lundi 25 mai 2015

Malte, jour 3 - Le centre historique

Ce matin, nous quittons notre B&B après avoir enfin pris quelques photos pour attaquer les choses sérieuses : les villes jumelles de Mdina et Rabat. Point culture : pour les Grecs et les Romains, ces deux villes n'en formaient qu'une, appelée Melita, « la ville du miel ». Quand les Arabes se sont installés à Malte, ils ont coupé la ville en deux et se sont concentrés sur la partie fortifiée. Mdina est donc devenue la partie protégée par les remparts (al-Medina, en arabe, veut dire tout simplement « la ville »), tandis que Rabat désigne... le reste. S'ensuivent des changements de propriétaire permanents, puis finalement, après le grand siège de 1565, les chevaliers de Saint-Jean lâchent tout et vont construire une nouvelle capitale, à laquelle il vont donner le nom du héros du siège, La Valette. Aujourd'hui, le touriste doit garer sa voiture à Rabat avant d'aller jouer au chevalier à Mdina.


La porte de Mdina

Oui, parce que les déplacements en voiture à Mdina sont limités à certaines rues suffisamment larges. Pour le reste, on ne peut compter que sur ses pieds ou sur des calèches : les ruelles sont extrêmement étroites et aucune ne court en ligne droite, ce qui permet de se protéger du soleil en été, du vent en hiver, et des flèches ennemies toute l'année. L'architecture mélange influences arabes, napolitaines et normandes, ce qui peut paraître incompatible mais se marie en fait très bien.



Nous nous arrêtons en premier lieu au musée de la cathédrale St Paul (dont vous n'aurez pas de photos pour une bête cause d'interdiction), situé dans l'ancien séminaire. On y découvre une belle série de gravures sur bois d'Albrecht Dürer, beaucoup d'objets en argent, parmi lesquels une série de statues des apôtres que ces imbéciles de Français avaient pensé fondre pour payer les soldats de Napoléon, et une grande collection de pièces de monnaie, qui rappelle que Malte a été à tout le monde, des Byzantins aux Anglais en passant par les Phéniciens et les Français, avant de revenir aux Maltais il y a tout juste 50 ans.

Juste en face se trouve donc la cathédrale St Paul, celui-ci ayant censément évangélisé Malte depuis une grotte (on en reparle plus loin). C'est l'édifice religieux le plus important de l'île, le symbole qu'on retrouve sur la moitié des cartes postales. L'intérieur est aussi chargé que ce que nous avons pu voir hier, avec quantité de dorures et de tentures rouges. Pendant la visite, on frôle le torticolis à tout moment car les dalles en marbre dédiées aux différents « monseigneurs » valent autant la peine que le plafond peint.



Après une exploration assez exhaustive des petites ruelles, qui nous permet entre autres de découvrir l'église attenante au prieuré des Carmélites, nous nous arrêtons pour déjeuner dans un café avec vue sur une bonne partie de l'île, puis nous sortons de Mdina par la porte des Grecs pour aller explorer Rabat. A un jet de pierre des fortifications se trouve la Domus Romana, que même les non latinistes auront traduit par « maison romaine ». Cachée sous un cimetière arabe (melting-pot jusqu'au bout), elle constitue l'édifice romain le plus important jamais découvert à Malte. Quand on a visité Pompéi et Herculanum, ça paraît un peu léger, mais la visite vaut surtout pour la superbe mosaïque, quasiment intacte, représentant deux colombes. On se demande vraiment comment celle-ci a si bien survécu alors que tout le reste de la domus est dans un vilain état...



Nous nous rendons ensuite aux catacombes de St Paul, une nécropole chrétienne et païenne d'environ 2 000 m². Heureusement, on ne visite pas tout, mais les quelques galeries accessibles donnent un bon exemple des rites funéraires de pas-si-longtemps-que-ça après Jésus-Christ. Le plus souvent, on mettait une famille entière dans une même sépulture (toujours avec un repose-tête, s(il vous plaît, des fois qu'on attraperait un torticolis dans l'au-delà) et on refermait le tout. C'est étroit, bas de plafond et un peu oppressant après vingt minutes passées dedans, mais après tout, ce n'est pas exactement pensé pour les vivants.


Pierre tombale gravée avec des outils de médecin

Dernière étape du jour, le Wignacourt College Museum, qui réunit plusieurs sites en un. On commence par la fameuse grotte de St Paul, où l'apôtre se serait installé après le naufrage du bateau qui le conduisait à Rome. Pas très confortable et bas de plafond, là aussi, mais il y avait sans doute moins de B&B à l'époque... Au niveau du dessous, on découvre les abris construits pendant la Seconde Guerre mondiale pour que les habitants viennent se protéger des bombes. En avril 1942, près de 300 alertes ont été recensées. Les Maltais avaient fini par apporter des matelas pour espérer dormir un peu pendant les bombardements (véridiques). Le reste du bâtiment est occupé par le musée à proprement parler, qui rassemble une collection un peu hétéroclite, allant des portraits des héros de l'ordre des Hospitaliers aux chaussons de l'ancien inquisiteur de Malte devenu pape, en passant par la limousine du dernier archevêque de l'île. C'est un vaste bazar, mais finalement, c'est peut-être mieux qu'une collection très organisée quand on est très fatigué par une grosse journée de marche.


Le Wignacourt College Museum

Pour la fin de l'après-midi, direction notre hôtel pour le reste de la semaine. Rien de tel qu'un petit séjour dans la piscine couverte (et chauffée) pour se détendre un peu avant d'aller écrire le journal de bord !

Par ici les photos !

1 commentaire:

  1. Je pense qu'on avait mangé au même resto que vous, un soir, avec vue sur l'île et une magnifique lune. ;-)

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