et à une demi-douzaine de couverts par plat, la salle de bain de Sissi (une journée entière pour laver ses cheveux, qui lui tombaient jusqu'aux pieds !!)... Une visite très réussie qui nous plonge véritablement au coeur de la légende viennoise.
A la demande expresse de Benjamin, nous nous rendons ensuite au Trésor, qui, comme son nom l'indique, expose les bijoux de la couronne autrichienne. S'il n'y avait que ça ! Parce que l'Autriche fut longtemps un très, très grand empire, on y présente aussi les attributs royaux de toutes les régions qui composèrent un jour ledit empire, de la Bohême à la Vénétie, en passant par la Dalmatie et la Hongrie : couronnes, sceptres, épées de cérémonie, vêtements... Et comme si tout cela ne suffisait pas, plusieurs salles sont réservées aux objets religieux, dont de très nombreux reliquaires. Attention les yeux, ça brille !
Dernier musée de la journée, celui des armes et des armures. Hallucinations garanties ! On se demande pour commencer comment une telle quantité d'armures complètes et sans la moindre égratignure a été rassemblée : il y en a partout ! Des pour chevalier potelé, des pour enfant, des pour monter à cheval, des avec casque rigolo, des avec jupette... Et des épées, et des arbalètes, et des pistolets datant à trois chiens... La collection est vraiment très impressionnante, mais on peut lui reprocher de fournir toutes les explications concernant les armes et les pièces d'armure en allemand. Quand on est deux à avoir fait un blocage sur cette langue, ça n'aide pas du tout à comprendre à quoi servent les morceaux de métal aux formes bizarres...
Complètement épuisés, nous retournons à l'hôtel nous reposer une petite heure, puis c'est l'heure de dîner. Et parce qu'il faut faire les choses selon les us et coutumes du pays dans lequel on se trouve, nous nous rendons dans une taverne viennoise typique (installée là depuis le 17è siècle, s'il vous plaît). Le fonctionnement est un peu curieux : on récupère son manger au comptoir, et ensuite seulement, on va se poser pour manger. Porc rôti, knödel et chou mariné : peut-on faire plus local ?! Et pour le dessert, direction de le marché de Noël de l'hôtel de ville pour grignoter des fruits frais enrobés de chocolat. Une belle journée vraiment bien remplie !
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