lundi 10 juillet 2017

Châteaux de la Loire, jour 6 - Amboise et Tours

Comme prévu, nous nous offrons une petite grasse matinée et un petit-déjeuner un peu plus tardif que d'habitude avant d'attaquer la quasi-colline sur laquelle se dresse le château d'Amboise. Un petit crachin désagréable se met à tomber quand nous arrivons, mais il nous suffit de nous greffer à la visite guidée qui vient de commencer à l'intérieur du château pour laisser cette petite contrarié de côté.



Le château d'Amboise a beau être celui que les guides touristiques conseillent en premier, c'est loin d'être le plus intéressant (le Clos Lucé et Château Gaillard valent largement plus le détour). Il y a finalement assez peu de pièces ouvertes à la visite et la déco comme le mobilier sont assez limités. Surtout, il ne reste malheureusement qu'environ 20% du château d'origine, la plupart des bâtiments ayant été rasés au 19è : des siècles d'abandon les avaient rendus dangereux et la facture de la restauration était beaucoup trop élevée pour que cette option soit envisagée. Heureusement, il reste la jolie chapelle, avec son fronton montrant Charles VIII et Anne de Bretagne devant la Vierge et sa dalle funéraire de Léonard de Vinci. Les jardins sont plutôt mimis aussi, mais là encore, la comparaison est un peu rude par rapport à hier.



Maintenant que nous avons coché les trois châteaux d'Amboise sur notre programme, nous prenons la route du petit village de Chançay pour découvrir les jardins du château de Valmer. Manque de pot, celui-ci est fermé le lundi, ce que le Routard a oublié de préciser. Dommage, il y avait enfin un rayon de soleil !

Il ne nous reste plus qu'à occuper notre après-midi avec les visites initialement prévues à Tours demain. Nous commençons donc par la cathédrale Saint Gatien, et la journée se poursuit sur le thème "ne tient pas la distance par rapport à ce que nous avons pu voir en début de semaine" : face à la cathédrale Sainte-Croix d'Orléans, celle-ci, toute jolie qu'elle soit par ailleurs, est un peu à la traîne. Bon, sauf pour les orgues, qui écrasent allègrement toute la concurrence et comptent parmi les plus belles que nous ayons jamais vues. Points bonus également pour les vitraux et les explications très complètes qui les accompagnent. Saint Gatien a tout bon dans l'absolu, mais il est compliqué de passer après ce chef-d'oeuvre qu'est Sainte-Croix.



Après la pause déjeuner, direction la place Plumereau et les rues avoisinantes, dans le très vieux Tours, avec ses maisons à colombages et ses façades ornées de statues vieilles d'environ 500 ans. Au fil des vieilles ruelles, nous rejoignons l'ancienne abbaye Saint Julien, qui héberge aujourd'hui le musée du compagnonnage. Vous vous souvenez de l'entrée sur Fougères-sur-Bièvre, où j'affirmais que charpentier n'était pas un métier mais un art ? Nous en avons eu la preuve ici. Et c'est la même chose pour sabotier, vannier, chaudronnier, serrurier, ou que sais-je encore. La première salle du musée explique très clairement les origines du compagnonnage, ainsi que du fameux tour de France et du chef-d’œuvre que tout aspirant Compagnon se doit de réaliser, mais c'est la deuxième qui est particulièrement impressionnante : on y trouve exposés plusieurs chefs-d’œuvre de Compagnons qui ont demandé des centaines, voire parfois des milliers d'heures de travail, et on se dit en les découvrant que ces artisans-là sont un peu fous et totalement géniaux. Il faut le faire pour réaliser une maquette des hospices de Beaune en pâte à nouilles, ou une serrure dotée d'un piège à menottes ! On s'extasie à chaque nouvelle vitrine et on ne s'étonne plus vraiment que seuls 10% des jeunes qui entament un tour de France finissent Compagnons...

Chefs-d’œuvre de charpentiers


Pour terminer notre tour de Tours (haha), nous quittons la ville à proprement parler pour sa banlieue, et plus précisément le prieuré de Saint Cosme, où Pierre de Ronsard fut prieur les 20 dernières années de sa vie. Sans avoir jamais prononcé de vœux monastiques. Trop fort ! Mais religieux et poète, finalement, c'est un peu la même chose : on cultive son jardin, on taille dans le superflu et on s'intéresse à plus grand que soi. Le prieuré a été largement détruit pendant les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, mais finalement, les ruines qui subsistent ont un côté très romantique. Ronsard est toujours enterré là et la sérénité de l'endroit, encore aujourd'hui, doit bien lui plaire. Côté visite, c'est plutôt bien fichu, avec des pupitres interactifs qui récitent des poèmes à la demande. La règle qui veut qu'on colle de l'art contemporain partout fait que le réfectoire des moines est occupé par une expo un peu trop moderne à notre goût, mais on a connu pire. Et pour donner à la visite un petit goût encore plus agréable, nous tombons dans le jardin sur un mûrier particulièrement généreux et en avance d'un bon mois. La poésie donne des super-pouvoirs à la nature !



Etape à Tours ce soir avant de rentrer à la maison demain. Le château de Valmer étant sur le chemin, nous nous y arrêterons forcément pour boucler cette première boucle autour des châteaux de la Loire.

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