dimanche 24 mai 2015

Malte, jour 2 - L'est... et un peu le sud aussi

Après une vraie bonne nuit comme nous n'en avons pas passé depuis longtemps (et ce malgré l'absence de volets, ce qui, sur une île pleine de soleil, vous réveille fort fort tôt) et un petit-déjeuner généreux à base de confitures maison, nous nous rendons ce matin à Marsaxlokk (ça passe mieux quand on sait que le X maltais se prononce "ch") pour son célèbre marché aux poissons. Le problème, c'est que tout Malte semble avoir eu la même idée ! Se garer tient donc un peu du parcours du combattant, et il faut jouer des coudes dans la foule si on veut espérer accéder aux étals.




Moyennement appétissant à 10h du matin...

Le marché occupe tous les quais de Marsaxlokk, ce qui signifie une bonne heure d'exploration sous un vilain cagnard. Heureusement que le vent venu de la mer est là pour rafraîchir tout ça ! Pour la minute étymologie, "Marsaxlokk" signifie "baie du sirocco", ce qui est à la fois tout poétique et donne une idée du type de vent qui y souffle. C'est aussi un port maltais typique, avec ses barques colorées peintes d'un œil pour chasser le mauvais sort. Carte postale garantie ! En remontant vers notre voiture par la rue plutôt que par le marché bondé, nous tombons sur notre première église maltaise. A l'extérieur, des ampoules encadrent la façade et les statues. De nuit, l'effet doit être... original. Quant à l'intérieur... On en reparle un peu plus loin !





Direction à présent la crique de St Peter's Pool, toute proche de Marsaxlokk. Le Routard nous ayant fait un peu peur avec ses histoires de "chemin cahoteux", nous jugeons plus prudent de laisser la voiture sur un parking sur la "route principale" (ahem) et de descendre à pied. Grand bien nous en a pris, car il est absolument impossible de se croiser et car le chemin aurait de toute façon signé la mort des amortisseurs. Nous découvrons une crique magnifique, paradisiaque, aux eaux très bleues et totalement transparentes. Ni une ni deux, avec la chaleur qui règne, nous sortons aussitôt les maillots de bain pour aller faire trempette (nous avions prévu avant même d'arriver à Malte de laisser nos affaires de plage dans nos sacs à dos jusqu'à la fin des vacances, précisément pour éviter de passer à côté d'occasions pareilles).




Publicité mensongère ! Une eau si bleue, chauffée par un si beau soleil, n'a pas le droit d'être aussi froide ! Et quand je dis "froide", je veux dire "plage bretonne en février" ! Benjamin s'y jette bravement en claquant un peu des dents, mais de mon côté, il me faut cinq bonnes minutes avant de trouver le courage d'y entrer. Une fois dedans, quand les poumons ont repris un rythme de fonctionnement normal après la violence du choc thermique, il faut nager non-stop pour se réchauffer un peu. Comme d'habitude, on finit par trouver l'eau plutôt bonne au bout d'un moment, mais nous n'y restons tout de même qu'une vingtaine de minutes. Nous remontons ensuite nous sécher au soleil et réfléchir à notre planning de l'après-midi. Plus que la faim, c'est l'afflux de touristes qui finit par nous chasser. Il faut croire que nous sommes arrivés au bon moment, quand la crique était encore à peu près calme.

Nous faisons escale dans la ville de Marsaskala pour le déjeuner. Nous avions espéré y voir les ruines du fort St Thomas, mais celles-ci ne doivent pas être très importantes car nous sommes passés à côté. Nous avons en revanche pu découvrir une église dont le clocher ressemble davantage à un minaret... et ce n'est pas la dernière église bizarre que nous verrons aujourd'hui !

Retour dans le sud de l'île pour découvrir Ghar Lapsi, un tout petit port de pêche (c'est la journée) dont les hangars à bateaux ont été creusés à même la falaise. Les falaises en question sont plutôt impressionnantes et les éboulis de rochers semblent dater d'hier. Même eau désespérément bleue qu'à St Peter's Pool, et si nous n'avions pas déjà cédé à la tentation, nous aurions sans doute piqué une tête ici. A la place, nous nous contentons d'une glace et d'une petite marche le long de la falaise.




Notre planning du jour étant presque terminé, nous rentrons à notre B&B (dont j'ai encore oublié de prendre des photos) pour nous reposer un peu. Après un épisode de série et une bonne douche pour se débarrasser du sel, nous reprenons la route* pour deux églises qui n'ouvrent qu'en tout début de journée ou en fin de soirée. La première, l'église St Nicolas de Siggiewi, présente un portique tout en colonnes corinthiennes. La deuxième, celle de St Philippe à Zebbug, est plus tendue de drap pourpre que tous les appartements royaux de Versailles réunis. Dans les deux, nous sommes surpris par les sublimes peintures des différentes coupoles. Comme le fait remarquer Benjamin, il est vraiment dommage de mettre de tels chefs-d'oeuvre au plafond, car on en profite forcément moins que s'ils se trouvaient au mur.



Le portique de l'église St Nicolas

Mais ce qui nous sidère surtout (comme dans l'église de Marsaxlokk), c'est la déco très orthodoxe. Nous sommes pourtant bien dans des églises catholiques, mais si nous ne le savions pas, nous ne l'aurions pas deviné. L'excès de dorures, de tentures, d'encensoirs et de cierges rappellent avant tout les lieux de culte orthodoxes (du moins d'après l'idée que nous en avons, nous sommes peut-être totalement à côté de la plaque). Ajoutez à cela le chandelier à 7 branches gravé sur la façade de l'église St Nicolas, et vous comprendrez mieux pourquoi je parlais hier de schizophrénie nationale !**



L'intérieur de l'église St Philippe


Plus de photos par ici

* Route sur laquelle nous nous faisons arrêter par la police maltaise à la sortie d'un tunnel. Rien de grave, simplement une histoire de feux de croisement qui ne fonctionnent pas. Voyant que nous sommes de bonne foi et que la voiture est une location, ils nous laissent filer avec un simple "soyez prudents". Mais tout de même, ça fait bizarre !

** Et ne me lancez même pas sur la langue maltaise. Un pays qui dit "grazzi" pour "merci", "bonswa" pour "bonsoir" et "sliem ghalikom" pour "bonjour tout le monde" ne peut qu'être dingue. La linguiste en vacances rêve d'un livre consacré au maltais...

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