lundi 13 août 2012

Islande, jour 5 - Hallormsstaður-Lac Myvatn

En l'honneur de l'anniversaire de Marie-Alice, le soleil a décidé de jouer les prolongations toute la journée. C'est donc par un temps radieux que nous gagnons le premier site du jour, en traversant tout d'abord des paysages de toundra, puis une région totalement désolée qui définit à merveille le mot « rien ». Nous pensons tout d'abord avoir à faire à un paysage lunaire, mais lorsque nous arrivons à Dettifoss, c'est pire : ici, le paysage a quelque chose d'apocalyptique, de presque menaçant.

C'est à se demander comment la cascade peut surgir d'un tel décor. Dettifoss, avec ses 100 mètres de large et ses milliers de litres d'eau débités à la minute, c'est LA cascade la plus puissance d'Europe. Le site est vertigineux, époustouflant. On reste plantés là, sidérés par ce débit stupéfiant et par l'arc-en-ciel issu de l'association des embruns et du soleil (pas besoin de Photoshop pour le rajouter sur les photos !). C'est toute la puissance et la majesté de Mère Nature qui s'expriment ici, et on s'arrache difficilement à ce monstre pour poursuivre la visite.



Un peu plus loin, on découvre Selfoss, plus petite mais tout aussi impressionnante à sa façon, avec ses multiples chutes. Et tout autour, ce ne sont que roches basaltiques, sable noir et petites fleurs courageuses qui tentent tant bien que mal de survivre. On croirait voir le jardin zen d'Odin, tant cet endroit défie l'imagination.



Complètement cuits par le soleil, nous reprenons la route vers le lac Myvatn, célèbre pour réunir en un seul endroit tout ce qui fait la beauté de l'Islande : sources chaudes, phénomènes géothermiques bizarres, formations rocheuses bancales et volcans pas toujours éteints. Avant d'accéder au lac proprement dit, nous faisons étape sur le site de Hverir, un ensemble de mares de boue sulfureuse qui glougloutent en dégageant une odeur infâme. Dans des cratères aux contours jaunâtres, une espèce de magma noir bouillonne en continu à des températures pouvant aller jusqu'à 200°. C'est particulièrement impressionnant et un brin inquiétant. On aimerait prendre le temps de faire le tour de chaque mare pour observer le phénomène en détail, mais l'odeur d'œuf pourri est épouvantable, à peine supportable, et nous explorons le site le nez bouché. Au final, nous ne sommes pas fâchés de repartir pour respirer un air moins sulfureux (même si l'odeur ne disparaît jamais vraiment dans ce pays, y compris sous la douche...).



Tout près du lac Myvatn se trouvent les grottes de Grjotagja, qui étaient autrefois prisées pour la baignade. Aujourd'hui, l'eau est devenue trop chaude pour faire trempette (quoique, 50°, c'est à peine plus chaud que la température de ma douche...), mais on peut toujours y glisser la tête pour se faire une idée de ce à quoi cela devait ressembler. On y accède par un petit chemin de randonnée de 2 km, qui commencent dans un petit bois pour se terminer dans le sable, face à un vent à décorner les bœufs. Parce que le trajet du retour n'est pas très engageant, nous laissons Benjamin faire le chemin inverse en courant pour récupérer la voiture et venir nous chercher. Le privilège du beau sexe !

Nous nous sommes épargné 2 km supplémentaires, et ce n'était pas du luxe, car l'étape suivante est un gros morceau : il s'agit du Hverfjall, un cratère d'explosion vieux de 2 500 ans, qui ressemble trait pour trait aux schémas de volcan parfait qu'on trouve dans les livres. Le chemin qui mène au sommet est ardu et le dénivelé plutôt costaud, mais une fois en haut, on se dit que la vue valait bien de mettre à mal nos mollets. Vu des hauteurs, le lac est superbe – et le cratère lui-même n'est pas en reste. Encore une fois, on se sent totalement écrasé par le diamètre (plus d'un kilomètre, quand même) du lieu, et on se dit qu'il ne devait pas faire bon se trouver dans les parages au moment de sa création ! Le vent qui souffle en rafales est très violent et nous pousse bientôt à redescendre, car nous n'avons pas l'impression d'être les bienvenus.



La journée se termine, mais le soleil ne semble pas bouger d'un pouce (il ne fait pas nuit avant 23 heures dans cette région du monde), et nous décidons donc de faire un dernier arrêt au site de Dimmuborgir (les « châteaux noirs » dans la langue d'ici). Le nom parlera à tous les fans de metal, même s'il ne s'agit pas ici du groupe suédois, mais bien d'un vaste terrain couvert de formations de lave aux formes bizarres. Nous n'avons malheureusement pas le temps de faire la balade d'une heure qui mène à la formation la plus connue, dite « la cathédrale » en raison de son arche, mais le petit sentier que nous suivons pendant vingt minutes suffit amplement. Mère Nature semble avoir joué à la pâte à modeler, avec un talent tout relatif...



Une journée intense, qui n'augure rien de bon pour nos jambes demain au réveil !

Beaaaaucoup plus de photos par ici.

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