mardi 15 avril 2014

Japon, jour 6 - Nikko

Nous pensions que la journée serait courte, mais elle a fini par être particulièrement dense ! Aujourd'hui, nous visitons les temples et les sanctuaires de Nikko, classés au patrimoine mondial de l'humanité. Et à peine arrivés, on comprend pourquoi : tous les temples que nous avons découverts jusqu'à présent sont des nains en comparaison de ceux-là.

Tous les sites classés sont regroupés dans un grand parc, ce qui rend la visite très facile : quand on y est, on y reste jusqu'à ce qu'on ait tout vu. On commence donc par le Rinno-ji, un temple... qui n'existe plus pour l'instant. Il est en rénovation depuis 2007 et le restera jusqu'en 2020, c'est dire l'ampleur des travaux. L'énorme échafaudage qui recouvre le temple nous étonne au début, mais nous comprenons son utilité au fur et à mesure de la visite. Ils sont fous ces Japonais, partie 3 : leurs temples sont en fait de véritables Legos géants, des assemblages de milliers de pièces en bois. Pour rénover le Rinno-ji, méchamment attaqué par les termites, il a été démonté. Entièrement. Du sol au plafond. L'échafaudage de 7 étages sert en gros à cacher la misère et à exposer quelques trésors du temple déjà remis à neuf. On regrette de ne pas voir le temple dans toute sa splendeur, mais au final, la visite des travaux est presque aussi hallucinante.



Nous poursuivons avec le très, TRES gros morceau de la visite : Tosho-gu, rien moins que le plus grand mausolée du Japon, où est enterré Tokugawa Ieyasu, le tout premier shogun, divinisé après sa mort. Pour aller avec l'importance historique du personnage, on a sorti les grands moyens. On commence par une pagode à cinq étages dont les 12 signes du zodiaque asiatique sont représentés au premier étage. Ce bâtiment est la preuve que le 20è siècle n'a pas le monopole des normes parasismiques : les portes de la pagode sont ouvertes pour révéler le pilier suspendu central qui absorbe les chocs en cas de tremblement de terre. Milieu du 17è siècle, donc. Chapeau.



Lorsqu'on entre dans le sanctuaire proprement dit, c'est l'émerveillement. Même les bâtiments servant d'entrepôts sont magnifiques ! On apprend qu'il y a là deux chevaux sacrés en résidence permanente, dont un offert par le gouvernement néo-zélandais. Comment un cheval devient sacré et à quoi il sert une fois qu'il l'est, c'est un mystère... Les sculptures sur le toit de l'écurie se lisent comme une bande dessinée et représentent les célébrissimes singes de la sagesse :


Ne rien entendre, ne rien dire, ne rien voir

Autour, c'est une débauche d'or, de laque, de sculptures et de statues. Même les bâtiments abritant la cloche et le tambour sont sublimes ! Quant aux sculptures de l'enceinte, ce sont des modèles de réalisme et de précision. Nous avançons la bouche ouverte, en poussant des "oooh" et des "haaaan" tous les trois pas. 



Mais ce qui mérite sans conteste le titre de plus beau monument du Tosho-gu (et la compétition est rude), c'est le Kara-mon, la porte chinoise qui donne accès au sanctuaire central. Ses dragons blancs et ses dorures sont incroyables, au point que le sanctuaire lui-même (que l'on visite sans chaussures, encore ; au total, nous avons dû nous déchausser trois fois) devient un peu pâlot par comparaison.



Lorsque nous arrivons enfin à nous arracher de la porte, c'est pour gravir le million de marches qui mène au mausolée de Tokugawa Ieyasu. Après être passés devant la célèbre sculpture du "chat endormi", une sacrée grimpette s'amorce. Rendre visite au plus célèbre des shoguns, ça se mérite ! Par rapport au reste du Tosho-gu, le mausolée est presque dépouillé. Il paraît que Ieyasu avait demandé à ce qu'on fasse modeste. Il n'a été écouté que pour sa tombe !



Après Tosho-gu, nous passons au sanctuaire Futurasan-jinja, qui ne tient pas vraiment la comparaison face à son grand voisin, puis Taiyu-in, le sanctuaire dédié à Tokugawa Ietsuna, le petit-fils de Ieyasu (vous suivez ? Parce qu'il y aura interro écrite à la fin du séjour). C'est forcément plus sobre que le tombeau du papy, mais la sobriété est un concept très relatif quand on est shogun. La porte est là aussi en rénovation, mais il reste les rouges et les ors du mausolée et les 140 dragons peints au plafond. Grand-papa est vainqueur par KO, mais le petit-fils a quand même fait un effort.



Après le patrimoine mondial, il nous reste à découvrir le patrimoine naturel de Nikko. Une belle balade de plus de 4 km nous emmène le long de la rivière Daiya et nous fait découvrir un très bel alignement de Jizo, ces statues de Bouddha à qui on a rajouté un petit bonnet rouge. Le temps est magnifique, le soleil tape dur et nous sentons arriver les coups de soleil. Si nous devions prier pour quelque chose devant tous ces temples, ce serait pour que le temps se maintienne pendant tout le séjour !



Vers 15 heures, après le même genre de déjeuner de supermarché qu'hier, nous prenons la route de Matsumoto, à 3 heures de là, pour notre étape de la nuit. Changement de style prévu pour demain...


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