dimanche 12 août 2012

Islande, jour 4 - Höpn-Hallormsstaður

Levés aux aurores, donc, pour retourner au lac Jökulsarlon. Nous prenons la route à 8 heures, et manifestement, les moutons n'ont pas l'habitude d'être réveillés si tôt ! Nous en croisons des dizaines qui somnolent encore au milieu de la route et qui mettent toute la mauvaise volonté du monde à vider les lieux pour laisser la place aux touristes pressés.

Sur place, le brouillard est aussi dense qu'hier, et nous craignons un moment que la mauvaise visibilité n'empêches le zodiac de sortir sur le lac. Du tout, nous rassure la vendeuse de billets : les bateaux sont équipés de GPS, et même si les icebergs ne sont pas répertoriés dessus, c'est bien suffisant pour retrouver son chemin ! Nous nous équipons donc de combinaisons dignes d'une expédition en Antarctique et embarquons sur un zodiac pour nous tout seuls. Il faut croire que nous étions les seuls à être suffisamment courageux pour affronter la glace et le brouillard au saut du lit !

Notre guide, Karl, met les gaz, et nous sommes partis pour une heure d'expédition sur le lac glaciaire. Le zodiac zigzague entre les petits glaçons, les gros icebergs et les morceaux de glace de toutes les tailles intermédiaires, et dès les premières minutes, nous sommes transportés dans un autre monde. Comme il s'agit de la première sortie de la journée, il faut parfois déblayer le terrain et identifier les voies navigables, mais Karl réussit malgré tout à nous conduire rapidement à la pointe du glacier. Le monde du silence version glace : on a l'impression d'avoir pénétré dans un univers parallèle, où le seul bruit est celui des icebergs qui se brisent.



Karl nous raconte l'histoire du glacier et nous explique pourquoi les icebergs ont des couleurs différentes : bleu pour ceux qui viennent de se détacher du glacier, blanc pour ceux qui ont déjà commencé à fondre et noir pour les couches de cendres volcaniques intégrées à la glace. Il nous permet même de toucher un bloc de glace vieux d'une centaine d'années et de nous lever dans le zodiac pour apprécier pleinement le paysage autour de nous. Il fait un froid mordant sur cette étendue d'eau qui semble ne jamais finir, et la pluie vient se mêler de la partie, mais le spectacle est à couper le souffle. L'expérience vaut bien d'avoir écourté la nuit et rallongé notre parcours de la journée de plus de 150 km. Nous repartons totalement transis mais ravis !



La suite du programme semble un peu compromise en raison du brouillard. Nous devons en effet découvrir les fjords de l'est, mais la visibilité est extrêmement mauvaise : à certains endroits, on ne distingue même plus la route à dix mètres, alors la mer, il ne faut pas y compter ! Après le déjeuner, nous décidons malgré tout, sans trop y croire, de tenter notre chance avec le premier fjord. Nous poussons donc jusqu'à Stöðvarfjörður (non, oubliez l'idée de le prononcer) – et nous faisons bien, car le ciel semble décidé à s'éclaircir.



Nous observons de loin le jardin de Madame Petra, une vieille dame qui collectionne les cailloux et a fait de sa demeure le premier musée minéralogique privé du monde. Quand on voit l'extérieur, on n'ose imaginer à quoi doit ressembler le reste de la maison...

Encouragés par le temps, nous poursuivons notre route jusqu'à Faskruðsfjörður (…), le « camp de base » des pêcheurs de morue français jusqu'au début du 20è siècle. Ceux-ci ont à l'époque fait construire un hôpital et une chapelle, et 49 d'entre eux sont enterrés dans un tout petit cimetière au bord de la mer. Nous nous arrêtons dans le café du village, qui fait également office de musée, pour boire un thé, servi par un étudiant islandais dont le français force l'admiration. Dernière étape du parcours, Reyðarfjörður (jamais deux sans trois !), le plus escarpé des fjords, se dévoile le long d'une route d'une beauté à couper le souffle, mais qui a une fâcheuse tendance à se transformer en piste gravillonnée sur plusieurs kilomètres. Nous nous arrêtons à plusieurs reprises pour prendre des photos, d'autant que le soleil nous fait la grâce de montrer le bout de son nez.



Sur le chemin de l'hôtel, le soleil et le ciel bleu se font plus francs, ce qui laisse présager de bonnes choses pour demain. Ce soir, nous logeons dans un village-hôtel perdu au cœur de la plus grande (d'aucuns diraient la seule) forêt islandaise. Surexploitée pour la construction de maisons et de drakkars, la forêt a en effet pratiquement disparu dans le pays, et le reboisement n'a commencé qu'au début du 20è siècle. Hallormsstaður a pour ainsi dire poussé entre les arbres, et le cadre de l'hôtel est tout bonnement enchanteur : cascade à gauche, lac et montagnes en face, élevage de chevaux et bungalows à gauche. Le bâtiment lui-même est très vieillot et la déco surprend autant que les environs.

A peine nos valises posées, nous partons en expédition du côté de la cascade. La balade se transforme très vite en trek au sommet de la chute, ce qui nous permet d'en découvrir une deuxième, plus petite, cachée derrière ! Après l'effort, le réconfort : l'hôtel dispose d'un « hot tub », ou piscine chaude, dans laquelle nous allons nous relaxer une petite heure avant le dîner. Après la randonnée d'hier, l'eau chaude est la bienvenue pour les muscles ! Et que dire de ce buffet islandais qui propose trois sortes de saumon ? Une bien belle étape !

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