dimanche 17 mars 2013

Irlande du Nord, jour 6 - Saint-Patrick

Les miracles existent, et pour sa fête, Patrick a décidé d'en faire un petit : pas une goutte de pluie à l'horizon ce matin. L'idéal pour la parade !

Après avoir passé une bonne demi-heure à prendre des photos avec nos différents chapeaux (merci de regarder l'album et de l'oublier immédiatement) et à nous convaincre que, de toute façon, nous ne serons pas les seuls à avoir l'air ridicule, nous nous rendons dans le centre-ville pour quelques achats de dernière minute et pour prendre notre place sur le chemin de la parade. Il y a foule - une foule toute verte brandissant des drapeaux irlandais et des fanions arborant un trèfle. On croise même quelques touristes un peu effrayants qui n'ont pas compris la distinction entre fête familiale et look de hooligans :




La parade commence à midi et part du City Hall pour faire le tour de la ville. Nous nous attendions à des chars "traditionnels" (à base de leprechauns, par exemple), mais c'était sans doute trop demander à l'heure de la mondialisation. A l'exception du Saint Patrick ouvrant la marche et du tattoo écossais en queue de cortège, le thème de cette année est très oriental. Il y a des percussionnistes, des danseuses, les enfants des écoles, des papillons géants... Tout ça met un peu de chaleur dans une ville très grise et très fraîche !







Une fois le cortège passé, nous emboîtons le pas au reste de la foule et suivons les chars sur un pâté de maison, jusqu'au site où est censé se tenir un grand concert gratuit. Malheureusement, le miracle ne dure pas plus longtemps et la pluie et le vent glacial décident de s'inviter à la fête. Nous trouvons donc refuge dans un snack pour déjeuner, puis nous rentrons à l'hôtel pour nous réchauffer autour d'un thé.

L'après-midi étant à peine entamé, nous décidons de visiter l'un des monuments de la ville passés à la trappe lors de notre exploration de mardi : le château de Belfast. Construit mi-19è siècle dans le style des barons écossais, il sert aujourd'hui surtout pour des conférences et des mariages. Et on peut le comprendre, car le grand escalier de style florentin constitue un cadre idéal pour des photos !




Mais ce qui en fait un jardin cher au coeur de Benjamin et de moi-même, ce sont les chats disséminés dans les jardins. Une petite histoire veut que le château porte bonheur à condition de repérer les neuf chats (statues, buissons, etc.) qui occupent les lieux. Pas question pour Benjamin d'abandonner avant de les avoir tous trouvés ! C'est aussi l'occasion de découvrir Belfast d'en haut, et la vue en vaut vraiment la peine.




Le château étant situé dans le parc de Cave Hill, nous poursuivons notre exploration en empruntant l'entrée la plus au nord du parc. Et là, c'est un changement total de paysage (et surtout de temps) qui nous attend : tout là-haut, les pluies de ces derniers jours se sont changées en... neige. Les collines qui dominent Belfast sont donc toutes blanches, à la grande joie des enfants de 30 ans qui ne peuvent résister à faire des boules de neige. Le paysage nous rappelle que nous ne sommes pas encore tout à fait au printemps, même si les oiseaux s'acharnent à nous faire croire le contraire.




Nous terminons la journée (et le séjour) en allant boire un verre (du cidre, pas de la bièe) en l'honneur de la Saint-Patrick au Crown, le bar le plus célèbre de Belfast. Bien évidemment, l'endroit est bondé, mais cela ne nous empêche pas d'apprécier la beauté du lieu - et surtout l'ambiance de cette fête si chère au coeur des Irlandais, surtout dans cette région à domination britannique. Et pour boucler une semaine très riche, nous allons dîner dans un formidable restaurant dont les plats sont des oeuvres d'art.

La fête en photos !

Encore un bien beau séjour, qui nous aura permis de corriger quelques idées reçues concernant l'Irlande du Nord (non, tout l'Ulster ne ressemble pas à une zone de guerre). Mais il nous reste encore beaucoup à voir dans la région... Une excellente raison de revenir rendre visite à Pierre, peut-être à l'occasion d'Halloween, cette fois !!!

samedi 16 mars 2013

Irlande du Nord, jour 5 - Comtés de Tyrone et de Fermanagh

Ou, comme dirait Benjamin, le comté humide et le comté maudit...

Nous commençons ce matin par nous rendre dans le comté de Tyrone, à près de deux heures de route, pour découvrir les cercles de pierre de Beaghmore. Il s'agit d'une série de cercles, d'alignement de pierres et de cairns remontant à l'âge du bronze, tout de même, et dont la signification reste totalement inconnue. Enfin, pas tout à fait : les cairns contenant des restes humains, pas besoin d'aller chercher très loin pour savoir qu'il s'agit de tombes. Quand aux pierres, sachant que l'un des alignements pointe dans la direction du soleil levant le jour du solstice d'été, on ne peut qu'imaginer des histoires druidiques là-dessous...



La région autour du site est magnifique et sauvage, avec très peu d'habitations. C'est dans cette partie du pays que l'on trouve le plus de vestiges mégalithiques : menhirs, cairns, pierres gravées... Un peu plus loin sur notre route, nous tombons d'ailleurs sur une pierre portant des inscriptions en ogham, l'ancien alphabet irlandais. Des gens très savants ont réussi à identifier les lettres, mais pas la signification de l'inscription dans sa globalité. Encore une fois, il faut faire marcher son imagination !



Malheureusement, en raison des pluies de ces derniers jours, la plupart des tombes et des menhirs ne sont accessibles qu'à condition d'être équipés contre la boue, ce qui n'est pas du tout notre cas. Nous laissons donc le Tyrone derrière nous et prenons la direction du Fermanagh, en empruntant des routes qui nous offrent des vues magnifiques sur les Sperrins Moutains.

Escale dans la ville d'Enniskillen pour le déjeuner, que nous prenons dehors pour la première fois du séjour, car le soleil est de sortie. Après avoir tourné un peu, nous finissons pas localiser l'une des visites prévues du jour, le château du 14è siècle qui abrite le musée du Fermanagh. C'est raté, car nous sommes samedi et que l'endroit est fermé le week-end hors saison. Il faut donc nous contenter de faire le tour du château pour apprécier son architecture très, très moyenâgeuse.



Malheureusement, la suite ne va pas aller en s'arrangeant : la tour de 108 marches permettant d'avoir une très belle vue sur la région est elle aussi fermée hors saison, et la pierre gravée qui constituait la dernière partie du programme n'est pas du tout indiquée sur la route. Impossible de la trouver malgré tous nos efforts. Nous plions donc bagages et retournons à Belfast. Petite consolation : la route qui nous ramène à la capitale est vraiment superbe et permet de découvrir la région la plus sauvage d'Irlande du Nord.

Rentrés tôt à Belfast, nous en profitons pour faire un peu de shopping chez Carroll's, le fournisseur officiel de souvenirs irlandais. C'est qu'il faut acheter de quoi être ridicules beaux pour la fête de demain !

Pour ne pas finir sur une déception, nous allons dîner sur un bateau reconverti en café, amarré sur la rivière Lagan. L'ambiance est toute cosy et la nourriture divine. Finalement, la journée se termine plutôt bien...

Quelques photos de plus...

vendredi 15 mars 2013

Irlande du Nord, jour 4 - Comté de Londonderry

Changement de comté pour ce quatrième jour de visite : aujourd'hui, nous nous rendons dans le comté de Londonderry, avec escale dans la ville du même nom pour commencer. Minute culture : (London)Derry est la seule ville complètement fortifiée d'Irlande, et la dernière de ce genre en Europe. L'enceinte mesure 1,5 km et est aujourd'hui aménagé en promenade pour les habitants, et surtout pour les touristes.

Après près de deux heures de route et beaucoup de soucis pour trouver un parking, nous entamons donc le tour (littéralement) de la ville sur les remparts, avec un premier arrêt à la cathédrale Saint Colomba (l'autre saint trèèèès important du pays avec Patrick). Pour un lieu de culte protestant, la cathédrale est très lumineuse et abondamment décorée. C'est un endroit intimiste, à taille humaine, où même la personne chargée de briquer les bancs nous offre des explications historiques. C'est par exemple dans le musée de la salle du chapitre que sont exposées les clés ayant servi à fermer les portes de la ville lors du siège de 1689 (un évènement dont on nous rebat les oreilles à toutes les pages du guide et tous les 10 mètres le long des remparts).




Après avoir déjeuné dans un café le temps de laisser passer une averse particulièrement intense, nous interrompons notre tour de l'enceinte pour sortir des murs et nous rendre en pèlerinage dans le quartier de Bogside. Le nom ne vous dit peut-être rien, mais ce qui s'y est passé le 30 janvier 1972 sera sûrement plus parlant : c'est dans ce ghetto catholique de Derry (les catholiques ayant interdiction de vivre dans les murs à l'époque) que 14 manifestants des droits civiques ont été tués par l'armée britannique, dans ce que l'Histoire a retenu comme le Bloody Sunday. Aujourd'hui rénové, le quartier abrite bien évidemment un monument aux victimes, ainsi qu'une douzaine de peintures murales dénonçant les violences entre les communautés. C'est un endroit particulièrement poignant, orné de drapeaux irlandais un peu partout, qui rappelle que les "troubles" ne sont pas encore tout à fait terminés dans la région.




Nous quittons ce lieu de mémoire pour reprendre le tour des remparts là où nous l'avions interrompu, puis il est temps de poursuivre notre route jusqu'à la côte nord. La deuxième (et dernière) étape du jour est le manoir de Downhill, près de Castlerock. Il ne faut pas s'attendre à "visiter" cette grande maison du 18è siècle : abandonnée depuis 1944, elle a en effet perdu son toit et une grande partie de ses murs, et la terre et l'herbe ont envahi l'intérieur. Sans parler des crottes de mouton, le terrain étant devenu lieu de pâturage...



On a du mal à imaginer à quoi devait ressembler la maison à sa grande époque, car la lande qui l'entoure est totalement nue et ne ressemble pas vraiment aux jardins d'un manoir autrefois habité par un archevêque. Outre la maison, on peut découvrir un mausolée dédié au frère de l'archevêque en question, et surtout, un petit pavillon circulaire qui servait autrefois de bibliothèque, le temple de Mussenden. A cause de l'érosion, il se trouve aujourd'hui tout au bord de la falaise, ce qui offre de sacrées vues.



Après avoir bien profité de la vue hallucinante sur la mer et du bon air iodé, nous reprenons la voiture pour rentrer à Belfast. La journée n'aura pas été aussi riche qu'hier, mais elle aura permis de découvrir une autre facette de l'Irlande du Nord.

D'autres photos par ici.

jeudi 14 mars 2013

Irlande du Nord, jour 3 - La Chaussée des Géants

Nous poursuivons aujourd'hui notre visite du comté d'Antrim avec plusieurs "gros morceaux", dont une certaine Chaussée des Géants. Mais chaque chose en son temps !

Après environ 1h30 de route depuis Belfast, nous arrivons au petit village de Ballintoy, sur la côte nord. Il n'y a rien à voir au village lui-même, mais un peu plus loin, des être humains complètement frapadingues ont créé de toutes pièces le cauchemar des victimes de vertige : le pont de Carrick-a-Rede. Il s'agit d'un pont de cordes et de planches de bois suspendu entre deux rochers à plusieurs dizaines de mètres au-dessus de l'eau qui bouillonne. Jusqu'en 2002, il était utilisé par les employés d'une pêcherie de saumon perdue sur l'un de ces fameux rochers. La population de saumon sauvage de l'Atlantique ayant beaucoup diminué (au grand dam de mon assiette), la pêcherie est aujourd'hui fermée et seuls les touristes fous l'empruntent pour se faire peur.

Bon, d'accord, la traversée devait être beaucoup plus effrayante quand il n'y avait qu'une seule rambarde et que les pêcheurs devaient ramener leurs prises en se tenant d'une seule main. Mais tout de même, avec le vent qui souffle toujours aussi fort et des garçons qui portent de grosses chaussures, le pont tangue de façon suffisamment inquiétante. Tellement inquiétante, même, que j'ai préféré me tenir solidement et confier l'appareil photo à Pierre au retour... Mais nous pourrons dire que nous avons été assez fous pour le faire !



Pour accéder et revenir du pont, un petit sentier d'un kilomètre serpente sur la côte et offre, en plus d'un vent glacial, des vues magnifiques. On aperçoit ainsi l'île de Rathlin, un sanctuaire pour oiseaux, et même l'Ecosse qui se découpe un peu plus loin. L'ensemble a un petit côté lande bretonne, et c'est sans doute pour ça que c'est beau !



Nous reprenons la route pour nous rendre à la distillerie de whisky Bushmills, la plus ancienne distillerie officielle du monde (1608). Coup de chance, nous sommes pile à l'heure pour la visite guidée ! Nous suivons donc le guide, Sam, à travers cette distillerie toujours en activité, qui produit sept sortes de whisky différentes. Nous apprenons énormément de détails techniques sur le brassage de l'orge maltée, les 58 heures de fermentation, la triple distillation et le vieillissement du whisky dans des barils ayant préalablement contenu du xérès, du madère ou du porto. Et surtout, nous profitons des odeurs incroyables de l'endroit, quelque part entre la banane flambée et le miel ! A la fin de la visite, comme de juste, nous avons le droit de goûter un petit verre du produit fini ; et comme nous sommes quatre, nous pouvons tester trois whiskys différents sur les sept proposés ! Tout cela au son du tambour irlandais, de la flûte et de l'accordéon, joués par deux musiciennes devant le bar. Aaaaah, c'est ça, l'Irlande !!!



Après de l'alcool aussi fort, pause déjeuner obligatoire. Une fois que notre taux d'alcoolémie a atteint des niveaux plus raisonnables, nous rejoignons la fameuse Chaussée des Géants, site touristique number one de la région. Et pour nous mettre dans l'ambiance, la pluie que nous avons réussi à éviter depuis notre arrivée se mêle de la partie. Bizarrement, au lieu d'être agaçante, elle apporte un petit quelque chose de vraiment typique au site (du coup, il faut excuser les quelques photos sur lesquelles on aperçoit des gouttes d'eau : garder l'appareil photo au sec était un vrai défi !).

Parlons un peu légendes : la Chaussée à proprement parler aurait été fabriquée par le géant Finn McCool, afin de rallier l'Ecosse pour lancer un défi à un rival. Le fait que la même formation géologique curieuse se retrouve côté écossais rend le mythe tout à fait vraisemblable ! Scientifiquement parlant, la Chaussée se compose de 40 000 colonnes de basalte, qui vont de quelques centimètres à plus de 10 mètres de hauteur. C'est stupéfiant, et on pourrait facilement passer des heures à explorer chaque colonne en détails.




Mais le site ne se compose pas de la seule Chaussée, et toutes les curiosités du coin trouvent une explication dans la légende. Un rocher en forme de chaussure ? La botte du géant Finn, bien sûr. D'autres colonnes de basalte à flanc de colline ? L'orgue du géant mélomane. Des pitons rocheux ? Les cheminées de sa maison. Un caillou bizarre avec une bosse ? Un chameau baptisé Humphrey qui lui servait de monture. Parfaitement logique, on vous dit. On se demande à quoi servent tous ces termes scientifiques barbares pour expliquer une histoire aussi simple !




Le site est tellement grand et riche en merveilles que nous y passons pas moins de deux heures (et nous y croisons même un collègue français de Pierre, venu lui aussi en touriste avec des amis). La pluie ne nous aura pas arrêtés !

Dernière étape de cette journée bien remplie, Dunluce Castle, un château du 17è siècle en ruines qui domine la mer depuis son bout de falaise. Nous empruntons un petit chemin passant sous le château et permettant de découvrir un passage secret. La vue sur la mer est superbe et conclut en beauté cette série de visites.




Et pour bien finir la journée, ce soir, c'est dîner au pub ! Pierre nous emmène dans un endroit typique qui propose ragoût irlandais, tourte à la viande et à la Guinness et pintes de cidre (aucun de nous n'étant fan de bière, ce qui est presque dommage dans un pays pareil). Une journée que nous n'oublierons pas de sitôt !

Site magnifique = énormément de photos !

mercredi 13 mars 2013

Irlande du Nord, jour 2 - Carrickfergus et les Glens of Antrim

Pour commencer, et parce qu'il n'est pas question que je sois la seule à avoir eu cette chanson dans la tête toute la journée, un peu de musique :




Voilà, ça, c'est fait. Maintenant, passons au résumé de la journée. Pour cette première journée d'exploration de l'Ulster, nous commençons, comme la chanson ci-dessus le laisse supposer, par le château de Carrickfergus. Construit à partir de 1177 par les Anglo-Normands débarqués en Irlande, la forteresse de Carrickfergus est un château fort tel qu'on en voit dans les livres d'histoire de primaire (d'ailleurs, des écoliers sont présents en même temps que nous). Depuis un peu plus de 800 ans qu'il se dresse face à la mer, il a vu défiler des Anglais, des Ecossais, des Irlandais de tous les comtés, et même quelques Français.




La visite commence par un film diffusé à l'accueil - avec sous-titres français, s'il vous plaît , parce que les gens du cru sont vraiment trop adorables et feraient n'importe quoi pour vous faciliter la vie. Après cette introduction à l'histoire du château, nous attaquons la visite proprement dite. On peut notamment se rendre compte de ce que devait être la vie à l'époque grâce à des statues de personnages (la dame du château, l'arbalétrier, le prisonnier, le roi Jean sur les toilettes...) disséminées un peu partout. En dehors des remparts, le gros morceau de la visite, c'est le donjon, parfaitement conservé. Je connais des instits de primaire qui donneraient cher pour pouvoir illustrer leurs cours sur le Moyen Age avec une visite pareille !




Après avoir fait quelques courses au supermarché pour le déjeuner, nous prenons la direction des Glens of Antrim, d'abord en empruntant de petites routes qui traversent d'adorables villages, puis le long de la route de la côte. La région est de toute beauté et trois couleurs dominent : le vert des collines, le blanc des collines de calcaire et le bleu de la mer.

Nous commençons par nous arrêter sur un petit parking au bord de la route pour faire quelques photos et profiter de l'air marin (on profite du vent glacial, aussi, mais c'est une autre histoire...). La chance a voulu que le parking en question soit situé près d'une curiosité géologique : un effondrement de roches d'une forme très particulière, surnommée "la fenêtre du fou". La légende raconte qu'un jeune homme, rendu fou après la mort de sa fiancée, se rendait là chaque jour pour regarder par la "fenêtre" dans l'espoir de la voir revenir. Quant à nous, il nous aura fallu un peu d'escalade pour arriver là, mais ça en valait la peine.




Prochain arrêt, le petit village de Glenarm, champion du monde absolu de la tranquillité : on n'y entend que les oiseaux qui gazouillent, les chiens qui aboient et l'eau qui glougloute. Le village est célèbre pour son château gothique, qui ne se visite malheureusement pas, mais dont on peut malgré tout admirer la barbacane imposante et les tours cachées derrière les arbres.




Un petit sentier de randonnée nous fait passer derrière le village, sur les hauteurs, afin de découvrir une partie des glens verdoyants. Nous poursuivons notre petite excursion à pieds jusqu'aux jardins clos appartenant au château, pour découvrir que ceux-ci sont fermés. Qu'à cela ne tienne, pour se consoler, il reste l'église, son très vieux cimetière et ses superbes croix celtiques !

Le temps étant au beau fixe (traduire : il y a beaucoup de soleil, mais ça ne veut pas dire qu'il fasse chaud, ou que le vent se soit calmé), nous décidons de nous rendre à Glenariff, et plus précisément jusqu'à sa forêt protégée, pour une petite randonnée. Là aussi, la nature est absolument magnifique et constellée de moutons. Vallées vertes + murets en pierre délimitant les champs + moutons = Irlande de carte postale !

Au programme de la randonnée : la cascade de Glenariff, celle qui orne un bon nombre de cartes postales du comté d'Antrim. D'accord, elle ne tient pas la route face à ses (très) grandes soeurs islandaises, mais le décor reste particulièrement joli. Le sentier en bois de 2,5 km est très agréable à suivre, même s'il n'a pas dû voir un rayon de soleil depuis des semaines et que l'on trouve des stalactites dans tous les coins. Sur le dernier kilomètre, nous nous payons même le luxe d'avoir trop chaud, car le sentier à l'abri du vent grimpe sérieusement.




Un peu épuisés, nous reprenons la voiture pour la dernière étape du jour : Slemish Moutain, une petite montagne qui se dresse de façon assez abrupte au milieu des collines. En plus d'être superbe, l'endroit a une très grande importance historique et religieuse dans le pays : c'est en effet là que Saint Patrick (encore lui) aurait gardé les moutons pendant six ans après avoir été réduit en esclavage. Dimanche prochain, le site sera donc envahi de pèlerins. Raison de plus pour en profiter aujourd'hui, quand il n'y a absolument personne pour nous déranger. Par beau temps, il paraît qu'on peut voir l'Ecosse et l'Ile de Man du sommet. On se contentera de cette information, parce qu'aucun d'entre nous n'a le courage de grimper là-haut !




Une journée bien remplie.... et ce n'est rien à côté de ce qui nous attend demain !

Par ici les photos !

mardi 12 mars 2013

Irlande du Nord, jour 1 - Belfast

Arrivés hier (le pluriel incluant Marie-Noëlle) à Belfast, pour un séjour d'une semaine dont l'objectif est moins de découvrir l'Irlande du Nord que de passer quelques jours avec mon expatrié de frère. Il est trop tard pour se faire la moindre idée de la ville, mais nous retenons d'ores et déjà deux informations essentielles :

1. Il fait froid. Vraiment. Très. Froid. Heureusement que nous avons prévu les gants, bonnets et autres baumes à lèvres. Il doit faire plus chaud sur une piste de ski.
2. Conduire à gauche, c'est pas marrant. Demandez un peu à Benjamin, c'est encore lui qui est au volant.

Les choses sérieuses commencent dès le lendemain. Après avoir été rejoints à l'hôtel par Pierre, nous attaquons la découverte du quartier de Belfast dans lequel nous logeons, Queen's Quarter. Direction le jardin botanique, un peu nu et tristoune à cette période de l'année. Au bout de quelques minutes dans les allées, nous sommes déjà gelés jusqu'aux os, et les choses ne vont pas aller à s'arrangeant de ce côté-là. Cela dit, il paraît que la neige paralyse la France en ce moment-même, donc nous n'avons aucune raison de nous plaindre.

Toujours dans le même quartier, nous faisons escale à Poudlard. Enfin, ici, on appelle ça Queen's University, mais nous, on a bien vu que c'était l'école de Harry Potter. Le bâtiment de style Tudor (pas du tout construit sous les Tudor, mais peu importe) se visite partiellement. On peut ainsi découvrir un grand cloître d'un calme absolu, qui doit bien encourager l'attitude studieuse des élèves. En temps normal, le grand hall de l'université se visite également, sauf lorsqu'il est occupé pour des conférences... comme c'est le cas ce matin. Nous n'avons donc pas la chance de découvrir la Grande Salle de Poudlard, mais l'extérieur du bâtiment est suffisamment beau pour que nous ne nous sentions pas trop frustré.




Changement de quartier : direction le City Centre et son superbe City Hall. Là aussi, le bâtiment est en partie visitable, ce qui nous arrange bien, car nous avons désespérément besoin de nous réchauffer. En dehors d'un hall d'entrée tout en marbre avec coupole magnifique en prime, l'endroit propose quelques petites expositions sur l'histoire de la ville et les personnages célèbres qui ont jalonné son histoire (dont Lord Kelvin, dont le nom de famille est plus connu avec le mot "zéro" devant, ou "l'inventeur" des plaquettes de chocolat au lait, qui mérite bien une médaille pour ça). On resterait bien au chaud pendant quelques heures, mais il y a encore beaucoup à voir...




Après le déjeuner, nous poursuivons notre tour des différents quartiers avec le Titanic Quarter, avec son horloge qui penche (parce que construite sur un terrain moyennement stable gagné sur la rivière Lagan), son pub de 300 ans et son saumon bleu géant. Rassurez-vous, ce n'est pas une nouvelle espère transgénique, mais une oeuvre d'art en mosaïque dont les différentes pièces relatent elles aussi l'histoire de Belfast.




Demi-tour, mauvaise troupe, pour une escale dans Cathedral Quarter, qui tire son nom de la cathédrale Sainte-Anne. Nous sommes accueillis par un de ces légendaires Nord-Irlandais aimables et souriants, qui nous donne quelques explications sur le lieu avant de nous remettre des plans et de nous souhaiter une bonne visite. On a tellement peu l'habitude, nous autres Parisiens, que ça nous réchauffe de l'intérieur !

Lieu de culte protestant oblige, Sainte-Anne est une cathédrale très dépouillée, dont le principal signe distinctif est de porter la plus grande croix celtique d'Irlande sur sa façade... et une flèche en acier de 40 mètres qui tranche sérieusement avec le reste de l'architecture. Ce n'est pas très joli, mais c'est censé symboliser la paix entre catholiques et protestants, alors on lui pardonne.




Pour ne pas faire de jaloux, nous poussons jusqu'au bout de la rue (il y a littéralement trois églises par rue, dans cette ville...) pour découvrir l'église catholique dédiée au saint patron de l'Irlande, le Patrick que tout le pays s'apprête à célébrer cette semaine. Le lieu est intimiste, mais catholique, donc la décoration est légèrement plus riche. Là encore, une personne venue prier nous donne quelques explications sur le tableau peint par un artiste local qui trône dans l'église et sur la statue de Saint Antoine. Tout le monde serait donc gentil et serviable, dans cette ville ?!




Pour terminer la journée sur une note très différente, nous nous rendons ensuite au musée Titanic Belfast, qui, comme son nom l'indique, est entièrement au paquebot soi-disant insubmersible le plus célèbre de l'histoire. Mais pour commencer, le billet d'entrée donnant droit à un thé et à une pâtisserie, nous allons nous dégeler de l'intérieur et reposer nos jambes fatiguées au salon de thé du musée.

La journée tirant à sa fin, nous devons un peu nous précipiter pour découvrir toutes les salles interactives que propose le musée, mais la visite reste extrêmement intéressante. On découvre ainsi une reconstitution des différentes cabines disponibles sur le Titanic, une visite virtuelle des multiples ponts du paquebots (avec le grand escalier immortalisé par le film)... et, beaucoup moins drôle, les messages radio envoyés au moment de la collision avec l'iceberg et les témoignages des survivants. On se tape la tête contre les murs en découvrant la reproduction d'un des fameux bateaux de sauvetage mis à l'eau à moitié vides, on peste contre les stewards qui n'avaient pas informé les passagers de 3è classe du léger problème auquel le Titanic était confronté, on a la gorge serrée en suivant plusieurs passagers dont on apprend à la fin qu'ils ne sont jamais revenus. Le musée est à la fois fascinant, émouvant et très frustrant, car ce n'est pas comme si les "ils auraient dû faire ci" et les "mais pourquoi ils ont fait ça ???" allaient changer le cours de l'histoire.


Les filles ont vu la proue du paquebot ; les garçons ont vu l'iceberg. Cherchez l'erreur...


Parce que ce quartier de la ville est vraiment très éloigné de notre hôtel, nous rentrons en taxi et prenons le temps de nous détendre autour d'un thé avant d'aller dîner.

Nous sommes tombés d'accord pour dire que Belfast n'est pas ce que l'on peut qualifier de "belle ville". On y trouve quelques bâtiments superbes, des gens adorables et il y fait apparemment très bon vivre, mais l'ensemble manque d'un petit je-ne-sais-quoi... On sent aussi une espèce de tension latente, surtout quand Pierre nous signale qu'il vaut mieux éviter tel quartier, où on voit des drapeaux anglais flotter un peu partout, ou quand un hélicoptère fait du sur-place au-dessus dudit quartier. Le mur qui séparait autrefois catholiques et protestants a physiquement disparu, mais on le sent encore très présent. Et encore, nous n'avons pas encore mis les pieds dans le Gaeltacht Quarter, le quartier des peintures murales et de la lutte armée...

Le reste des photos du jour.